Documentation Grippe saisonnière

Grippe saisonnière

Mise à jour le 1er mars 2024.

La campagne de vaccination contre la grippe est terminée depuis le 29 février 2024.

La grippe est une infection respiratoire aiguë causée par le virus influenza. Le mot "influenza" désigne d'ailleurs la grippe elle-même dans plusieurs langues (influenza di freddo signifiant "sous l'influence du froid" en italien). Quant au mot "grippe", il est probablement issu du francique "grip", qui signifie à la fois "ce qui saisit", illustrant le début brutal de la grippe, et "mésaventure"...

Il existe trois types de virus influenza , dénommés A, B et C. Seuls les virus A et B ont une importance épidémiologique, particulièrement le virus A en raison de sa variabilité, qui lui permet de déjouer les défenses immunitaires de l'homme.

La Figure 1 propose un schéma simplifié du virus de la grippe. Le virus grippal possède à sa surface deux glycoprotéines antigéniques, l'hémagglutinine et la neuraminidase, désignées respectivement par les lettres H et N. L'hémagglutinine permet l'attachement du virus aux cellules respiratoires et la neuraminidase permet la libération des virions néo-formés lors de leur sortie par bourgeonnement de la cellule infectée. Chez les animaux, principal réservoir de virus influenza de type A, 18 sortes de H (H1 à H18), dont certaines découvertes en 2013, et 11 sortes de N (N1 à N11) ont été identifiées.

Le sous-type d'un virus A correspond à sa formule antigénique combinant H et N. Les sous-types qui circulent actuellement chez l'homme sont H1N1 et H3N2.

Quant aux virus B, ils peuvent appartenir à l'une des deux lignées suivantes : Victoria ou Yamagata.

Nomenclature des virus de la grippe.

Les notions suivantes vous aideront à mieux comprendre la nomenclature des virus grippaux qui a été définie par l'Organisation mondiale de la santé. Cette nomenclature permet d'identifier un virus grippal à partir de ses principales caractéristiques, ce qui est particulièrement utile pour préciser la composition d'un vaccin.

Exemple :A/Kansas/14/2017 (H3N2)

  • A - Type de virus (A ou B)
  • Kansas - Origine géographique de la souche isolée
  • 14 - Numéro de la souche
  • 2017 - Année d'isolement
  • H3N2 - Sous-type d’hémagglutinine et de neuramidase pour un virus de type A, ou lignée pour un virus de type B

A l'intérieur d'un sous-type, les virus grippaux peuvent être regroupés en lignées génétiques ou "clades", elles-mêmes différenciées en "sous-clades".

L'apparition d'un nouveau sous-type de virus influenza A chez l'homme peut entraîner une pandémie (épidémie mondiale). Les principales pandémies connues sont la grippe espagnole (1918-1920, responsable de 30 à 100 millions de morts), la grippe asiatique (1957-1958, un à 1,5 million de morts), la grippe de Hong Kong (1968-1969, 0,75 à un million de morts) et la grippe A (H1N1)pdm09 (2009-2010, 20 000 morts). La fin de la dernière pandémie a été annoncée par l'Organisation Mondiale de la Santé le 10 août 2010.

Les virus B sont responsables de grippes moins graves que les virus A. On ne distingue pas plusieurs sous-types de virus B comme pour les virus A. Cependant, les virus B peuvent appartenir à deux lignées différentes, la lignée Victoria et la lignée Yamagata.

Figure 1 : Anatomie du virus grippal.

Le virus se transmet de personne à personne par voie respiratoire, par l'intermédiaire de particules de salive et surtout d'aérosols émis lors de la toux ou des éternuements. Une certaine résistance des virus grippaux dans le milieu extérieur explique la possibilité d'une transmission manuportée et donc l'importance du lavage des mains dans la lutte contre la transmission.

Après une incubation de 24 à 48 heures, le début de la grippe est typiquement brutal et se caractérise par une fièvre élevée, des frissons, une asthénie intense, des courbatures, des céphalées, des douleurs diverses. On observe souvent des signes d’irritation laryngo-trachéale, bronchitique ou conjonctivale. Fièvre et douleurs durent trois ou quatre jours et la courbe thermique peut revêtir un aspect diphasique (le "V" grippal). Une guérison rapide est habituelle, mais la convalescence peut être longue, avec une asthénie persistante. La létalité (proportion de décès parmi les cas) peut être élevée aux âges extrêmes de la vie et chez les personnes atteintes de maladies chroniques : affections respiratoires, cardiovasculaires ou rénales chroniques, diabète… La gravité peut être due au virus lui-même (formes « toxiques ») ou aux surinfections bactériennes.

La plupart des cas de grippe saisonnière admis en réanimation sontdes personnes âgées de 65 ans et plus ou souffrant de maladie chronique, ou des femmes enceintes.

Les enfants jouent un rôle important dans l'épidémiologie de la grippe. Le risque d’infection concerne en particulier les enfants d’âge scolaire et ceux vivant en collectivité. Le risque d’hospitalisation est maximal dans la première année de vie et est alors équivalent à celui des adultes à risque. Le risque de décès est dix fois plus élevé dans la tranche d’âge des 1-12 mois, avec un risque maximal pour les moins de 6 mois, par rapport à la tranche d’âge des 5-9 ans. Les nourrissons de moins de 6 mois représentent une population à protéger en priorité du fait de risques de formes graves, d’hospitalisation et de décès, mais aussi parce que la vaccination n'est pas possible dans cette tranche d’âge.

Un tableau d’aspect grippal peut être provoqué par de nombreux agents infectieux, viraux ou non, et peut lui-même être très variable, de sorte que l’on ne peut identifier la grippe « vraie » qu’au laboratoire, surtout au début d’un épisode épidémique. L’aspect épidémique lui-même, si emblématique de la grippe, n’est pas rigoureusement constant et peut être provoqué par d’autres virus : Paramyxovirus parainfluenzae, adénovirus, virus respiratoire syncytial…

En période épidémique, il est indispensable d’isoler des souches virales pour déterminer la souche circulante, apprécier l’efficacité des vaccins, adapter les mesures de contrôle et mettre à jour la composition des vaccins pour la saison suivante.

En période inter-épidémique, le diagnostic repose sur les examens biologiques. Les prélèvements doivent être faits dans les trois premiers jours qui suivent l’apparition des signes cliniques, de préférence en réalisant un écouvillonnage nasopharyngé. Les antigènes du virus grippal peuvent être détectés à l'aide de tests immunologiques rapides (immuno-fluorescence ou immuno-chromatographie). Le virus peut être isolé sur œufs de poule embryonnés ou sur cultures cellulaires, mais cet examen est réservé à des laboratoires spécialisés. La culture virale et les tests de biologie moléculaire permettent de déterminer le type de la souche (A ou B) et son sous-type s'il s'agit d'un type A. La détection du génome est actuellement la technique la plus sensible pour le diagnostic de la grippe, son utilisation est de plus en plus répandue. Le diagnostic sérologique de la grippe n'est pas recommandé.

Les recommandations vaccinales

1. Vaccins disponibles

1.1. Vaccins inactivés injectables

La culture du virus sur oeuf embryonné est le moyen le plus courant de cultiver le virus avant d'extraire les antigènes vaccinaux.

Il existe trois types de vaccins grippaux inactivés cultivés sur oeuf embryonné de poule :

  • à virus entier ;
  • à virus fragmenté ;
  • sous-unités à antigène de surface.

Ces deux derniers sont de loin les plus utilisés, car moins réactogènes que les préparations à virus entier (dont il n'existe pas de vaccin commercialisé en France). Les vaccins à virions fragmentés (VaxigripTetra et FluarixTetra) sont constitués de particules obtenues après dissociation du virus par un détergent.

Les vaccins sous-unités à antigènes de surface (Influvac et Influvac Tetra) sont composés de neuraminidase et d'hémagglutinine virales purifiées après élimination des autres constituants.

Depuis décembre 2018, il faut ajouter un autre type de vaccin inactivé injectable à antigènes de surface : il s'agit d'un vaccin obtenu à partir de virus multipliés sur culture de cellules de rein de chien (MDCK). Ce vaccin (Flucelvax tetra) ne contenant pas de traces de protéines d'oeuf ou d'antibiotiques, il peut être utilisé chez les personnes allergiques à ces produits (avis de la HAS d'octobre 2019) à partir de l'âge de 9 ans.

Pour la saison 2023-2024, au moins quatre vaccins tétravalents inactivés contre la grippe devraient être disponibles en pharmacie d'officine en France :

1.2. Vaccin vivant atténué

Le vaccin vivant atténué contre la grippe Fluenz Tetra est autorisé dans l'Union européenne de 24 mois à 17 ans révolu.

2. Recommandations vaccinales

Ces recommandations sont basées sur les avis du Haut Conseil de santé publique du 23 avril 2010, du 25 juin 2010, du 24 septembre 2010, du 29 décembre 2010, du 17 décembre 2010, du 13 juillet 2011, du 21 octobre 2011, du 16 février 2012 et du 22 février 2013.

Une campagne de vaccination est lancée chaque année avant la saison hivernale.

Le vaccin est gratuit pour les personnes chez lesquelles existent des recommandations vaccinales (cf chapitres "Recommandations générales" et "Recommandations particuliers").

2.1. Hémisphère nord

Prochaine campagne de vaccination grippale en octobre 2024.

En mars 2024, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé que les vaccins contre la grippe saisonnière soient trivalents au lieu de quadrivalents, car la lignée Yamagata ne circule plus. La composition recommandée est différente pour les vaccins à base d'oeuf (les plus courants) et les vaccins sur culture cellulaire (utiles chez les personnes allergiques à l'oeuf).

Vaccins à base d'œuf

  • un virus de type A/Victoria/4897/2022 (H1N1)pdm09
  • un virus de type A/Thailand/8/2022 (H3N2)
  • un virus de type B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)

Vaccins issus de cultures cellulaires ou recombinants

  • un virus de type A/Wisconsin/67/2022 (H1N1)pdm09
  • un virus de type A/Massachusetts/18/2022 (H3N2)
  • un virus de type B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)

Pour mémoire, voici les compositions recommandées des vaccins pour les saisons précédentes.

Saison 2023-2024

Vaccins à base d'œuf

A/Victoria/4897/2022 (H1N1)pdm09 A/Darwin/9/2021 (H3N2) B/Austria/1359417/2021 (ligne?e B/Victoria) B/Phuket/3073/2013 (ligne?e B/Yamagata)

Vaccins sur culture cellulaire ou recombinants

  1. un virus de type A/Wisconsin/67/2022 (H1N1)pdm09
  2. un virus de type A/Darwin/6/2021 (H3N2)
  3. un virus de type B/Austria/1359417/2021 (ligne?e B/Victoria)
  4. un virus de type B/Phuket/3073/2013 (ligne?e B/Yamagata)

Saison 2022-2023

  • A/Victoria/2570/2019 (H1N1)pdm09
  • A/Darwin/9/2021 (H3N2)
  • B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Saison 2021-2022

  • A/Victoria/2570/2019 (H1N1)pdm09
  • A/Cambodia/e0826360/2020 (H3N2)
  • B/Washington/02/2019 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Saison 2020-2021

  • A/Guangdong-Maonan/SWL1536/2019(H1N1)pdm09
  • A/Hong Kong/2671/2019(H3N2)
  • B/Washington/02/2019(lignée Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata)

Saison 2019-2020

  • A/Brisbane/02/2018 (H1N1)pdm09
  • A/Kansas/14/2017 (H3N2)
  • B/Colorado/06/2017 (lignée Victoria/2/87)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata/16/88)

Saison 2018-2019

  • A/Michigan/45/2015 (H1N1)pdm09
  • A/Singapore/INFIMH-16-0019/2016 (H3N2)
  • B/Colorado/06/2017 (lignée B/Victoria/2/87)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata/16/88)

2.2. Hémisphère sud

Composition des vaccins grippaux pour l'hiver 2023 de l'hémisphère sud.

L'OMS recommande que les vaccins quadrivalents utilisés pour la saison grippale 2024 dans l'hémisphère sud contiennent les virus suivants (en gras les souches différentes par rapport à la saison précédente) :

Vaccins à base d'œuf

  • A/Victoria/4897/2022 (H1N1)pdm09
  • A/Thailand/8/2022 (H3N2)
  • B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Vaccins sur culture cellulaire ou recombinants

  • A/Wisconsin/67/2022 (H1N1)pdm09
  • A/Massachusetts/18/2022 (H3N2)
  • B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Pour mémoire, voici les compositions recommandées des vaccins pour les saisons précédentes.

Saison 2023

  • A/Sydney/5/2021 (H1N1)pdm09
  • A/Darwin/9/2021 (H3N2)
  • B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Saison 2022

  • A/Victoria/2570/2019 (H1N1)pdm09
  • A/Darwin/9/2021 (H3N2)
  • B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Saison 2021

  • A/Victoria/2570/2019 (H1N1)pdm09
  • A/Hong Kong/2671/2019 (H3N2)
  • B/Washington/02/2019 (lignée B/Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata)

Saison 2020

  • A/Brisbane/02/2018 (H1N1)pdm09
  • A/South Australia/34/2019 (H3N2)
  • B/Washington/02/2019 (lignée Victoria)
  • B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata)

Saison 2019

  • A/Michigan/45/2015 (H1N1)pdm09
  • A/Switzerland/8060/2017 (H3N2)
  • B/Colorado/06/2017, lignée B/Victoria/2/87
  • B/Phuket/3073/2013, lignée B/Yamagata/16/88

**Depuis le calendrier vaccinal 2020, il est précisé que la saison de vaccination antigrippale pour la France métropolitaine et les départements ou régions d'outremer des Amériques (Martinique, Guadeloupe et Guyane) est celle de l'hémisphère Nord. Compte tenu de l'épidémiologie particulière observée depuis plusieurs années à Mayotte, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière sera calquée dans ce département sur celle de l'hémisphère Nord et utilisera les mêmes vaccins. La campagne de vaccination doit être initiée précocement, idéalement en septembre, dès la mise à disposition des vaccins antigrippaux. Il faut noter que la saison de vaccination antigrippale pour La Réunion est inchangée et reste celle de l'hémisphère Sud, habituellement au mois d'avril.

Un avis de la HAS du 20 mai 2020 recommande de maintenir la campagne de vaccination contre la grippe et d'améliorer la couverture vaccinale chez les personnes à risque et les professionnels de santé.

2.3. Vaccins trivalents et quadrivalents.

Seuls les vaccins grippaux quadrivalents (deux virus de type A et deux virus de type B, au lieu d'un seul virus de type B dans les vaccins trivalents) sont désormais disponibles.

3. Où se faire vacciner ?

Il est possible de se faire vacciner chez son médecin traitant, mais aussi par une sage-femme, une infirmière ou dans une pharmacie d'officine.

Les textes relatifs à l'extension des compétences professionnelles en matière de vaccination sont disponibles ici.

Les recommandations générales

  • Personnes âgées de 65 ans et plus.

Les recommandations professionnelles

  • Professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque de grippe sévère ;
  • Personnel navigant des bateaux de croisière et des avions et personnel de l’industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides).

Depuis 2021

  • Personnels des services de secours et d’incendie (SDIS).
  • Personnels des services d’aide à domicile (SAAD).
  • Aides à domicile via CESU (particuliers employeurs) pour les personnes âgées ou les personnes à risque.

Depuis 2022

La vaccination contre la grippe saisonnière est désormais recommandée chez les professionnels exposés aux virus porcins et aviaires dans le cadre professionnel. Cette vaccination est à considérer comme une mesure de protection collective visant à éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains et non pas comme une mesure de protection individuelle contre les virus zoonotiques porcins ou aviaires.

Les données épidémiologiques

Les dernières données épidémiologiques sont disponibles ici.

En France, l'épidémie de grippe dure en moyenne 10 à 11 semaines. Sur la base des données historiques des épidémies grippales depuis 1984, on estime qu’entre 800 000 et 5 millions de personnes consultent pour syndrome grippal lors des épidémies de grippe. Entre 25 % et 50 % de ces consultations concernent des enfants de moins de 15 ans. La grippe entraine plusieurs milliers de décès chaque année (environ 8 000 décès par an en moyenne).

Les données de couverture vaccinale

Mise à jour le 1er mars 2024.

La campagne de vaccination contre la grippe est terminée depuis le 29 février 2024.

La grippe est une infection respiratoire aiguë causée par le virus influenza. Le mot "influenza" désigne d'ailleurs la grippe elle-même dans plusieurs langues (influenza di freddo signifiant "sous l'influence du froid" en italien). Quant au mot "grippe", il est probablement issu du francique "grip", qui signifie à la fois "ce qui saisit", illustrant le début brutal de la grippe, et "mésaventure"...

Il existe trois types de virus influenza , dénommés A, B et C. Seuls les virus A et B ont une importance épidémiologique, particulièrement le virus A en raison de sa variabilité, qui lui permet de déjouer les défenses immunitaires de l'homme.

La Figure 1 propose un schéma simplifié du virus de la grippe. Le virus grippal possède à sa surface deux glycoprotéines antigéniques, l'hémagglutinine et la neuraminidase, désignées respectivement par les lettres H et N. L'hémagglutinine permet l'attachement du virus aux cellules respiratoires et la neuraminidase permet la libération des virions néo-formés lors de leur sortie par bourgeonnement de la cellule infectée. Chez les animaux, principal réservoir de virus influenza de type A, 18 sortes de H (H1 à H18), dont certaines découvertes en 2013, et 11 sortes de N (N1 à N11) ont été identifiées.

Le sous-type d'un virus A correspond à sa formule antigénique combinant H et N. Les sous-types qui circulent actuellement chez l'homme sont H1N1 et H3N2.

Quant aux virus B, ils peuvent appartenir à l'une des deux lignées suivantes : Victoria ou Yamagata.

Nomenclature des virus de la grippe.

Les notions suivantes vous aideront à mieux comprendre la nomenclature des virus grippaux qui a été définie par l'Organisation mondiale de la santé. Cette nomenclature permet d'identifier un virus grippal à partir de ses principales caractéristiques, ce qui est particulièrement utile pour préciser la composition d'un vaccin.

Exemple : A/Kansas/14/2017 (H3N2)

  • A - Type de virus (A ou B)
  • Kansas - Origine géographique de la souche isolée
  • 14 - Numéro de la souche
  • 2017 - Année d'isolement
  • H3N2 - Sous-type d’hémagglutinine et de neuramidase pour un virus de type A, ou lignée pour un virus de type B

A l'intérieur d'un sous-type, les virus grippaux peuvent être regroupés en lignées génétiques ou "clades", elles-mêmes différenciées en "sous-clades".

L'apparition d'un nouveau sous-type de virus influenza A chez l'homme peut entraîner une pandémie (épidémie mondiale). Les principales pandémies connues sont la grippe espagnole (1918-1920, responsable de 30 à 100 millions de morts), la grippe asiatique (1957-1958, un à 1,5 million de morts), la grippe de Hong Kong (1968-1969, 0,75 à un million de morts) et la grippe A (H1N1)pdm09 (2009-2010, 20 000 morts). La fin de la dernière pandémie a été annoncée par l'Organisation Mondiale de la Santé le 10 août 2010.

Les virus B sont responsables de grippes moins graves que les virus A. On ne distingue pas plusieurs sous-types de virus B comme pour les virus A. Cependant, les virus B peuvent appartenir à deux lignées différentes, la lignée Victoria et la lignée Yamagata.

Figure 1 : Anatomie du virus grippal

Le virus se transmet de personne à personne par voie respiratoire, par l'intermédiaire de particules de salive et surtout d'aérosols émis lors de la toux ou des éternuements. Une certaine résistance des virus grippaux dans le milieu extérieur explique la possibilité d'une transmission manuportée et donc l'importance du lavage des mains dans la lutte contre la transmission.

Après une incubation de 24 à 48 heures, le début de la grippe est typiquement brutal et se caractérise par une fièvre élevée, des frissons, une asthénie intense, des courbatures, des céphalées, des douleurs diverses. On observe souvent des signes d’irritation laryngo-trachéale, bronchitique ou conjonctivale. Fièvre et douleurs durent trois ou quatre jours et la courbe thermique peut revêtir un aspect diphasique (le "V" grippal). Une guérison rapide est habituelle, mais la convalescence peut être longue, avec une asthénie persistante. La létalité (proportion de décès parmi les cas) peut être élevée aux âges extrêmes de la vie et chez les personnes atteintes de maladies chroniques : affections respiratoires, cardiovasculaires ou rénales chroniques, diabète… La gravité peut être due au virus lui-même (formes « toxiques ») ou aux surinfections bactériennes.

La plupart des cas de grippe saisonnière admis en réanimation sontdes personnes âgées de 65 ans et plus ou souffrant de maladie chronique, ou des femmes enceintes.

Les enfants jouent un rôle important dans l'épidémiologie de la grippe. Le risque d’infection concerne en particulier les enfants d’âge scolaire et ceux vivant en collectivité. Le risque d’hospitalisation est maximal dans la première année de vie et est alors équivalent à celui des adultes à risque. Le risque de décès est dix fois plus élevé dans la tranche d’âge des 1-12 mois, avec un risque maximal pour les moins de 6 mois, par rapport à la tranche d’âge des 5-9 ans. Les nourrissons de moins de 6 mois représentent une population à protéger en priorité du fait de risques de formes graves, d’hospitalisation et de décès, mais aussi parce que la vaccination n'est pas possible dans cette tranche d’âge.

Un tableau d’aspect grippal peut être provoqué par de nombreux agents infectieux, viraux ou non, et peut lui-même être très variable, de sorte que l’on ne peut identifier la grippe « vraie » qu’au laboratoire, surtout au début d’un épisode épidémique. L’aspect épidémique lui-même, si emblématique de la grippe, n’est pas rigoureusement constant et peut être provoqué par d’autres virus : Paramyxovirus parainfluenzae, adénovirus, virus respiratoire syncytial…

En période épidémique, il est indispensable d’isoler des souches virales pour déterminer la souche circulante, apprécier l’efficacité des vaccins, adapter les mesures de contrôle et mettre à jour la composition des vaccins pour la saison suivante.

En période inter-épidémique, le diagnostic repose sur les examens biologiques. Les prélèvements doivent être faits dans les trois premiers jours qui suivent l’apparition des signes cliniques, de préférence en réalisant un écouvillonnage nasopharyngé. Les antigènes du virus grippal peuvent être détectés à l'aide de tests immunologiques rapides (immuno-fluorescence ou immuno-chromatographie). Le virus peut être isolé sur œufs de poule embryonnés ou sur cultures cellulaires, mais cet examen est réservé à des laboratoires spécialisés. La culture virale et les tests de biologie moléculaire permettent de déterminer le type de la souche (A ou B) et son sous-type s'il s'agit d'un type A. La détection du génome est actuellement la technique la plus sensible pour le diagnostic de la grippe, son utilisation est de plus en plus répandue. Le diagnostic sérologique de la grippe n'est pas recommandé.

Références

Vaccins contre cette maladie :