La vaccination est maintenant devenue un rite étendu à la quasi-totalité des populations humaines. Cette pratique a débuté de manière empirique. En Asie centrale, au début du second millénaire, l’homme savait déjà se protéger de la variole en imprégnant ses muqueuses nasales avec des squames recueillies chez des malades et atténuées par une conservation dans un macérât de plantes. Malgré sa promotion par des personnalités telles que Voltaire, cette forme de vaccination ne fût jamais répandue en Europe car elle soulevait méfiance et donc opposition.
Une seconde étape, toujours empirique, fût franchie en Angleterre grâce à Edouard Jenner, le 14 mai 1796. Ce médecin de campagne inocula par scarification à James Phillip, un enfant de 8 ans, du pus prélevé sur la main d'une fermière infectée par la vaccine ou variole des vaches (en anglais, «cow-pox»). Trois mois plus tard, il inocula la variole à l'enfant qui se révéla immunisé.
A force d’opiniâtreté, Jenner a probablement réussi à imposer sa méthode de vaccination variolique parce que l’utilisation de la vaccine, agent de la variole de la vache, était moins inquiétante pour la population. Le mot vaccination vient du latin vacca qui signifie vache.
La troisième étape est pasteurienne. En maîtrisant le processus d’atténuation, Louis Pasteur a su faire évoluer une technique empirique en une méthode de prévention basée sur une démarche scientifique, emporté l’adhésion de ses contemporains, ouvert la voie à la vaccination de masse et dressé les bases d’une nouvelle discipline, la vaccinologie.
Le principe de la vaccination est d’aider le système immunitaire à lutter contre diverses maladies infectieuses, qu'elles soient liées à des bactéries (diphtérie, typhoïde…) ou des virus (rougeole, grippe…). En mettant l'organisme humain en contact avec des substances proches ou dérivées d'un agent pathogène (bactérie, virus), il se développe une réponse immunitaire spécifique de l'agent pathogène et protectrice de la maladie causée par cet agent : en cas de contact avec la bactérie ou le virus contre lequel une personne a été protégée, la réponse immunitaire sera prête à temps pour empêcher l'apparition de la maladie ou, à défaut, la survenue d'une forme grave. En résumé, la vaccination permet de se protéger contre la maladie sans en faire les frais. Des effets indésirables peuvent survenir mais dans la très grande majorité des cas ils sont mineurs et passagers. De nombreux vaccins existent et leurs indications dépendent des risques d’exposition propres à chacun, d'où l'intérêt de recommandations personnalisées.
Se vacciner, c’est se prémunir contre des maladies potentiellement graves de manière simple et efficace, mais c'est aussi éviter la diffusion d’épidémies au sein de la population, car les personnes vaccinées ne peuvent pas transmettre la maladie à leur entourage (enfants, collègues de travail…).
C'est un vaccin qui contient l'agent infectieux responsable de la maladie vivant mais atténué par différents procédés techniques ; grâce à cette atténuation (inventée par Pasteur), cet agent infectieux perd sa virulence mais conserve son pouvoir immunogène, à l'origine de la protection vaccinale.
L'évolution des recommandations vaccinales est définie par le calendrier vaccinal. Ce calendrier est régulièrement actualisé car il doit tenir compte de l'évolution de la fréquence des maladies, de la disponibilité des vaccins et de leur efficacité à protéger contre ces maladies. Par exemple, à partir du calendrier vaccinal 2013, le schéma vaccinal des nourrissons vis à vis de la diphtérie, du tétanos, de la polio, de la coqueluche et de l'Haemophilus influenzae b a été simplifié (2doses+1 rappel au lieu de 3 doses + 1 rappel). Ceci a été justifié par la meilleur connaissance de la durée de protection de ces vaccins.
Après contact de l'antigène vaccinal avec l'organisme (le plus souvent par une injection), le déroulement de la réponse immunitaire prend un certain temps. L'administration de doses à des intervalles trop rapprochés peut perturber et amoindrir cette réponse immunitaire. Par contre, l'allongement de l'intervalle entre deux doses n'a pas d'effet négatif. Il est d'ailleurs inutile et déconseillé de reprendre une vaccination "à zéro" : il suffit de reprendre le schéma vaccinal au point où il a été interrompu et de donner les doses manquantes.
C'est une contre-indication à certaines vaccinations, notamment aux vaccins vivants.
Non seulement l'asthme n'est pas une contre-indication aux vaccinations mais au contraire il s'agit d'une indication de certaines vaccinations en raison de la fragilité que cette maladie confère vis-à-vis de certaines infections respiratoires, notamment contre la grippe et le pneumocoque (vous pouvez tester ces conditions dans l'onglet "Recommandations particulières" de MesVaccins.net).
Les effets indésirables éventuels de la vaccination contre l'hépatite B sont communs à de nombreux vaccins : rash cutané, troubles digestifs, vertiges...Il s'agit d'effets mineurs, rares et réversibles. Il a été évoqué une possible relation de causalité entre la vaccination contre l'hépatite B et l'apparition de maladies du système nerveux central (comme la sclérose en plaques). Cette relation reposait initialement sur la description de cas isolés d'apparition de la maladie chez des patients préalablement vaccinés contre l'hépatite B. Les études dites "cas-témoins" (comparaison entre la fréquence des cas de sclérose en plaques chez des personnes vaccinées et chez des personnes non vaccinées contre l'hépatite B) n'ont pas réussi à mettre en évidence une liaison significative entre la vaccination contre l'hépatite B et la survenue de cas de scléroses en plaques. Compte tenu du bénéfice important de la vaccination par rapport au risque théorique d'apparition d'une maladie comme la sclérose en plaques, la vaccination est recommandée. Enfin, rappelons que la France est le seul pays d'Europe où le risque d'effets indésirables post-vaccinaux a connu un emballement médiatique. Pour cette raison, la couverture vaccinale contre l'hépatite B n'a jamais atteint 30 % chez les nourrissons, alors qu'elle dépasse les 90 % en Allemagne ou en Italie. Certaines décisions de justice ont été interprétées comme la preuve de la responsabilité du vaccin, car des professionnels de santé ont été indemnisés pour la survenue d'affections survenues après la vaccination contre l'hépatite B. En réalité, la vaccination contre l'hépatite B étant obligatoire en France, il y a présomption d'imputabilité du vaccin sans nécessité d'apporter de preuve.
On confond souvent la grippe avec d'autres infections respiratoires aiguës fébriles. De plus, l'efficacité de la vaccination contre la grippe n'est pas totale. Elle est environ de 70 % chez les adultes, et nettement plus faible chez les personnes âgées (35 à 40 %). Par ailleurs, chez une personne non vaccinée contre la grippe précédemment, un délai de 10 à 15 jours est nécessaire pour être protégé grâce à la production d'anticorps spécifiques. Une grippe qui se manifeste chez une personne vaccinée a plus de chances d'être moins grave qu’en l’absence de vaccination.
Tous les ans à l'automne, c'est-à-dire avant le début de l'épidémie de grippe qui survient chaque hiver, pour les personnes qui ont un risque élevé de forme grave, notamment les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes atteintes de certaines maladies chroniques (comme l'asthme, le diabète ou l'insuffisance cardiaque).
Le tétanos est une maladie causée par une bactérie que l’on trouve dans le milieu naturel : dans la terre, dans la poussière, sur les plantes... La bactérie pénètre dans l’organisme à l'occasion d'une plaie ou d'une effraction cutanée. Celle-ci peut s’y multiplier et sécréter une toxine à l’origine de la maladie. Toute personne est potentiellement exposé mais les sujets particulièrement à risques sont les personnes au contact avec la terre (jardinage), ou souffrantes de plaies chroniques. Les personnes agées constitue également un groupe à risque.
Le tétanos est une maladie potentiellement grave mais pour lequel un vaccin existe. Celui-ci est très efficace et particulièrement bien toléré. Cependant, son efficacité étant limitée dans le temps, il doit être administré, chez l'adulte, à 25, 45, et 65 ans puis tous les 10 ans pour une protection optimale, sous forme d'injections de rappel. Il n’existe pas de limitation d’âge et peut être administré toute la vie durant.
Des recherches sont actuellement en cours pour la réalisation d’un vaccin contre le virus du SIDA (appelé VIH pour Virus de l’Immunodéficience Humaine). Malgré de nombreuses années de recherche depuis la mise en évidence de ce virus dans les années 80, aucun vaccin ayant fait la preuve de son efficacité n’a pu être mis au point à ce jour. La difficulté de réalisation d’un vaccin efficace est particulière au VIH pour 2 raisons :
Néanmoins, les nombreux progrès réalisés dans la compréhension des mécanismes d’infection d’un individu par le VIH permettent d’entrevoir de nouvelles pistes de recherche qui aboutiront peut être à terme à la découverte d’un vaccin efficace.
Les voyages peuvent exposer à certains risques sanitaires dépendant du lieu de séjour et du mode de vie sur place. Ces risques nécessitent une évaluation préalable avant le départ avec le médecin traitant ou auprès des consultations de conseils aux voyageurs. Certaines vaccinations pourront ainsi être conseillées en tenant compte de vos antécédents médicaux.
En raison du délais nécessaire à l'efficacité du vaccin, il est conseillé de s'y prendre suffisamment à l'avance en cas de voyage planifié.
Attention, certaines vaccinations peuvent être obligatoires et exigées par le pays d'accueil. C'est le cas de la vaccination pour la fièvre jaune (anti amarile).
Non, ce vaccin n'existe pas encore. Par contre il ne faut pas oublier de prendre régulièrement un médicament pour prévenir l'apparition du paludisme (pendant le séjour et au retour) si celui ci est recommandé par votre médecin (la prise d'un médicament pour empêcher la survenue d'une maladie est appelée "chimioprophylaxie").
La rougeole, les oreillons et la rubéole sont des maladies très contagieuses*. En l'absence de vaccination, pratiquement tout le monde attrape ces maladies un jour ou l'autre. Elles sont souvent sans gravité mais elles peuvent entraîner des complications parfois graves, voire mortelles. Dans le cas de la rougeole, les complications les plus graves sont les pneumonies et les encéphalites (inflammation du cerveau) qui peuvent laisser des séquelles neurologiques graves. La rubéole chez la femme enceinte, peut engendrer des malformations foetales graves. Enfin, les oreillons peuvent induire des pertes d'audition chez l'enfant ou être cause de stérilité chez l'adolescent. A ce jour, il n'existe aucun traitement curatif contre ces trois maladies. Vacciner contre ces maladies permet de les éviter, d'éviter les complications qu'elles peuvent entraîner et de protéger indirectement les nourrissons de moins de 1 an et les malades qui ne peuvent être vaccinés.
*Ces maladies sont parmi les plus contagieuses. Ainsi, une personne contaminée par la rougeole peut infecter entre 15 et 20 personnes (par comparaison une personne grippée contamine entre 1 et 3 personnes). Le virus de la rougeole continue à circuler, même à l'intérieur d'une population bien vaccinée dans laquelle il y a peu de sujets réceptifs. C'est ce qui explique qu'un taux élevé de couverture vaccinale, d'au moins 95%, soit indispensable pour empêcher la circulation virale.
Seules deux doses de vaccins protégeront efficacement et complètement votre enfant de ces maladies très contagieuses. Si votre enfant ne reçoit qu'une seule dose de vaccin, il ne peut pas être protégé; il est encore susceptible de contracter l'une de ces maladies et de la transmettre à d'autres. Toute personne née depuis 1980 devrait avoir reçu deux doses de vaccin. les adolescents et les jeunes adultes doivent donc vérifier qu'ils ont reçu ces deux injections.
On estime que 5 à 10% des personnes vaccinées contre la rougeole ne répondent pas à la première dose. Des études ont montré qu'au moins 90% de celles qui n'ont pas répondu à la première dose répondront à la seconde. Des pourcentages un peu plus élevés de personnes ne répondent pas à la première dose de vaccin contre les oreillons. On ne peut jamais vacciner 100% de la population (en raison des rares contre-indications, mais aussi du fait de personnes échappant au système de soins). Pour éviter le risque de flambées épidémiques et pour stopper la transmission endémique du virus de la rougeole, une couverture vaccinale à 95% est nécessaire pour les deux doses. Cette stratégie vaccinale à deux doses a permis l'élimination de la rougeole dans certains pays comme la Finlande, et la quasi-élimination dans toute la région des Amériques de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). C'est pourquoi il est recommandé de vacciner avec deux doses de vaccin les enfants et, depuis 2013, dès 12 mois, quel que soit le mode de garde et en rattrapage tous les adolescents ou jeunes adultes nés depuis 1980.
Cela peut se produire, mais c’est un événement rare, car le vaccin contre la rougeole est très efficace et a permis de réduire de façon importante le nombre de cas de cette maladie. Cela peut se produire chez les enfants qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccin, d’où la recommandation de deux doses. En France, depuis 1983, la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole a réussi à faire baisser considérablement la morbidité et la mortalité dues à la rougeole [5]. Cependant, l'insuffisance de généralisation de la seconde dose, d’une part, et des taux de couverture vaccinale insuffisants dans certaines régions ou certaines populations, d’autre part, contribuent à la circulation des virus et créent des poches de populations réceptives. C'est pourquoi la recommandation d'une deuxième dose de vaccin pour toutes les personnes nées depuis 1980 a été introduite dans le calendrier vaccinal en 2011.
Beaucoup d’autres maladies de la petite enfance produisent de la fièvre et des éruptions ; c’est pourquoi il est difficile de diagnostiquer la rougeole, et encore plus la rubéole, à l’examen clinique. Il n’est donc pas certain que votre enfant ait bien eu la rougeoleou la rubéole. De même, la tuméfaction des glandes parotides situées sous les oreilles (manifestation classique des oreillons) est actuellement rarement due aux oreillons. Il n’y a pas de risque à vacciner une personne qui a déjà eu la maladie et celle-ci sera en outre protégée contre les deux autres maladies. Le diagnostic reposait jusqu’à présent essentiellement sur la notion de contage et les manifestations cliniques. Cependant toutes les maladies avec exanthème maculo-papuleux (éruptions morbilliformes fébriles) peuvent être confondues avec la rougeole ou la rubéole : exanthème subit ou sixième maladie (roséole), mégalérythème épidémique, mononucléose infectieuse, infection par entérovirus, acrodermite papuleuse infantile, voire scarlatine, fièvre boutonneuse méditerranéenne, rash toxi-allergique et maladie de Kawasaki. De même, les parotidites actuelles sont rarement ourliennes. En outre, la valeur positive prédictive (VPP) du diagnostic clinique de la rougeole, c’est-à-dire la proportion réelle de rougeoles parmi les cas répondant aux critères de la définition clinique, diminue lorsque la prévalence de la maladie devient moins importante. Ainsi, on ne peut se contenter d’un diagnostic clinique de rougeole qui doit être confirmé par la mise en évidence dans le sang d’IgM spécifiques ou l’augmentation franche du titre des anticorps, en s’assurant qu’il n’y a pas eu de vaccination récente.
Les événements indésirables les plus courants sont une fièvre et une éruption cutanée bénigne pouvant ressembler à la rougeole et débutant 5 à 12 jours après l’injection. Une fièvre supérieure ou égale à 39,4° se produit chez 5 à 15 % des individus vaccinés entre les 5e et 12e jours suivant la vaccination et dure de 1 à 2 jours. Une éruption se produit chez environ 5 % des individus vaccinés, également entre les 5e et 12e jours, et dure de 1 à 3 jours. Une analyse des données de pharmacovigilance disponibles pour ces vaccins sur une période similaire de commercialisation dans le monde confirme leur bonne tolérance avec un taux de notifications global (toutes gravités confondues) de 1,25 cas pour 100 000 doses vaccinales. Fièvre, rash et réactions transitoires d’intensité modérée au site d’injection prédominent. Par ailleurs, de nombreuses études ont montré l'absence de lien entre la vaccination et l'autisme.
Oui, le nombre de vaccins administrés au cours de l’enfance a augmenté et de nombreuses maladies de l’enfance sont ainsi évitées. Mais aujourd’hui les enfants reçoivent, avec chaque vaccin, moins d’antigènes que dans le passé. Cela est possible grâce à l’évolution technologique permettant de produire des vaccins avec des antigènes mieux sélectionnés, mieux purifiés, mieux tolérés, tout en étant aussi protecteurs. La biotechnologie utilisée dans la production des vaccins a progressé, en particulier en matière de purification. Par exemple, les nouveaux procédés permettent de produire des vaccins acellulaires (comme le vaccin contre la coqueluche), débarrassés des extraits cellulaires ayant servi à la production, ou de produire des vaccins à base de protéines recombinantes par génie génétique. Ces avancées limitent ainsi le nombre d’antigènes injectés aux seules fractions utiles pour une immunité protectrice d’efficacité comparable, tout en limitant les événements indésirables des vaccins.
L’avantage du vaccin combiné, c’est que votre enfant n’est piqué qu’une fois au lieu de trois. Or l’association de ces trois vaccins n’altère en rien la réaction du système immunitaire, qui peut répondre simultanément à de nombreux antigènes. Répondre à plusieurs antigènes à la fois n’a pas de conséquences : le nouveau-né, par exemple, est d’emblée capable de réactions de protection contre les milliards d’antigènes qu’il rencontre dans l’environnement dans les heures qui suivent sa venue au monde. Avant même la naissance, l’être humain développe la capacité de réagir aux antigènes. Les études ont montré que le système immunitaire humain a une capacité très importante de répondre aux antigènes. Selon les modélisations, un nourrisson pourrait répondre à quelque 10 000 antigènes administrés en même temps : en d’autres termes, si l’on administrait onze vaccins à la fois, on n’« utiliserait » que 0,1 % de son système immunitaire.
Le principe de la vaccination consiste à mettre en contact l'organisme avec un virus modifié qui a perdu sa virulence. celui-ci va provoquer une réaction du système immunitaire pour qu'il prépare ses défenses, sans pour autant provoquer la maladie. En stimulant les défenses immunitaires, on prépare son corps à réagir en cas de contact avec le "vrai" virus.
Il s'agit d'un vaccin à virus vivants atténués. Les virus du vaccin sont produits sur cultures cellulaires et passent pas plusieurs étapes de purification. La néomycine est utilisée dans ce milieu de culture pour empêcher sa contamination par des bactéries; le sorbitol et la gélatine hydrolysée servent de stabilisants. Les quantités d'ovalbumine contenues dans le vaccin sont infimes, de sorte que l'allergie à l'oeuf n'est plus une contre-indication à la vaccination, mais fait simplement l'objet d'une précaution d'emploi.
Oui, s'il s'agit d'un rhume, d'un peu de fièvre, d'une otite. Il est possible de différer la vaccination de quelques jours en fonction de la situation, si nécessaire. Attention cependant à ne pas l'oublier et à ne pas dépasser la date limite d'utilisation du vaccin. Il peut exister des contre-indications à la vaccination mais elles sont très rares. Dans ce cas, le médecin ne fera pas l'injection. Les contre-indications à cette vaccination sont les suivantes :
Chez les patients ayant reçu des gammaglobulines ou une transfusion sanguine, la vaccination devra être repoussée d’au moins trois mois en raison du risque d’échec vaccinal dû aux anticorps dirigés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole acquis de façon passive. La vaccination contre la rougeole et la rubéole est contre-indiquée pendant la grossesse ; cependant, une vaccination réalisée accidentellement chez une femme enceinte ne doit pas être un motif d'interruption de grossesse. Une grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination. La deuxième dose est contre-indiquée chez les personnes ayant fait une réaction allergique de type anaphylactique après la première dose.
En France, seuls les vaccins contre la diphtérie (depuis 1938), le tétanos (depuis 1940), et la poliomyélite (depuis 1964) sont obligatoires en population générale. Ces obligations ont été instituées à une période où les maladies infectieuses constituaient la première cause de mortalité. À partir des années soixante, on a assisté à une demande croissante de la population à participer aux décisions concernant sa santé. Cette évolution de notre société a orienté les autorités de santé vers la recherche d’une adhésion volontaire à la vaccination et aucun des nouveaux vaccins n’a été depuis rendu obligatoire en population générale. Les autorités de santé émettent des recommandations mises à jour chaque année dans le calendrier des vaccinations. Cela ne signifie en rien que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole soit moins utile ou moins efficace que les vaccins obligatoires. Un rôle important est dévolu aux médecins, qui doivent informer leurs patients du rapport bénéfice/risque de la vaccination, à la fois pour des raisons de protection individuelle, mais aussi dans la perspective d’une protection collective, qui représente un enjeu majeur. En effet, un individu qui refuse de se faire vacciner peut se trouver à l’origine de la transmission de la maladie, en particulier chez les personnes fragilisées et qui ne peuvent être vaccinées (personnes immunodéprimées, petits nourrissons, femmes enceintes), et d'une épidémie. Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler qu'il n'existe aucun traitement spécifique contre ces maladies.
Chaque hiver, les vaccins contre la grippe sont modifiés pour avoir le meilleur résultat possible. Des virus prototypes sont sélectionnés par le réseau OMS pour être le plus proche possible des virus circulants de l’hiver prochain. En Europe, les vaccins commercialisés sont des vaccins inactivés. La recherche vaccinale est en constant développement : utilisation d’adjuvants, de vaccins vivants atténués, nouvelles voies d’administration... La recherche sur les vaccins antiviraux est très dynamique, permettant de tester de nouvelles stratégies vaccinales. Pour ces vaccins, nous en sommes encore au stade de la recherche. Voir http://www.grippe-geig.com.
La grippe est particulièrement dangereuse pour certains sujets qui courent un risque important d’évolution sévère, soit directement, soit indirectement par l’apparition de complications organiques ou infectieuses.
Pour ces personnes, dites à haut risque, la vaccination antigrippale est formellement recommandée et elle est prise en charge gratuitement par l’Assurance Maladie en France comme dans d’autres pays. Voir la liste des sujets dont la vaccination est recommandée.
Le vaccin annuel est réactualisé chaque année en fonction de la variation des virus. La décision concernant la composition du vaccin est prise en février pour laisser le temps aux fabricants d’effectuer leur production. Le vaccin doit être prêt au début du mois d’octobre pour que la vaccination puisse commencer.
Il faut compter ensuite une quinzaine de jours pour que l’immunité conférée par le vaccin ait le temps de s’établir et que les vaccinés soient protégés dès le début de l’épidémie qui commence selon les années entre la fin octobre et, pour les épidémies les plus tardives, le mois d’avril. Il est recommandé de se faire vacciner dès que le vaccin est prêt, pour éviter les oublis ou les pénuries, mais, tant que l’épidémie n’a pas commencé, on peut toujours pratiquer la vaccination.
Une épidémie de grippe est un évènement naturel qu’il n’est pas possible de prévoir avec certitude. L’expérience montre que chaque année, une épidémie « saisonnière » atteint nos climats tempérés et cause maladies et mortalité. Un vaccin est disponible pour protéger les personnes les plus menacées. On sait aussi que trois fois par siècle, une pandémie, beaucoup plus sévère, atteint la totalité des cinq continents, correspondant à l’apparition d’un virus nouveau, trouvant devant lui une population totalement sensible.
La dernière pandémie a eu lieu en 1968 et la suivante peut se déclencher à tout moment. Les progrès de la surveillance des virus grippaux ont permis de repérer une souche aviaire (H5N1) qui pourrait être à l’origine de nouveaux développements. Des mesures préventives sont prises pour la prise en charge rapide et efficace d’une éventuelle nouvelle pandémie.
Toute vaccination vise à préparer un individu à se défendre contre un agent infectieux en apprenant à son organisme à le reconnaître. Pour cela, il est mis artificiellement en contact par le vaccin avec une forme inactivée du virus. Pour que la vaccination soit efficace, le vaccin doit avoir une bonne ressemblance avec les antigènes susceptibles d'induire une protection contre la maladie.
Le vaccin préparé une année est inefficace l'année suivante, car les virus en circulation sont différents de ceux à partir desquels il a été préparé. S'adapter aux variations du virus de la grippe est l'un des impératifs de la fabrication des vaccins.
Il n’existe pas de tableau spécifique de la grippe. Le diagnostic clinique de grippe repose sur une association de symptômes appelée « syndrome grippal » sans qu’il y ait de définition consensuelle internationale de ce terme. De fait, il est parfois difficile devant un patient fébrile, tousseur et fatigué de conclure avec certitude qu’il s’agit d’une grippe.
Une fois le démarrage de l’épidémie de grippe confirmée par les réseaux de surveillance, la probabilité que la grippe soit la cause des infections respiratoires aiguës vues par les médecins devient très forte. Toutefois, le diagnostic de certitude de la grippe est virologique, basé sur l’analyse d’un prélèvement effectué en réalisant un prélèvement du naso-pharynx ou de la gorge du patient.
Les données les plus récentes montrent que la revaccination annuelle ne présente pas d’inconvénient et qu’elle n'est pas responsable d'une diminution de la protection des personnes ou d'un problème de tolérance, qu’ils soient jeunes ou âgés.
Les vaccins contre la grippe saisonnière sont bien tolérés. S’ils surviennent, les événements indésirables sont le plus souvent mineurs, prenant surtout la forme de réactions locales (douleur, rougeur, gonflement) au point d’injection ou de fièvre modérée, et ne durent pas plus de 48 heures.
Source: AFSSAPS
Le syndrome de Guillain – Barré est une affection neurologique qui se caractérise par une perte des reflexes et une paralysie symétrique qui débute le plus souvent par les membres inferieurs pour se propager vers le haut du corps. Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie potentiellement grave. Dans la plupart des cas, la récupération est complète mais 10 % des patients gardent des séquelles motrices et l’évolution peut être fatale dans 5 % des cas. Il s’agit d’une maladie rare dont l’incidence dans la population générale est en France de l’ordre de 2,8 pour 100 000 habitants par an, en dehors de tout contexte pandémique.
Source : ANSM.
Les vaccins comportent des antigènes c'est-à-dire des éléments qui vont induire une réponse immunitaire capable de protéger l’individu contre l’infection naturelle ou d’en atténuer les conséquences. (bactéries ou virus vivants atténués, agent bactérien ou viral entier inactivé, fractions antigéniques ou sous-unités vaccinantes).
Les autres composants sont les adjuvants (sels d’aluminium, adjuvant lipidique..) qui stimulent la réaction immunitaire induite par les vaccins, les conservateurs (thiomersal) qui évitent le risque infectieux principalement retrouvé dans les présentations multidoses, et des agents inactivants (formaldéhyde) pour l’inactivation et la détoxification des agents infectieux.
Source : ANSM.
Le thiomersal (éthylmercure) contenu dans les vaccins joue plusieurs rôles. Du fait de ses propriétés antiseptiques, Il peut être ajouté dès les premières étapes de la production d'un vaccin afin d'éviter tout risque de contamination (diphtérie, tétanos...), pour inactiver une souche bactérienne (par exemple pour la vaccination contre la coqueluche) ou lorsque la stérilisation est difficile (par exemple pour la préparation du vaccin grippal). Il peut aussi être ajouté comme conservateur en phase terminale de production, un élément essentiel pour limiter le risque infectieux des présentations multidoses.
Actuellement, le seul vaccin commercialisé en France qui contient du thiomersal est le vaccin Spirolept, qui confère une protection contre la leptospirose.
L'utilisation du thiomersal était utile lorsque les vaccins utilisés étaient présenté en flacons multidoses. Actuellement, dans les pays développés, la quasi totalité des vaccins sont présentés en flacons monodose. C'est la raison pour laquelle, et bien qu'aucune étude n'ai démontré que l'éthylmercure des vaccins était responsable de quelque pathologie que ce soit (contrairement au méthylmercure contenu dans l'alimentation et notamment certains poissons), les autorités réglementaires, suivant la FDA, ont demandé aux fabricants de vaccin de retirer le thiomersal des vaccins monodose, cet ajout n'étant d'aucune utilité. Les vaccins multidoses, tels que ceux utilisés contre la pandémie grippale de 2009, contenaient du thiomersal.
Source : ANSM.
Il n’y a plus de thiomersal dans les vaccins grippaux saisonniers.
Il n’est utilisé que dans les présentations multidoses en tant que conservateur (éviter le risque de contamination infectieux). C’était le cas de la majorité des vaccins pandémiques A(H1N1)v.
Néanmoins, les vaccins contiennent des doses minimes de thiomersal, entre 0.003% et 0.01%, soit au maximum 25-50ug/dose. A ces doses, tout risque de toxicité est a priori exclu.
Le risque identifié est celui d'une allergie de contact se traduisant par une réaction cutanée inflammatoire survenant au site d'injection plus de 48-72h après une vaccination (hypersensibilité "retardée") et persistant quelques jours, rarement quelques semaines. Les études scientifiques n’ont pas confirmé l’existence d’un risque neurologique, qui avait été avancé.
Source : ANSM.
Le vaccin antigrippal (saisonnier ou grippe pandémique) ne rend pas contagieux. En effet, il s’agit d’un vaccin inactivé fait de fragments viraux. Il n’y a donc aucun risque de développer une grippe lors de l’injection ou de transmettre le virus à son entourage dans les jours suivants la vaccination. Par contre, la vaccination diminuera ultérieurement le risque de développer une grippe et de transmettre ainsi le virus à son entourage.
Oui, le virus de la grippe peut être transmit à l'entourage en l'absence de tout symptôme. En effet, la personne infectée par la grippe est contagieuse jusqu'à 2 jours avant le début des symptômes (période dite « d’incubation » de la maladie). Dans certains cas, la grippe sera même asymptomatique et une personne qui était contagieuse ne fera pas la maladie, au contraire de son entourage qui pourra développer des formes symptomatiques, voir sévères.
La majorité des vaccins en développement ciblent la protéine spike du virus (protéine de spicule ou protéine S). Cette protéine est située à la surface de l’enveloppe du SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome-Coronavirus- 2), et lui permet de se fixer à un récepteur cellulaire, l’enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE-2, présent sur les pneumocytes, entérocytes...) puis de pénétrer dans les cellules : son rôle dans l’infection est donc central. Diverses études ont montré que déclencher des anticorps neutralisants contre cette protéine permettait de protéger contre l’infection : elle est donc la cible de la plupart des vaccins développés en 2020.
« Plateforme vaccinale » signifie « technologie vaccinale », c’est-à-dire le type de vaccin. Il y a en effet plusieurs types de vaccins et plusieurs moyens de déclencher une réponse immunitaire protectrice.
1. Les vaccins basés sur le virus entier
Il peut s’agir d’un virus entier (ici, le SARS-CoV-2), inactivé par de la bêta-propiolactone (ex : vaccins développés par les entreprises Sinovac [Coronavac] et Sinopharm [Chinese-WIBP-Vero-Inactivated-Covid], par Valneva [VLA 2001] ou par Bharat Biotech [Covaxin, BBV152]) ou d’un virus vivant mais atténué (ex : vaccin développé par Codegenix/serum institute of India [COVI-VAC]).
2. Les vaccins basés sur une protéine virale (ici, la protéine S) ou partie de la protéine
Il s’agit des vaccins protéiques et particules pseudo-virales (molécules de protéines S agrégées), des vaccins à acides nucléiques et des vaccins vecteurs viraux.
2.1. Certains sont basés sur la protéine (ou une partie) non modifiée, par exemple les vaccins vecteurs viraux développés par l’Université d’Oxford-AstraZeneca [AZD1222, ChAdOx1-nCoV-19] et par l’Institut de Recherche Gamaleya [Gam-COVID-Vac, dit Sputnik V], le vaccin à ARN messager (ARNm) développé par CureVac-GSK [CVnCoV] ou les vaccins protéiques de COVAXX [UB-612], de Medicago [CoVLP], de Clover Biopharmaceuticals/GSK/Dynavax et de Sanofi Pasteur-GSK. MSD avait élaboré 2 vaccins vecteurs viraux réplicatifs basés sur le virus de la rougeole et le virus de la stomatite vésiculeuse mais leur développement clinique a été stoppé fin janvier pour des raisons d’immunogénicité jugée insuffisante.
2.2. Les autres sont basés sur la protéine modifiée dans sa forme préfusion, par exemple les vaccins à ARNm développés par Moderna [COVID-19 Vaccine Moderna , mRNA-1273] et par Pfizer-BioNTech [Comirnaty, BNT162b2], le vaccin vecteur viral développé par Janssen Vaccines & Prevention (Johnson & Johnson) [Ad26.COV2.S], et le vaccin protéique de Novavax [NVX-CoV2373].
Une vue de l’état d’avancement du développement pré-clinique et clinique des différents vaccins-candidats est mise à jour chaque semaine sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Le composant principal des vaccins à base d’acide nucléique est de l’ADN (acide désoxyribonucléique) ou de l’ARN (acide ribonucléique) messager (ARNm). La molécule d’ADN ou d’ARNm code pour une protéine virale qui va être produite par nos cellules. La séquence d’ADN ou d’ARNm est synthétisée en laboratoire (et non extraite directement d’un virus). Elle est choisie car elle code pour la protéine d’intérêt et parce qu’une réponse immunitaire déclenchée contre cette protéine permet de protéger contre l’infection. Pour le vaccin SARSCoV-2, il s’agit de la protéine S.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Chez l’Homme, l’information génétique est codée par l’ADN de 46 chromosomes contenus dans le noyau de nos cellules. L’ADN est transcrit en ARN messagers (ARNm), qui quittent le noyau et rejoignent le cytoplasme, pour être traduits en protéines par le ribosome.
Lors de l’injection du vaccin intramusculaire, l’ARN vaccinal pénètre dans les cellules du muscle : les myocytes puis les cellules dendritiques, également présentes dans les ganglions drainants. Les ARN messagers sont internalisés dans les cellules via les endosomes avant d’être libérés dans le cytoplasme par fusion entre les lipides des nanoparticules et les lipides de la face interne de la membrane des endosomes. D’une part ils stimulent l’immunité innée, jouant ainsi le rôle d’adjuvant ; d’autre part ils sont traduits dans le cytoplasme en protéine S. Dans les cellules dendritiques et les macrophages, la protéine S est présentée aux lymphocytes T de deux manières possibles : soit par traduction de l’ARNm vaccinal en protéine S (en parallèle de la stimulation du système immunitaire inné) si les cellules ont internalisé cet ARN, soit par phagocytose de cellules exprimant la protéine S. Les lymphocytes B naïfs capables de reconnaitre cette protéine sont activés. Ces interactions permettent la production d’anticorps neutralisants par les lymphocytes B et la génération de lymphocytes B mémoire, et une réponse lymphocytaire T cytotoxique et la génération de lymphocytes T mémoire. En cas de rencontre ultérieure avec le coronavirus, ces cellules mémoire pourront détecter et combattre plus rapidement le virus par une réaction humorale et la destruction des cellules infectées par le SARS-CoV-2.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non. L’ARN ne pénètre pas dans le noyau des cellules où se situe l’ADN humain. Surtout, lors de la synthèse protéique, l’information circule dans le sens ADN→ARN→protéine. Il n’y pas dans notre organisme d’enzyme permettant d’inverser ce sens. Ainsi, les vaccins ARN ne peuvent pas modifier nos gènes (qui eux sont sous forme d’ADN).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non. Dans les vaccins à ADN, l’acide nucléique est sous une forme circulaire fermée (plasmide) qui ne peut pas s’intégrer à l’ADN chromosomique. Par ailleurs, le vaccin ne contient pas l’enzyme (intégrase) qui permettrait cette intégration. D’autres modes de délivrance de l’ADN ont pu être utilisés pour obtenir au contraire cet effet, mais il s’agit de technologies différentes, et pas d’ADN vaccinal.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Cette information circule sur internet mais elle est fausse. Les rétrovirus sont des virus à ARN capables de « transcrire à l’envers » leur ARN en ADN grâce à une enzyme très particulière qu’ils possèdent, la transcriptase inverse. C’est le cas par exemple du VIH (virus du Sida), qui peut retro-transcrire son ARN en ADN à l’aide de sa transcriptase inverse, puis l’intégrer dans le génome par l’intermédiaire d’une autre enzyme, l’intégrase. Notre génome contient des reliquats de virus qui avaient infecté nos lointains ancêtres, il y a des centaines de milliers d’années : on les appelle des rétrovirus endogènes. Ces séquences sont souvent considérées comme des fossiles : elles ne peuvent pas donner naissance à une transcriptase inverse ni à une intégrase. Il n’y a donc pas de possibilité que l’ARN des vaccins donne naissance à de séquences d’ADN et soit intégré dans le génome de la cellule hôte.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
L’ARNm vaccinal ne peut pas être injecté sous une forme « nue » car elle serait immédiatement dégradée, avant même de pénétrer dans une cellule. Pour lui permettre d’entrer dans le cytoplasme, l’ARNm doit être protégé au sein d’une enveloppe lipidique, dont la taille est inférieure à 0,1 µm, d’où le préfixe « nano » ; mais il ne s’agit pas des nanoparticules telles qu’elles ont pu être évoquées en science-fiction (nano-robots par exemple).
La membrane de nos cellules est composée du même type de molécules. Une fois injectées, les nanoparticules peuvent fusionner avec la membrane de la cellule, et ainsi libérer l’ARNm pour qu’il puisse être traduit en protéine antigénique, qui va permettre de déclencher une réaction immunitaire.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les particules lipidiques (nanoparticules) qui contiennent l’ARN sont composées de molécules de lipides parmi lesquelles le cholestérol et plusieurs lipides synthétiques. Dans les vaccins de Pfizer-BioNTech (Comirnaty®) et Moderna, une de ces molécules est conjuguée (accrochée) à une molécule de PEG. Le PEG est souvent utilisé dans l’industrie médicale du fait de ses propriétés à la fois hydrosolubles et liposolubles. Il est utilisé au quotidien en médecine par voie orale pour lutter contre la constipation (macrogol). Il est également utilisé par voie injectable en combinaison avec certains principes actifs pour augmenter leur durée de vie de (interféron dit « PEGylé » dans le cadre du traitement des hépatites, facteurs de croissance hématopoïétique, anti-cancéreux etc.). Les réactions allergiques vis-à-vis du PEG sont très rares mais elles existent. Sur l’expérience accumulée dans d’autres médicaments, les agences d’enregistrement considèrent que PEG et nanoparticules lipidiques sont bien tolérées. Il est probable que les réactions anaphylactiques observées avec le vaccin de Pfizer-BioNTech soient liées à des anticorps anti-PEG préexistants.
La liste complète des excipients notamment lipidiques des vaccins peut être retrouvée dans les résumés des caractéristiques du produit (Comirnaty ou COVID-19 Vaccine Moderna).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Il n'existait jusqu’à aujourd’hui aucun vaccin à ARN homologué. Cependant, les chercheurs y travaillent depuis plus de 20 ans. Cette technologie a fait l’objet d’améliorations continues, qui ont largement contribué à sa sûreté. Des vaccins à ARN ont été testés chez l’être humain contre les virus Zika, de la grippe, de la rage, et cytomégalovirus, avec de l’ordre de 600 participants inclus dans ces essais. Concernant les vaccins à ARN contre le SARS-CoV-2, ils ont été évalués dans les essais de phase 3 sur plusieurs dizaines de milliers de personnes et ont ensuite déjà été administrés à plusieurs millions de personnes au Royaume-Uni et aux Etats-Unis depuis le début des campagnes de vaccination en décembre 2020.
C’est également le cas pour les vaccins à ADN qui ont montré des résultats prometteurs chez l’animal et dont les essais cliniques, chez l’humain, avaient déjà commencé avant le développement des vaccins à ADN contre le SARS-CoV-2. Quatre vaccins à ADN ont par ailleurs reçu les autorisations règlementaires nécessaires à leur exploitation commerciale pour protéger plusieurs espèces animales contre des maladies virales ou traiter le mélanome buccal du chien.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Ils sont très faciles et rapides à produire. La synthèse est faite en laboratoire sans avoir besoin de manipuler le virus. De plus, une fois le vaccin injecté, la protéine d’intérêt est produite dans nos cellules de façon naturelle ; elle prend donc la conformation (la forme) qu’elle a habituellement et induit une réponse immunitaire complète (anticorps et lymphocytaire T). C’est un avantage par rapport aux vaccins inactivés ou sous-unitaires, et qui induisent une réponse immunitaire uniquement de type anticorps.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les preuves d’efficacité de ces vaccins proviennent de deux vastes essais cliniques de phase 3 randomisés, en double aveugle et avec un groupe placebo, c’est-à-dire procurant le plus haut niveau de preuve scientifique. Ces deux essais (l’un de 43 000 participants environ, l’autre de 30 000 participants environ) montrent une efficacité de 94 % contre la survenue de covid 19 symptomatique. Concrètement, pour le vaccin Pfizer-BioNTech, sur 170 cas de covid 19 symptomatiques, 8 cas sont survenus dans le groupe des volontaires vaccinés contre 162 cas dans le groupe placebo ; pour le vaccin Moderna, sur 196 cas de covid 19 symptomatiques, 11 sont survenus dans le groupe des volontaires vaccinés contre 185 cas dans le groupe placebo. Cette efficacité ne variait pas dans les différentes catégories d'âge et de sexe, et chez les personnes souffrant de problèmes médicaux sous-jacents ; d’autres résultats permettront de préciser plus finement si cette efficacité varie dans différents groupes de personnes.
Certains participants à l’étude avaient par ailleurs une sérologie positive à l’inclusion ; la tolérance du vaccin chez ces personnes semblait comparable. En ce qui concerne plus particulièrement les formes graves, dans l’essai clinique de Moderna, il y a eu 30 cas de covid 19 graves dans le groupe placebo (dont 1 décès et 2 hospitalisations en soins intensifs) contre aucun dans le groupe ayant reçu le vaccin ; dans l’essai clinique de Pfizer-BioNTech, il y a eu 9 cas graves dans le groupe placebo et 1 dans le groupe ayant reçu le vaccin.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
La grande majorité des effets secondaires observés lors des essais cliniques se manifestent le lendemain de la vaccination et durent habituellement moins de 3 jours. Ils sont classiques et relativement attendus et fréquents : rougeur au point d’injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, frissons ou fièvre. C’est ce que l’on appelle la « réactogénicité ».
Les effets généraux sont plus fréquents après la 2ème dose de vaccin et chez les personnes plus jeunes. Ils sont le plus souvent légers à modérés et durent en moyenne 2 à 3 jours. Comme pour toute autre vaccination, les personnes vaccinées doivent être averties de la possibilité de survenue de tels effets. La prise de paracétamol est possible, mais elle n’est pour le moment pas recommandée de manière préventive. Notons que, dans le groupe placebo, 23 % des sujets ayant reçu le placebo (une solution d’eau salée) ont rapporté des maux de tête (contre 59 % dans le groupe vacciné) et 23 % ont rapporté une fatigue (contre 65 % dans le groupe vacciné) dans les 7 jours suivant la 2ème dose dans l’essai clinique de Moderna. Notons enfin la survenue d’adénopathie(s) axillaire(s) plus fréquente(s) dans le groupe des volontaires vaccinés (0,3 et 1,1 % dans les essais de Pfizer-BioNTech et Moderna respectivement) que parmi ceux ayant reçu le placebo.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
1. Données dans les essais cliniques.
Il faut distinguer les « événements » indésirables graves, dont on ne sait pas s’ils ont un lien avec le vaccin, des « effets » indésirables pour lesquels on pense qu’il y a un lien de cause à effet entre le vaccin et la survenue du problème médical (et pas seulement un lien chronologique).
Dans l’essai de phase 2/3 du vaccin de Pfizer-BioNTech (Comirnaty), la fréquence des événements indésirables graves n’est pas supérieure dans le groupe « vaccin » par rapport au groupe « placebo » (0,6 % dans le groupe des vaccinés, 0,5 % dans le groupe ayant reçu le placebo). C’était la même chose dans l’essai du vaccin de Moderna (1 % dans les deux groupes). La plupart de ces événements ont été considérés par les investigateurs comme non liés au vaccin (appendicites, cholécystites, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, etc.).
De très rares événements graves ont par contre été considérés par les investigateurs comme liés à la vaccination.
Dans l’essai de Pfizer-BioNTech, sur les 19 000 participants ayant reçu le vaccin il s’agissait d’un cas de lésion à l’épaule (par injection par erreur du vaccin en intra-articulaire ?), d’un cas d‘arythmie ventriculaire pendant 8 jours, et une adénomégalie axillaire.
Dans l’essai de Moderna, chez les 15 000 participants ayant reçu le vaccin, il s’agissait d’un cas de vomissements importants, de 2 cas de gonflement transitoire du visage, et d’un cas de polyarthrite rhumatoïde (le lien entre la vaccination et cette maladie apparaissant d’ailleurs difficile à assurer). Aucune réaction anaphylactique grave n’a été rapportée à la vaccination dans les essais de Pfizer-BioNTech et Moderna, mais les personnes ayant des antécédents allergiques graves ne sont pas incluses dans les essais.
2. Données depuis la mise sur le marché.
Depuis la mise sur le marché et le début des campagnes de vaccination au Royaume-Uni, plusieurs cas de « réactions allergiques graves immédiates » ont été rapportés ; certaines des personnes concernées étaient déjà connues pour avoir un terrain d’allergie. Aux États-Unis, au 23/12/2020, les CDC ont identifié 21 cas d’anaphylaxie pour 1,8 million de doses administrées. Cela représente donc une fréquence de survenue de 11 par million de vaccinés (à mettre en regard de la fréquence des accidents allergiques graves de 1 pour un million de vaccinés avec l’ensemble des vaccins commercialisés, ou des anaphylaxies alimentaires estimées à 79 par million chaque année en France). Sept de ces personnes avaient des antécédents d’anaphylaxie. L’accident anaphylactique s’est résolu chez 20 d’entre elles (pas de suivi pour 1). La majorité (71 %) des événements sont survenus dans les 15 minutes suivant l’injection, 14 % entre 15 et 30 minutes.
Les données accumulées sont donc rassurantes et le rapport bénéfice/risque est très nettement en faveur de la vaccination pour les populations chez lesquelles elle est recommandée. Il faut rappeler que la létalité (proportion de décès parmi les cas) de l’infection à SARS-CoV-2 est d'environ 0,5 à 1,4 %, et dépasse 10 % après 70 ans.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Plusieurs cas de paralysie faciale ont été rapportés dans les essais cliniques du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech et Moderna.
Dans l'essai de Comirnaty, il y a eu quatre cas de paralysie faciale dans le groupe des participants vaccinés, dont deux attribués au vaccin, contre aucun dans le groupe placebo. La paralysie faciale est apparue le jour 37 après la dose 1 (ce participant n’a pas reçu la dose 2) et les jours 3, 9 et 48 après la dose 2 pour les trois autres.
Dans l’essai de Moderna, il y a eu 3 cas dans le groupe vacciné et 1 dans le groupe placebo. La fréquence de survenue de paralysie faciale parmi les volontaires vaccinés est proche de ce qui est attendu en population générale (15 à 30 pour 100 000 personnes).
Il n’y a donc pas de signal en faveur d’un tel effet indésirable après vaccination, mais ces événements font l’objet d’une surveillance particulière depuis la mise sur le marché des vaccins.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Aucune maladie auto-immune ou dysimmunitaire n’est une contre-indication à la réalisation d’un vaccin inerte (tels que les vaccins à acide nucléique), contrairement aux vaccins vivants qui peuvent, eux, déclencher une infection vaccinale si un traitement immunosuppresseur est en cours.
Le fait de présenter une maladie auto-immune ou dysimmunitaire n’est donc pas un critère de contre-indication à la réalisation d’un vaccin Covid-19 non vivant. Il paraît par contre raisonnable de décaler la vaccination chez les individus en poussée de leur maladie auto-immune. Des études observationnelles conduites sur ces groupes de patients pourront préciser l’efficacité et la tolérance des vaccins.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Cette technologie a été largement explorée depuis une trentaine d’année dans 2 domaines : la vaccination anti-cancer et la vaccination anti-infectieuse. On utilise dans ce type de vaccin un virus non pathogène pour déclencher une réponse immunitaire contre la maladie d’intérêt. Le virus utilisé est appelé « vecteur viral » : il s’agit de virus atténués, ou naturellement non pathogènes pour l’homme ; ils ne peuvent pas provoquer de maladie. On a modifié leur génome en y insérant la séquence d’ADN ou d’ARN de la protéine d’intérêt, ici la protéine S du SARS-CoV-2. Une fois que le vecteur viral est injecté, il infecte des cellules de l’hôte, et leur délivre son ADN ou ARN ; la machinerie de la cellule exprime alors la protéine vaccinale, qui va être prise en charge par les cellules présentatrice d’antigènes et va activer les lymphocytes T et B.
De nombreux virus différents ont été développés comme vecteurs et peuvent être classés en deux grandes catégories : les vecteurs viraux non réplicatifs et les vecteurs viraux capables de réplication.
Les adénovirus humains et non humains sont les virus le plus utilisés dans les vaccins vectorisés viraux non réplicatifs. Ce sont des virus communs responsables de légers symptômes de type rhume ou grippe. Les candidats vaccins développés par l'Université d'Oxford-AstraZeneca, et par Johnson & Johnson reposent sur un adénovirus (adénovirus du chimpanzé pour le vaccin d’Oxford, adénovirus humain pour le vaccin de J&J). C’est aussi le cas du candidat vaccin Spoutnik V développé en Russie et du vaccin Casinobio développé en Chine (adénovirus humain). Parce que ces vecteurs adénoviraux sont volontairement porteurs d’un défaut de réplication, une fois que le virus a infecté une cellule, aucun autre virus n'est produit.
Le vaccin développé par Merck est un exemple de vaccin vectorisé viral réplicatif. Il utilise le virus de la stomatite vésiculeuse (VSV). Chez l'homme, ce virus est généralement asymptomatique ou provoque une légère maladie de type grippal. Les chercheurs ont remplacé une partie de sa séquence d'ARN par de l'ARN codant pour la protéine S du SARSCoV-2. Après qu’il a infecté une cellule hôte, la machinerie de la cellule fabrique la protéine S, qui est ensuite exprimée par la cellule ; le virus vaccinal étant compétent pour la réplication, celui-ci va donc à son tour infecter d’autre cellules, et ainsi de suite. Cette technologie imite donc plus fidèlement une véritable infection virale. Ces vecteurs réplicatifs ne peuvent être utilisés chez les immunodéprimés.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Comme les vaccins à ARNm, ces vaccins ont des propriétés immunogènes intéressantes. En effet, les particules virales - indépendamment des protéines qu’elles expriment et de l’information génomique qu’elles transportent - sont reconnues par le système immunitaire comme un signal d’alerte. Cela permet la constitution d’une réponse immunitaire humorale (anticorps) et cellulaire.
Les données d’efficacité clinique ne sont connues que pour le vaccin adénoviral d’AstraZeneca - Université d’Oxford sur 11 636 participants et 131 cas confirmés de covid 19, l’efficacité tous schémas posologiques confondus est estimée à 70 % (90 % pour le schéma demi-dose suivie d’une dose complète, 62% pour le schéma a 2 doses, espacées de 4 semaines).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les infections par adénovirus étant très courantes chez l’homme, les vaccins basés sur ce vecteur ont l’inconvénient de rencontrer une immunité parfois déjà installée, capable d’amoindrir l’effet du vaccin. L’utilisation lors de la première injection vaccinale d’une demi-dose entraîne peut-être une moindre immunité anti-vectorielle, et donc une meilleure efficacité de la seconde dose, donc du vaccin, par un effet antagonisme.
C’est pour de telles problématiques d’immunité antivectorielle que le vaccin développé en Russie, Spoutnik V, utilise deux adénovirus différents pour les deux injections vaccinales. AstraZeneca a d’ailleurs annoncé le lancement d'un essai clinique combinant son vaccin avec le Spoutnik V d’ici la fin de l’année 2020.
Un autre paramètre pouvant entrer en ligne de compte est la durée de l’intervalle entre les deux doses. Cet intervalle était légèrement plus long parmi les personnes ayant reçu la demi-dose. Un intervalle plus long peut avoir influencé la qualité de la réponse immune.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
L’immunité anti-coronavirus
L’immunité contre les coronavirus avait beaucoup été étudiée à l’occasion des alertes précédentes (l’émergence du SARS-CoV en Asie en 2003, et l’émergence du MERS-CoV en Arabie Saoudite en 2012). On savait donc qu’il était généralement suffisant de déclencher une réponse contre la protéine S pour obtenir une protection.
Pour le SARS-CoV-2, la séquence de la protéine S a été rendue publique par les scientifiques chinois dès janvier 2020. La production d’ARN correspondant à cette séquence a pu se faire quasiment immédiatement, et beaucoup plus rapidement que la production de protéines ou la culture de virus. Les essais rapidement menés chez l’animal ont confirmé qu’il était assez simple de déclencher une réponse immunitaire efficace contre le SARS-CoV-2. Cela contraste avec le fait que, par exemple, il est très difficile d’obtenir une réponse efficace contre l’agent du paludisme, et qu’on ne parvient toujours pas à élaborer un vaccin contre le VIH, malgré des décennies de recherche.
Les plates-formes vaccinales
Avant l'arrivée de la pandémie de Covid-19, les plateformes de vaccination de type acide nucléique (ADN, ARN) avaient déjà été largement étudiée contre le virus Zika, le virus de la rage et le VIH, mais aussi contre les coronavirus SARS-CoV-1 et MERS-CoV sur des modèles animaux et dans des essais cliniques de phase 1 et 2. Ce sont donc des années de travail gagnées sur l’élaboration d’un vaccin contre le SARS-CoV-2. Elles avaient été identifiées comme des approches particulièrement intéressantes en cas de maladie infectieuse émergente car elles permettent de construire très rapidement le candidat vaccin après identification de l’agent infectieux en cause.
Un effort scientifique et financier sans précédent
L’existence de ces nouvelles plateformes ne permet pas de gagner de temps sur les essais cliniques eux-mêmes, qui évaluent l’innocuité et l’efficacité des candidats vaccins ; mais dans le cadre de la pandémie, les différentes étapes se sont très rapidement succédées dès que les premiers résultats ont été obtenus.
Par ailleurs, sans être dégradés, les processus de vérification des vaccins ont été considérablement accélérés. Comme la FDA, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a créé des procédures pour évaluer rapidement les vaccins en développement sans pour autant déroger à la rigueur scientifique. Par exemple, la “rolling review” consiste à analyser les données fournies par les laboratoires toutes les deux semaines, permettant de réduire la durée du processus. Quelle que soit l'approche vaccinale, les vaccins ne seront autorisés que lorsque les autorités indépendantes confirment leur qualité, leur sécurité et leur efficacité.
Enfin, une force de frappe jamais égalée a été déployée en réponse à la pandémie de covid 19 : la mobilisation des équipes de recherche et des Etats et la création de partenariats public-privé ont facilité et accéléré le développement, la fabrication (anticipation du développement industriel) et la distribution des vaccins. Le programme interinstitutionnel américain "Warp Speed" ("la vitesse de l'éclair") a par exemple permis le financement de plusieurs entreprises pour le développement de plusieurs vaccins basés sur les nouvelles technologies. Autre exemple, « COVAX » est la partie « vaccins » d’une collaboration mondiale visant à accélérer la mise au point et la production de produits de diagnostic, de traitements et de vaccins contre la Covid-19 et à en assurer un accès équitable.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non, au contraire elle va s’intensifier sur la base de l’observation des personnes vaccinées.
La surveillance des effets indésirables est en place dans les pays qui ont déjà commencé à vacciner comme les États-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni (plus de 9 millions et plus de 2.7 millions de personnes vaccinées au 11 janvier 2021, respectivement). La surveillance a aussi lieu en Europe et en France grâce au système d’information et de suivi de la vaccination qui a été mis en place et qui permet aussi de tracer qui a été vacciné et avec quel lot de vaccin.
A l’heure actuelle, il existe un risque théorique que des effets indésirables très rares, inférieur à 1 sur 10 000, non observés au cours des essais cliniques, puissent être observés pendant la campagne de vaccination. Tous les événements suspects après vaccination sont donc recensés par un suivi en pharmacovigilance renforcée, comme pour n’importe quel médicament, et font l’objet d’analyses indépendantes et de rapports réguliers.
Il faut bien sûr s’attendre à ce que des maladies habituelles (infarctus, accident vasculaire cérébral, etc.) surviennent après la vaccination comme elles seraient survenues sans vaccination. C’est le système de pharmacovigilance qui permettra de déterminer si de tels événements doivent être attribués au vaccin ou au hasard.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Dans toute l’expérience accumulé en vaccinologie, les effets secondaires des vaccins surviennent dans les quelques jours, et au maximum dans les 6 semaines suivant la vaccination. Une exception : les narcolepsies après certains vaccins de la grippe H1N1 pandémique de 2009, dont les premiers signes sont apparus une médiane de 10 semaines après l’injection. Par précaution, on allonge la durée de surveillance jusqu’à 6 mois, bien qu’il soit très improbable que des événements surviennent après une telle durée.
Un plan de gestion des événements graves aura lieu pour les vaccins contre la covid 19, et tout effet indésirable pourra faire l’objet d’une indemnisation par l’ONIAM même s’il n’est pas directement lié au vaccin.
Au 11 janvier 2021, plus de 10 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin à ARN au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Israël et dans d’autres pays ; dans la limite de l’analyse des données disponibles, aucun effet précoce plus rare, non vu en phase 3, n’a été rapporté, à l’exception de quelques cas de réactions anaphylactiques ou anaphylactoïdes mais qui restent exceptionnelles (environ un cas pour 100 000 doses vaccinales administrées).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non, les vaccins anti-infectieux ne peuvent pas rendre les femmes stériles. Il a été évoqué qu’un ARN codant pour la protéine Spike puisse entrainer la production d’anticorps contre des protéines humaines impliquées dans la gestation (comme la syncytine-1), mais aucun fait ne vient étayer cette supposition.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les vaccins à ARNm et les vaccins reposant sur des vecteurs viraux ne contiennent pas d’adjuvant, leur structure même permettant de stimuler le système immunitaire inné. Les vaccins qui nécessitent l’utilisation d’adjuvant sont les vaccins inactivés et les vaccins protéiques.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
À chaque fois qu’un doute est survenu sur un possible effet indésirable d’un vaccin, les essais ont été mis en pause. Dans les différents cas, un comité indépendant a analysé les données et permis la reprise des essais en l’absence de preuve reliant la maladie au candidat vaccin. Ainsi, les essais sur le vaccin AZD1222, développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford ont été mis en pause le 06/09/2020 à la suite d’une myélite apparue chez l’un des participants au Royaume Uni. Ils ont été repris après qu’un comité indépendant de neurologues a conclu qu’il s’agissait d’une myélite idiopathique et que les agences de régulation indépendantes ont donné leur accord. Le groupe J&J a quant à lui suspendu le développement clinique de son candidat vaccin AD26.COV2-S le 12/10/2020 pour cause de maladie inexpliquée chez l’un des participants. Conformément au protocole clinique, l’événement indésirable a fait l’objet d’une évaluation par le comité indépendant de surveillance des données de sécurité. La reprise des essais a été recommandée en l’absence de preuve reliant la maladie au candidat vaccin.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Se basant sur le fonctionnement des vaccins à ARNm, les experts estiment qu'il est très peu probable que ces vaccins présentent un risque pour les femmes enceintes. Les premières études de tératogénicité sur les animaux montrent l’absence d’effet sur le développement embryonnaire et fœtal et l’absence d’effet sur la reproduction ; des études sur les femmes enceintes sont prévues.
Dans les essais cliniques des vaccins à ARNm de Pfizer-BioNTech et Moderna, 23 et 13 grossesses inattendues ont eu lieu respectivement, autant dans le groupe des participants vaccinés que dans le groupe recevant le placebo. Aucun événement indésirable n’est survenu chez les femmes enceintes.
En attendant les résultats des études, la vaccination n’est néanmoins pas proposée aux femmes enceintes sauf si les bénéfices l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Oui, la plupart des immunodépressions et des traitements immunosuppresseurs risquent d’impacter négativement l’efficacité du vaccin à la fois pour les réponses immunitaires humorale (anticorps) et cellulaire (lymphocytes T). La description de covid 19 chroniques chez des patients souffrant de déficit immunitaire humoral ou recevant du rituximab suggère que la réponse humorale est probablement indispensable au contrôle de l’infection virale.
On peut craindre que ces mêmes patients acquièrent une immunité acquise post-vaccinale insuffisante. Par contre, il semble que l’immunosénescence (c’est à dire le vieillissement du système immunitaire) impacterait peu l’efficacité des vaccins à ARNm et des vaccins vectorisés viraux, même si les données chez les personnes les plus âgées restent limitées..
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Enfants: les vaccins Comirnaty (Pfizer-BioNTech), de Moderna et d'AstraZeneca n’ont pas été testés population pédiatrique (mis à part chez les adolescents de 16-18 ans pour le vaccin Comirnaty). La vaccination n’est donc pas indiquée dans cette population.
Sujets présentant des facteurs de risque de covid grave (diabète, obésité, âge élevé) : les essais cliniques de phase 2/3 des vaccins à ARN n’ont pas montré d’effets indésirables dans ces populations. Ils n’ont cependant pas inclus de personnes très âgées (plus de 85 ans).
Immunodéprimés : dans les essais de phase 2/3 de Pfizer-BioNTech, environ 4 % des volontaires ayant reçu le vaccin avaient un antécédent d’infection par le VIH (sans que cette infection ne soit forcément accompagnée d’une immunodépression) ou de maladie cancéreuse ou hématologique, stables. Les données spécifiques à ce groupe ne sont pas encore disponibles. Il n’y a pas de rationnel pour penser que l’immunodépression puisse favoriser la survenue d’effets indésirables, la problématique étant plutôt celle d’une perte d’efficacité du vaccin. On peut donc vacciner ces personnes avec les vaccins à ARN, et cela est d’ailleurs recommandé par la Société Francophone de Transplantation et la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation. Dans l’essai de phase 3 du vaccin adénoviral d’AstraZeneca/Université d’Oxford, l’immunodépression était par contre un critère d’exclusion. Il ne l’est pas pour le vaccin adénoviral de Janssen, dont les premiers résultats sont attendus au premier trimestre 2021.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
La vaccination est contre-indiquée aux personnes ayant des antécédents d’hypersensibilité à l’un des composants du vaccin, en particulier au PEG ou qui ont un antécédent d’allergie au polysorbate (risque d’allergie croisée avec le PEG contenu dans le vaccin). Le PEG est le constituant des macrogols et est présent dans différents médicaments tels que les interférons pégylés (alpha dans le traitement de certaines hépatites virales et anti-cancéreux, et bêta dans le traitement de la SEP), les facteurs de croissance hématopoïétique pégylés (G-CSF et EPO), la naloxone pégylée, certaines chimiothérapies (irinotécan, asparaginase et doxorubicine pégylés), le certolizumab pégylé, et le facteur VIII pégylé. On peut également trouver du PEG dans l'enrobage de nombreux traitements (antibiotiques, AINS...) ; dans la situation d’une réaction à ces traitements, l'allergène est exceptionnellement le PEG.
Au vu des données rassurantes depuis le lancement de la campagne à l’échelle mondiale, la Fédération française d'allergologie a recommandé que les antécédents d’allergie ou d’anaphylaxie ne constituent pas une contre-indication systématique à cette vaccination.
On peut faire les recommandations suivantes :
En pratique, l'administration du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech ou du vaccin de Moderna doit avoir lieu dans une structure capable de gérer une réaction d’hypersensibilité immédiate grave. Toutes les personnes vaccinées doivent être observées pendant 15 minutes (1 heure pour les personnes ayant un antécédent d’anaphylaxie (œdème laryngé, détresse respiratoire, choc). En cas de réaction allergique grave ou immédiate après la première dose, la seconde dose est contre-indiquée.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Il n’y a pas de risque avéré en ce sens.
Lors de certaines infections, la présence d’une immunité préexistante à l’infection (d’origine vaccinale ou non) peut favoriser des formes graves de cette infection : soit parce que les anticorps préexistants facilitent l’infection de cellules de l’immunité (macrophages en particulier), soit parce que ces anticorps favorisent une réaction inflammatoire délétère.
Un phénomène d’anticorps dits facilitants existe, par exemple, avec la dengue. En effet, si des personnes sont vaccinées alors qu’elles n’ont jamais été infectées par un des 4 sérotypes du virus de la dengue, elles ont un risque accru de faire une forme grave de dengue (ce risque n’est pas décrit chez les personnes vaccinées et qui ont par ailleurs un antécédent de dengue). Ce risque existe d’ailleurs hors vaccination, une infection par l’un des 4 sérotypes de la dengue exposant à un risque plus élevé de dengue grave en cas d’infection ultérieure par l’un des 3 autres.
Un phénomène légèrement différent, d’augmentation délétère de la réaction inflammatoire a été observé dans plusieurs modèles animaux d’infection par le SARS-CoV-1, et après un vaccin MERS-CoV chez l’animal ; à l’inverse, pour le SARS-CoV-2, aucune donnée in vitro ou in vivo dans les modèles animaux d’infection par ou dans les essais cliniques vaccinaux ne corrobore cette hypothèse. Ce risque a fait l’objet d’une attention particulière au cours du développement des vaccins contre le SARS-CoV-2. Comme d’autres effets hypothétiquement possibles, cela est surveillé dans le cadre de la pharmacovigilance en vie réelle (phase 4).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les essais cliniques de phase 3 de Pfizer-BioNTech et Moderna comportent peu de données à ce sujet en ce qui concerne le risque d’une vaccination d’une personne ayant déjà eu une infection par le SARS-CoV-2 (des personnes dont la sérologie témoignait d‘une infection antérieure ont été incluses, mais elles étaient peu nombreuses). Le risque même théorique chez ces personnes apparait cependant extrêmement faible.
En ce qui concerne l’intérêt ou non de la vaccination de ces personnes, on dispose actuellement de trop peu de recul sur l’infection et la durée de la protection qu’elle confère. Les durées de protection après l’infection versus par le vaccin sont des paramètres que l’on ne peut qu’extrapoler.
La Haute Autorité de santé (HAS) n’a pas prévu la vaccination systématique des personnes ayant un antécédent de covid 19 symptomatique (parce qu’elles semblent moins à risque d’être à nouveau exposées à une forme grave de covid et elles ne sont donc pas prioritaires) mais les personnes ayant un tel antécédent pourront être vaccinées si elles le souhaitent. La vaccination peut être réalisée sans tenir compte des antécédents d'infection asymptomatique par le SARS-CoV-2, et il n'est pas recommandé d’effectuer un test viral ou une sérologie à la recherche d’une infection en cours ou antérieure par le SARS-CoV-2.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Il apparait que la réinfection est très peu fréquente dans les 90 jours suivant l'infection initiale ; on recommande donc que si on vaccine des personnes ayant une infection aiguë documentée par le SARS-CoV-2, cela soit réalisé après ce délai de 90 jours. Cette recommandation repose sur la logique de priorisation dans un contexte contraint de doses et du manque de données solides sur ce sous-groupe.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Le schéma vaccinal du vaccin Comirnaty comporte 2 doses (30 μg, 0,3 ml chacune) administrées par voie intramusculaire, à 21 jours d'intervalle.
Pour le vaccin de Moderna, il s’agit de 2 doses (100 μg, 0,5 ml) administrées par voie intramusculaire à 28 jours d’intervalle.
Dans les essais cliniques, certains patients n’avaient pas parfaitement respecté le calendrier, des données limitées sont donc disponibles sur des administrations plus précoces ou plus tardives de la deuxième dose.
Concernant la possibilité d’une administration plus précoce, selon les CDC américains, la seconde dose peut être administrée jusqu’à 4 jours avant le J21 ou le J28 recommandé. Si par erreur elle était faite encore plus tôt, il ne serait pas nécessaire de la répéter.
Concernant la possibilité d’une administration plus tardive, plusieurs patients dans les essais ont reçu des doses au-delà de J21, parfois jusqu’à J42. Quand on regarde les cas survenus chez ces patients et des témoins similaires, peu ont développé une covid 19 symptomatique entre les deux doses (si on regarde les données à partir de 12 jours après la première dose, temps nécessaire à la réponse immune).
Ce constat laisse penser qu’une efficacité satisfaisante est conservée même en cas d’un intervalle plus long, sans que l’on puisse dire si cela se traduit quand même par une perte d’efficacité et donc de chance sur cette courte période avant J42.
Sur cette base et étant donné le caractère prioritaire d’administrer la première dose à un nombre le plus large possible de personnes à risque de covid 19 grave dans un contexte contraint, l’ANSM a émis un avis le 07/01/2021 concernant la deuxième dose du vaccin Comirnaty. Elle recommande bien de maintenir deux doses du vaccin (une seule n’étant pas suffisante à une immunité de long terme), mais autorise le report de la deuxième dose jusqu’à J42 au plus tard (au lieu de J21), soit 6 semaines, afin de pouvoir élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires.
En pratique, si le délai depuis la première dose est allongé du fait d’une venue trop tardive par exemple de la personne vaccinée, la deuxième dose doit être administrée dès que possible, mais il n’y a pas besoin de faire en tout plus de 2 doses.
Les erreurs d’administration doivent être rapportées en pharmacovigilance.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Un intervalle minimal de 14 jours est recommandé entre un vaccin contre le coronavirus et un autre vaccin.
Si le vaccin anti-covid 19 Comirnaty (Pfizer-BioNTech) est administré par inadvertance dans les 14 jours suivant l'administration d'un autre vaccin, il n'est pas nécessaire de faire de dose supplémentaire pour l'un ou l'autre vaccin par rapport au schéma prévu.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Actuellement, il n'existe pas de données de vaccination chez les personnes ayant reçu des anticorps monoclonaux ou du plasma en convalescents dans le cadre du traitement contre la covid 19.
Sur la base de la demi-vie estimée de ces traitements et les observations suggérant que la réinfection est peu fréquente dans les 90 jours suivant l'infection initiale, on recommande de différer la vaccination d’au moins 90 jours.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Les essais cliniques de phase 3 des vaccins à ARN approuvés ont été élaborés afin de démontrer une efficacité contre la maladie covid 19 symptomatique, la recherche d’infection n’étant réalisée qu’en cas de symptômes.
Si les premiers résultats sont en faveur d’une excellente efficacité contre les épisodes symptomatiques de covid 19 et contre les formes graves de la covid 19, il n’y a pas encore de résultats consolidés concernant la protection contre l’infection asymptomatique par le SARS-CoV-2 ou sa transmissibilité.
Dans l’essai du vaccin Moderna, une PCR nasopharyngée était réalisée avant l’administration de la deuxième dose. Il a été retrouvé 39 sujets ayant une PCR SARS-CoV-2 positive sans signe clinique dans le groupe placebo contre 15 dans le groupe vaccin. Ces données sont intéressantes et montrent possiblement un effet du vaccin sur les infections asymptomatiques mais ne permettent pas de conclure à ce stade.
Par contre, dans l’essai clinique du vaccin d’AstraZeneca utilisant le vecteur ChAdOX1, une partie des participants effectuaient un prélèvement hebdomadaire systématique pour détecter les infections asymptomatiques ; le schéma avec une demi-dose vaccinale lors de la première injection protégeait ainsi à 58 % contre les infections asymptomatiques ; celui avec une pleine dose vaccinale lors de la première injection n’apportait par contre pas de protection significative en ce sens.
Il sera donc nécessaire d’attendre des données complémentaires pour pouvoir juger d’un éventuel effet de certains vaccins sur la transmission, mais les résultats attendus seront certainement moins spectaculaires que l’effet sur les formes symptomatiques.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Au cours des premières phases de la campagne de vaccination, l’objectif est de protéger les personnes à risque de complications pour éviter les décès et les hospitalisations. Si l’on démontre que la vaccination Covid-19 est stérilisante, c’est-à-dire efficace contre l’infection virale (et pas seulement la maladie) et contre la transmissibilité du virus, il sera alors intéressant d’atteindre un certain seuil de couverture vaccinale afin de favoriser l’immunité de groupe, et ainsi protéger indirectement les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées, voire permettre l’interruption de l’épidémie.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Ce n’est pas le cas avec une année de recul.
La protéine S (spicule) qui permet l’entrée du virus dans les cellules humaines peut comme les autres protéines virales être affectée par des mutations. Si les mutations touchent sa capacité à être reconnue par le système immunitaire, l’efficacité des vaccins actuellement développés pourrait être touchée. Des systèmes de surveillance internationaux sont en place pour repérer si de telles mutations se produisaient ; jusqu’à récemment, les différentes mutations qui ont émergé n’étaient pas associées à une moindre efficacité du vaccin.
Le variant récemment détecté au Royaume-Uni (B1.1.7) comprend 8 mutations dans la séquence de la protéine Spike par rapport à la souche de référence. Il est actuellement considéré que les anticorps déclenchés par le vaccin seront aussi efficaces contre cette souche. Il vient d’être montré que les souches virales porteuses de la mutation la plus significative du mutant B1.1.7, N501Y, étaient sensibles à ces anticorps.
Le variant 501.V2 (ou B.1.351), isolé en Afrique du Sud, est porteur de cette même mutation N501Y, ainsi que de la mutation E484K/Q/P ; cette dernière pourrait altérer la reconnaissance par les anticorps générés par la vaccination, mais cela doit être exploré.
Il faut noter qu’il serait facile pour les industriels de produire un nouveau vaccin à ARN utilisant une séquence de la protéine S comportant des mutations notables. Ces nouvelles constructions pourraient faire l’objet d’une variation d'autorisation de mise sur le marché (comme c'est le cas pour les vaccins contre la grippe, qui sont souvent adaptés chaque année aux souches circulantes).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Il est possible que la covid 19 devienne une maladie à recrudescence saisonnière comme la grippe, ce qui pourrait justifier l’obtention d’une immunité à long terme.
Si le vaccin ne protège pas plus d’une année ou que le virus acquiert sur plusieurs années des mutations lui permettant de ne plus être reconnu par une personne qui a déjà fait une covid ou qui a été vaccinée (comme le virus de la grippe), et si l’épidémie n’a pu être maîtrisée, il sera nécessaire de se vacciner régulièrement avec un vaccin adapté aux nouveaux variants qui pourraient circuler. Cependant, aucune mutation détectée à ce jour n’a affecté la protéine S au point d’altérer la capacité du système immunitaire à reconnaître le coronavirus après vaccination.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Aucune étude n’a pour l’instant été réalisée à ce sujet.
Compte tenu de la période d’incubation de la Covid-19 (5 jours en médiane) et du délai entre la 1ère dose vaccinale et la protection conférée par les vaccins ARN (10 à 15 jours), la vaccination ne constitue probablement pas une stratégie efficace pour prévenir la maladie de cette exposition particulière. Les personnes ayant eu une exposition connue au SARS-CoV-2 ne devraient pas se faire vacciner avant la fin de leur période de quatorzaine.
Pour les résidents d’EHPAD ou d’USLD, où l'exposition et la transmission du SARS-CoV-2 peuvent se produire de manière répétée pendant de longues périodes, la vaccination est recommandée quels que soient les antécédents d’exposition ; par ailleurs, la vaccination pourrait prévenir la maladie chez les sujets contacts de sujets contacts (2ème génération de cas).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
La protection qu'une personne obtient en cas d'infection varie d'une personne à l'autre et en fonction de l’infection. Plusieurs études ont montré que de nombreuses personnes n’ont plus d’anticorps détectables quelques mois après une infection bénigne ou asymptomatique. On ne sait pas si ces personnes peuvent ou non se réinfecter.
En revanche, les personnes qui ont fait une infection plus grave ont presque toutes des anticorps détectables au moins 6 mois plus tard.
C’est pourquoi la Haute Autorité de santé (HAS) a laissé la possibilité de décider au cas par cas si une personne préalablement infectée devait ou non se vacciner. La vaccination entraîne une immunité qui semble initialement comparable à celles des personnes qui ont fait une forme grave mais on ne sait pas dans quelle mesure cette immunité persiste au-delà de 6 mois.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Dans l’étude de phase 3 du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech, seuls 39 cas de covid 19 sont survenus entre la première et la deuxième dose dans le groupe des volontaires vaccinés versus 82 dans groupe placebo, indiquant une protection partielle précoce du vaccin dès 12 jours après la première injection.
On a donc une forte chance d’être protégé si l’on est exposé au virus avant la seconde dose mais seule une vaccination complète avec 2 doses vaccinales permet de garantir une protection de l’ordre de 95 %, et surtout une protection prolongée (pour une durée qui reste à déterminer).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non. Le vaccin doit être injecté par voie intramusculaire stricte.
Chez les sujets présentant un trouble de l’hémostase ou de la coagulation, ou bien chez les personnes sous anticoagulants, la vaccination peut être faite dans le muscle deltoïde avec une aiguille fine (idéalement 25G), suivie d’une compression forte et prolongée (2 minutes).
Les personnes qui présentent un trouble de l’hémostase ou de la coagulation particulièrement sévère, constituant une contre- indication à l’injection intramusculaire, ne devraient pas être vaccinées, sauf si les bienfaits éventuels l’emportent nettement sur les risques liés à l’administration.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
L’hypersensibilité est un terme assez général qui désigne la survenue de phénomènes délétères après exposition à un aliment, un médicament, une autre substance... Plus précisément, lorsque l’hypersensibilité est due à une réponse immunitaire (anormale et excessive) contre un antigène exogène, on parle d’allergie. Les hypersensibilités immunologiques sont de 4 types ; l’anaphylaxie appartient au type 1.
L’anaphylaxie est une forme rare et grave d’allergie et affecte un ou plusieurs organes avec une intensité variable : urticaire, œdème du visage et des voies aériennes supérieures (œdème de Quincke), difficultés respiratoires, crise d’asthme (bronchospasme), signes digestifs (douleurs abdominales, nausée, vomissement, diarrhée) ou choc anaphylactique. Les symptômes apparaissent très rapidement, dans les minutes ou dans l’heure suivant le contact avec l’allergène.
Source : Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF).
Il n'existe pas de données sur la sécurité des vaccins anti-covid 19 chez les femmes qui allaitent ou sur les effets de ces vaccins sur le nourrisson allaité ou sur la production de lait. Les vaccins à ARN ne sont pas considérés comme un risque pour le nourrisson allaité. Au total, la Haute Autorité de santé (HAS) ne recommande pas la vaccination en cours d’allaitement pour le moment.
Pour les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) américains, une femme qui allaite et qui fait partie d'un groupe ciblé par la vaccination peut choisir de se faire vacciner. Selon les CDC, l’indication peut donc être posée, en tenant compte des connaissances actuelles, chez les femmes allaitantes ayant une exposition importante au virus ou des facteurs de risque de covid 19 grave.
Source : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Les vaccins à ARN (et les vaccins vectorisés viraux) induisent un « signal d’alerte », améliorant la réponse immunitaire. Les cytokines et les interférons pro-inflammatoires ainsi présents dans l’environnement sont propices au recrutement et à l’activation adéquate des cellules immunitaires, et à l’acquisition de la mémoire immunitaire.
L’ARN du vaccin est composé de nucléotides légèrement différents des nucléotides naturels (pseudo-uridines), afin d’atténuer ce phénomène, et pour qu'il n'aboutisse pas à la destruction de l'ARN par notre système immunitaire avant qu'il n'ait eu le temps d'être traduit.
Dans l’essai clinique de phase 2/3 de Pfizer-BioNTech, un antécédent de maladie dysimmunitaire n’était pas un critère d’exclusion, à la condition qu’elle ne fût pas instable. Avec un suivi médian de 2 mois après la seconde dose vaccinale, il n’y a pas eu de signal de poussées de maladie dysimmunitaire. Dans l’essai de Moderna, un cas de polyarthrite rhumatoïde est survenu dans le groupe ayant reçu le vaccin (rappelons que l’incidence de la polyarthrite rhumatoïde est de 1 pour 10 000 en France).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française).
Non. Au 9 janvier, aucun cas de syndrome de Guillain-Barré n’a été signalé à la suite de la vaccination parmi les participants aux essais cliniques des vaccins Cominarty (Pfizer-BioNTech) ou de Moderna, ou parmi les personnes ayant reçu le vaccin depuis sa mise sur le marché. Toute apparition de SGB après vaccination doit être signalée.
Source : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Pour les personnes recevant des immunoglobulines polyvalentes (Ig IV ou Ig par voie sous-cutanée), l'administration d’un vaccin à ARN est possible sans qu’il soit nécessaire de respecter un intervalle avant ou après la perfusion.
A l’heure actuelle, les quantités d’anticorps anti-SARS-CoV-2 contenus dans ces traitements ne semblent pas susceptibles d'inhiber le développement d'une réponse anticorps protectrice.
Source : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Oui. Les flacons du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech, initialement prévus pour assurer la reconstitution de 5 doses de vaccin, permettent finalement de disposer de 6 doses.
En effet, après dilution, un flacon multidose contient un volume de 2,25 ml ; or, une dose à injecter après dilution correspond à un volume de 0,30 ml. Ainsi, en utilisant des seringues et/ou des aiguilles à faible espace mort, on peut extraire jusqu'à 6 doses d’un seul flacon.
Source : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Utilisation d’une aiguille de diamètre 25 à 22 G, et dont la longueur peut varier :
Source : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
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