La maladie
Parfois appelée grippe mexicaine ou grippe porcine, il s'agit de la dernière pandémie de grippe. Elle était due à un nouveau virus apparu en 2009, le virus influenza A (H1N1)pdm09, qui n’avait jamais circulé auparavant chez l’homme. Ce virus était très différent des virus influenza A(H1N1) de la grippe saisonnière qui avaient circulé durant les saisons grippales précédentes. Le virus A (H1N1)pdm09 se transmettait de personne à personne lors de la pandémie aussi facilement que celui de la grippe saisonnière normale, lorsque des personnes infectées toussent ou éternuent et que les gouttelettes infectées sont inhalées directement ou transmises par l'intermédiaire des mains ou des surfaces.
Pour prévenir la propagation de la maladie, les personnes malades devaient rester chez elles, se couvrir le nez et la bouche lorsqu’elles toussaient ou éternuaient, se laver les mains régulièrement et se tenir autant que possible à l’écart des personnes bien portantes.
Les premiers signes de la grippe A (H1N1)pdm09 n'étaient pas spécifiques et étaient ceux de toute grippe : fièvre, toux, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, maux de gorge et écoulements de nez, parfois accompagnés de vomissements ou de diarrhée.
Des formes graves pouvaient survenir, en particulier chez des sujets jeunes et sans facteur de risque (voir les données épidémiologiques ci-dessous).
Données épidémiologiques concernant la grippe pandémique A (H1N1)pdm09 en France en 2009-2010
Ces données proviennent de Santé publique France (voir le rapport du groupe de travail du Comité technique des vaccinations). L’analyse de la distribution des événements de santé liés à la grippe A (H1N1)pdm09 selon l'âge (consultations, hospitalisations, hospitalisations en réanimation, décès), a permis d’estimer l’existence ou non d’un sur-risque en fonction de l’âge :
- sur-risque de formes graves et de décès chez les nourrissons âgés de moins de 1 an qui représentent 1 % de la population, mais respectivement 4 % et 3 % des cas graves et des décès ;
- sur-risque de grippe ayant conduit à une consultation en ville pour les enfants et adolescents âgés de 1 à 15 ans, qui représentent 17 % de la population, mais 46 % des consultations ;
- pas de sur-risque de décès chez les sujets âgés de 15 à 64 ans, qui représentent 65 % de la population et 66 % des décès. Par contre, ce pourcentage de 66 % est très différent de ce qui est observé pour les épidémies de grippe saisonnière : durant la période 2003-2007, seuls 7 % des décès attribués à la grippe saisonnière sont survenus dans cette tranche d’âge.
- Seulement 2 % des cas surviennent chez des sujets âgés de 65 ans et plus, mais 25 % des décès surviennent dans cette tranche d'âge.
A la date du 16 mars 2010, le bilan de la surveillance des cas graves montrait que 1 329 cas graves hospitalisés avaient été signalés depuis le début de la surveillance parmi lesquels 309 (20 %) sont décédés. Parmi ces cas graves, 20 % n’avaient aucun facteur de risque connu. Les facteurs de risque les plus souvent rencontrés étaient les pathologies chroniques respiratoires (31 %), le diabète (10 %), le déficit immunitaire ou l’insuffisance cardiaque (7 % chacun). Le risque de présenter une forme grave a été estimé à la mi-janvier, en fonction de l’âge et de la présence ou de l’absence de facteurs de risque de complications.
Santé publique France a réalisé une analyse multivariée à partir de la base des cas graves portant uniquement sur les sujets de 15 ans ou plus. Cette étude montre, après ajustement sur l’âge et les autres comorbidités, que l’obésité (indice de masse corporelle IMC ≥ 30) est significativement associée à l’admission en réanimation.
Au total, les données disponibles ont confirmé le risque de formes graves de grippe A (H1N1)pdm09 :
- pour les nourrissons âgés de moins de 1 an, y compris ceux sans terrain particulier, mais surtout avec facteurs de risque ;
- les femmes enceintes, y compris celles sans terrain particulier ;
- les sujets ayant un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 30 ;
- les sujets de tous âges présentant une pathologie les exposant à un sur-risque de complications pour la grippe saisonnière.
La fin de la pandémie due au virus A (H1N1)pdm09 a été déclarée par l'Organisation mondiale de la santé en août 2010. Le virus A (H1N1)pdm09 circule toujours mais il est désormais un virus saisonnier ; il conserve cependant certaines caractéristiques du virus pandémique et reste capable d'entrainer des infections graves chez certaines personnes (obèses, femmes enceintes).
Les recommandations vaccinales
Les recommandations de vaccination contre le virus influenza A (H1N1)pdm09 se confondent désormais avec les recommandations vaccinales contre la grippe saisonnière. Le vaccin trivalent utilisé contre celle-ci contient en effet une souche du virus A (H1N1)pdm09.