Emission d'un "avis" des CDC pour les voyageurs se rendant au Nigeria du fait de l'épidémie de fièvre de Lassa

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Les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont émis un avis de voyage pour le Nigeria, une épidémie de fièvre de Lassa ayant été signalée dans 26 États cette année.

Depuis le début de l'année et jusqu'au 16 avril, les autorités sanitaires du Nigeria ont signalé 877 cas confirmés de fièvre de Lassa, dont 152 décès parmi les cas confirmés (17,3 % de taux de létalité). Sur l'ensemble des les cas confirmés de fièvre de Lassa, 72% ont été signalés dans trois États (Ondo, Edo, et Bauchi).

Les CDC recommandent les mesures suivantes aux voyageurs se rendant au Nigeria :

  • Éviter tout contact avec les rongeurs.
  • Éviter la nourriture et le matériel qui pourraient être contaminés par l'urine ou les excréments des rongeurs.
  • Les voyageurs doivent immédiatement consulter un médecin s'ils présentent (pendant ou après le voyage) de la fièvre, des frissons, des maux de tête, de la fatigue, des saignements, des difficultés respiratoires, des vomissements, un gonflement du visage ou des douleurs dans la poitrine, le dos et l'abdomen. Le traitement par un médicament antiviral est le plus efficace aux premiers stades de la maladie. Appelez à l'avance avant de vous rendre dans un établissement de santé et informez votre médecin que vous avez séjourné dans une région où sévit la fièvre de Lassa.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le _ tableau clinique _ de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

_ Aucun vaccin _ n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la _ ribavirine _, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée.

Source : Outbreak News Today

 

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