Près de 2 000 cas de mélioïdose notifiés cette année en Thaïlande

medecinedesvoyages.net

En Thaïlande, les autorités sanitaires conseillent aux voyageurs de ne pas se baigner en eau douce pour éviter le risque d'une infection bactérienne grave, la mélioïdose.

Selon le Bureau thaïlandais d'épidémiologie, depuis le début de l'année, des cas de 1 978 cas, dont 21 décès, ont été notifiés jusqu'au 21 août 2017.

Les cas ont été notifiés dans 64 des provinces du pays dont les taux les plus élevés ont été signalés dans la région nord-est.

La mélioïdose (appelée également maladie de Whitmore) est une infection due à Burkholderia pseudomallei (ou bacille de Whitmore) une bactérie saprophyte qui vit dans les sols et à la surface de l'eau. Cette bactérie infecte le mouton, le cheval, le porc, la chèvre, les rongeurs et les singes. La transmission à l'homme se fait de manière indirecte à travers la peau (voie transcutanée) après blessure, quand les patients ont été au contact de la boue ou d'eau contaminée contenant des déjections de rat. La contamination peut également se faire après l'ingestion d'aliments contaminés ou après avoir respiré des poussières contenant le bacille de Whitmore. Les groupes les plus à risque sont les travailleurs agricoles (en particulier ceux impliqués dans la culture du riz) et plus généralement les populations rurales.

La mélioïdose se rencontre essentiellement en Asie du Sud-Est, dans les zones d'endémie, en Australie et dans les îles du Pacifique. Quelques cas sporadiques ont été signalés en Amérique latine et en Afrique.

Les personnes à risque élevé de contracter cette maladie sont celles qui ont des emplois ou des loisirs qui augmentent leur exposition aux sols et à l'eau contaminés comme l'armée, la construction , les agriculteurs, les éco touristes et d'autres voyageurs d'aventure.

La prévention est basée sur l'élimination des coupures et d'autres traumatismes liés au sol et à l'eau dans les zones endémiques. Ceci est particulièrement important si la personne a une comorbidité sous-jacente. L'utilisation de bottes et de gants est recommandée pour les personnes dont le travail implique le contact avec le sol et l'eau, comme les agriculteurs.

Cette maladie est particulièrement grave chez les personnes immunodéprimées et se présente sous la forme d'une septicémie ou d'une atteinte pulmonaire grave.

Plusieurs formes cliniques sont décrites :

Les formes aiguës, les formes chroniques, les formes latentes.

  • La forme septicémique suraiguë qui réalise un état de choc septique avec défaillance multiviscérale. La mortalité spontanée est de 100%, Elle est de 50% avec le traitement antibiotique de référence.
  • Les formes aiguës localisées dues à des lésions suppurées, uniques ou multiples (atteinte pulmonaire ; atteintes viscérales abdominales : rate, foie, uro-génitale ; atteinte ostéo-articulaire ; cutanée ; abcès cérébraux)
  • Les formes chroniques avec fièvre au long cours et une atteinte de l'état général. Le traitement repose sur l'antibiothérapie (ceftazidime) ; dans certains cas, en présence d'un abcès, une intervention chirurgicale est nécessaire.

Conséquences pour le voyageur :

  • Évitez tout contact de la peau avec l'eau de ruissellement, les flaques ou la boue. Portez des bottes hautes et protégez toute plaie avec un pansement.
  • En cas de fièvre après un contact avec de l'eau d'inondation, consultez rapidement un médecin.

Source : Outbreak News Today.

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