Foyer de fièvre de la vallée du Rift au Kenya

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Au Kenya, les autorités sanitaires de la région de Wajir ont rapporté 2 nouveaux décès suspects de fièvre de la vallée du Rift portant à 4 le nombre de morts dans le comté. Les 2 premières victimes, des hommes, sont décédés le 4 juin 2018 à l'hôpital de référence de Wajir. Il y a 2 semaines il y a eu une alerte sur de possibles foyers dans certaines parties du pays en raison des pluies en cours et des inondations qui ont causé des déplacements de personnes et d'animaux et une pullulation de moustiques.

Par ailleurs le _Ministry of Agriculture_du Kenya a notifié le 8 juin 2018 à l'Organisation mondiale de la santé animale un foyer de fièvre de la vallée du Rift dans la région de Wajir qui a touché 25 chameaux, dont 17 sont morts, dans un troupeau de 250 animaux depuis le 3 juin.

Le diagnostic a été confirmé par le Laboratoire central d'enquête vétérinaire (Laboratoire national).

Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes.

La forme bénigne** de fièvre de la vallée du Rift**

Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.

Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

Sources : Promed ; Organisation mondiale de la santé animale.

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