Situation du monkeypox en Afrique en 2018

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Deux cas de monkeypox ont été notifiés au Royaume-Uni les 7 et 11 septembre 2018, chez des personnes ayant récemment voyagé au Nigéria. Quelle est la situation du monkeypox en Afrique depuis le début de l'année ?

Les informations suivantes du Centre nigérian de contrôle des maladies et de l'European Centre for Disease Prevention and Control révèlent que des milliers de cas suspects et confirmés ont été signalés sur le continent cette année.

_ Au Nigéria _

Depuis le début de 2018 et au 15 septembre, 76 cas de monkeypox, dont deux décès, ont été signalés dans 15 États : l'État de Rivers, l'État d'Akwa Ibom, l'État de Bayelsa, L'État de Cross River, l'État duDelta, État d'Edo, l'État d'Enugu, l'État d'Imo, l'État de Lagos, l'État de Nassarawa, l'État d'Oyo, l'État d'Abia,l'État d' Anambra, l'État du Plateau et le Territoire de la capitale fédérale du Nigéria.Parmi ces cas, 37 ont été confirmés.

_ Au Cameroun _

Au 13 juin 2018, un total de 36 cas suspects avaient été signalés dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest.Au moins un cas a été confirmé.

_ En République Centrafricaine _

Quarante cas de monkeypox dont un décès (létalité : 2,5 %) ont été notifiés du 2 mars au 22 août 2018 dans le pays et 13 cas ont été confirmés en laboratoire sur 23 échantillons testés.Aucun nouveau cas n'a été signalé dans les trois districts après la fin de l'épidémie.

_ En République Démocratique du Congo _

Entre les semaines 1 et 33 et 2018, il y a eu 2 585 cas suspects de monkeypox, dont 42 décès (CFR 1,6%). Des cas suspects ont été détectés dans 14 provinces.La province de Sankuru a connu un nombre remarquablement élevé de cas suspects en 2018.

_ Au Libéria _

Depuis le début de 2018 et au 19 août, quatre cas suspects ont été signalés dans le comté de Sinoe, le comté de River Cess, le comté de Nimba et le comté de Maryland.

Rappels sur le monkeypox

Le monkeypox est une maladie largement auto-limitante, c'est-à-dire une maladie qui se résout elle-même. Des éruptions cutanées vésiculaires généralisées, de la fièvre et un gonflement douloureux des mâchoires sont des symptômes caractéristiques associés à une infection. Bien qu'il n'y ait pas de médicament spécifique pour traiter la maladie, lorsque des soins de soutien intensifs sont fournis, pratiquement tous les patients se rétablissent complètement, comme nous l'avons vu avec la flambée actuelle.

Le virusmonkeypox est un membre du genre Orthopoxvirus dans la famille des Poxviridae. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils (Funisciurussp. un rongeur arboricole), et des rongeurs terrestres (genres Cricetomys et Graphiurus).

L'infection résulte d'un contact direct avec le sang, les fluides corporels, ou des éruptions cutanées d'animaux infectés (manipulation de macaques infectés, ou de rongeurs).

La transmission secondaire d'humain à humain, résulte d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment.

Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours), est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires. Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur le corps. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes. Les symptômes de la variole du singe durent habituellement de 14 à 21 jours.

Le virus est transmis par un animal infecté ou par contacts avec des éruptions cutanées, du sang ou les fluides corporels de l'animal. Le virus peut aussi être transmis personne à personne par contact et le contact respiratoire ou direct avec la literie ou les vêtements contaminés.

Il n'y a pas de traitement spécifique pour monkeypox.

Avis de l'Organisation mondiale de la santé

Depuis un peu plus d'un an se propage sur un grand territoire d'Afrique subsaharienne une maladie peu connue qui n'avait pas resurgi depuis des décennies. Cousine de la variole (la petite vérole, smallpox en anglais, la terrible virose éradiquée depuis 1980) l'orthopoxvirose simienne (monkeypox) inquiète l'Organisation mondiale de la santé qui lui a consacré plusieurs pages de son Relevé épidémiologique hebdomadaire.

Depuis 2016, des cas d'orthopoxvirose simienne ont été confirmés au Libéria, au Nigéria, en République Centrafricaine, en République du Congo, en République Démocratique du Congo et en Sierra Leone, ainsi que parmi des chimpanzés en captivité au Cameroun.

Cette zoonose suscite une inquiétude croissante au point de figurer dans la liste des maladies prioritaires 2018 de l'Organisation mondiale de la santé, comme pathologie émergente exigeant une évaluation rapide du potentiel de riposte.

On sait qu'elle se manifeste surtout dans les forêts tropicales humides d'Afrique de l'Ouest et centrale et que la transmission se fait par les gouttelettes respiratoires ou les lésions qui contiennent le virus.

On connait sa clinique, proche de la variole, mais on ne lui connait pas de traitement curatif. Si smallpox avait une transmission exclusivement interhumaine, monkeypox a probablement de multiples réservoirs animaux mais ils ne sont tous identifiés.

La maladie peut être confondue avec la varicelle par les professionnels de santé qui la connaissent très peu ou pas du tout et ne savent pas comment éviter sa propagation.

Source : Outbreak News Today.

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