Interruption d'un essai vaccinal pour la prévention de l’infection à Staphylococcus aureus

Publié le 29 avr. 2011 à 14h27

Biographie

- Assistant de biologie médicale et au service des urgences de l'HIA Bégin, à Saint-Mandé
- Spécialiste des envenimations, auteur de plusieurs publications scientifiques sur ce sujet, et co-auteur du livre intitulé "aspects cliniques et thérapeutiques des envenimations graves" (Urgence Pratique publications).

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération de l’industrie pharmaceutique
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins
- Déclaration mise à jour le 31/08/2014

La phase II/III évaluant le vaccin expérimental V710 pour la prévention de l’infection à Staphylococcus aureus (encore appelé staphylocoque doré) a été interrompue, d’après une brève déclaration des laboratoires Merck (MSD) et Intercell AG. Le Comité de Surveillance Indépendant a recommandé la suspension du protocole qui avait déjà inclus 7.700 sujets. Aucune raison spécifique n’a été donnée. Le communiqué précise que l’avis du Comité ne signifie pas que le vaccin a échoué. Le protocole pourra éventuellement être repris après une étude approfondie du rapport bénéfices/risques. Cette étude randomisée en double aveugle et contrôlée contre placebo a été conçue pour évaluer une seule injection de ce vaccin recombinant pour la prévention des infections à S. aureus chez des patients adultes qui doivent bénéficier d'une chirurgie cardio-thoracique. Une réponse immunitaire a été observée dans trois études de phase I et une étude de phase II chez des patients atteints d’insuffisance rénale chronique terminale et traités par hémodialyse. Le vaccin candidat a été généralement bien toléré.

S. aureus est une cause majeure d’infections communautaires et nosocomiales. Il est responsable de bactériémies ayant un taux de mortalité allant jusqu’à 35 % ainsi que d’infections cardiaques, osseuses et viscérales pouvant conduire à un décès. Ces infections seraient à l’origine d’un coût annuel de plus de 20 miliards de dollars dans les pays développés. De plus, la moitié des souches isolées dans les hôpitaux sont résistantes à plusieurs antibiotiques, ce qui rend la gestion de ces infections de plus en plus difficile. Chaque année, 20 000 décès sont attribués à des souches de S. aureus résistantes à la méticilline.

Source : Laboratoire Intercell AG.