En Turquie, frappée par la grippe, polémique sur la campagne de vaccination

Publié le 4 nov. 2009 à 16h09

Biographie

- Professeur agrégé du Val-de-Grâce, professeur invité à l'Université de Bordeaux.

Liens d'intérêt

- Aucune perception de rémunération ou de tout autre avantage de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
- Aucune rémunération ou avantages reçus de l'industrie pharmaceutique.
- Déclaration mise à jour le 12 avril 2023.

ANKARA - En douze jours, la Turquie a enregistré quinze cas mortels de la grippe H1N1, tandis qu'une polémique sur la campagne de vaccination, partie du sommet de l'Etat, enfièvre le pays. Un premier décès lié à la grippe a été annoncé le 24 octobre. Depuis, ils sont quotidiens, avec un point culminant lundi, six morts en une seule journée. Et avec quatre nouveaux décès annoncés mercredi, les autorités tentent de convaincre qu'il n'y pas lieu de s'affoler. Mais la multiplication même des mesures de prévention -campagne de sensibilisation dans les médias, aéroports équipés de caméras thermiques, écoles provisoirement fermées pour désinfection- contribue à entretenir la psychose. Le ministère de la Santé a entamé lundi une vaste campagne de vaccination, concernant en premier lieu les personnels médicaux, les pèlerins se rendant à La Mecque et les femmes enceintes, opération qui devrait concerner 28 millions de personnes. Mais à la surprise générale, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi devant les députés de son parti qu'il ne se ferait pas vacciner, attisant les doutes de nombre de Turcs sur l'efficacité du vaccin. Et il a publiquement sermonné son ministre de la Santé, Recep Akdag, affirmant "ne pas partager sa position" sur les mérites de la vaccination et que l'on ne pouvait "forcer" les gens à se faire immuniser.