La Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé unissent leurs efforts pour promouvoir les bienfaits de la vaccination

Publié le 1 oct. 2019 à 22h24

Biographie

- Médecin responsable du centre de vaccinations internationales et du centre antirabique de Strasbourg.
- Médecin spécialisé en vaccinologie, en médecine des voyages et en léprologie. Formateur en vaccinologie et médecine des voyages pour la SMV.
- Membre de la Société de Médecine des Voyages (2006) et secrétaire général de la SMV (2015).

Liens d'intérêt

- Participation à divers EPU organisés par des associations de Médecins, Pharmaciens et/ou l’industrie pharmaceutique ; rémunération à la prestation. Activité uniquement pédagogique, en toute liberté avec garanties d'indépendance, impartialité et déontologie.
- Aucun investissement financier personnel ou familial dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
- Déclaration mise à jour le 14 novembre 2016.

Le 12 septembre 2019, la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont organisé conjointement le premier sommet mondial de la vaccination à Bruxelles. 

L'objectif est de donner un coup d'accélérateur à l'action mondiale visant à mettre un terme à la propagation des maladies à prévention vaccinale, et de plaider contre la diffusion de fausses informations sur les vaccins dans le monde entier. 

En ouvrant le sommet, Monsieur Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, ont appelé à une intensification urgente des efforts pour mettre un terme à la propagation des maladies à prévention vaccinale, telles que la rougeole. 

Au cours des trois dernières années, sept pays, dont quatre situés dans la région européenne, ont perdu leur statut de pays ayant éliminé la rougeole. 

Les nouvelles épidémies sont la conséquence directe d'écarts en matière de couverture vaccinale, notamment chez les adolescents et les adultes qui n'ont jamais bénéficié d'une couverture vaccinale complète. Pour résorber ces écarts, le sommet a abordé les multiples obstacles à la vaccination : les droits et réglementations, l'accessibilité, la disponibilité et la qualité des services de vaccination, ainsi que l'accès à ces services, les normes, les valeurs et le soutien sociaux et culturels, ainsi que la motivation, les attitudes, les connaissances et les compétences personnelles. 

La Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé ont appelé à accorder un important soutien à l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI). La GAVI joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs mondiaux en matière de vaccination dans les pays qui sont les moins bien armés dans ce domaine. 

De nouveaux modèles et possibilités pour accélérer la mise au point de vaccins sont également à l'ordre du jour du sommet mondial de la vaccination, ainsi que les moyens de faire en sorte que la vaccination soit une priorité de santé publique et un droit universel. 

Contexte

L'OMS a déclaré la réticence à la vaccination, à laquelle participent une sous-estimation des risques, un manque de confiance et des difficultés d'accès aux services, comme l'une des dix menaces pesant sur la santé mondiale en 2019. L'OMS a également rappelé que les vaccins sont sûrs et efficaces et qu'ils constituent le fondement de tout système de soins de santé primaires solide. 

À l'échelle mondiale, 79 % des personnes conviennent que les vaccins sont sûrs et 84 % s'accordent à dire qu'ils sont efficaces, selon l'étude Wellcome Global Monitor sur ce que des citoyens du monde entier pensent de la science et des grands problèmes de santé. Or, le rapport sur l'état de la confiance dans les vaccins dans l'UE montre que le refus de la vaccination a augmenté dans de nombreux États membres de l'UE en raison du manque de confiance dans la sécurité et l'efficacité des vaccins à l'échelle mondiale. Ce manque de confiance contribue de manière significative à la baisse des taux de couverture, essentiels pour garantir l'immunité collective, ce qui a pour effet d'entraîner une augmentation des flambées épidémiques.

Selon une enquête Eurobaromètre réalisée en avril de cette année, près de la moitié des citoyens de l'UE (48 %) estime que les vaccins peuvent souvent entraîner de graves effets secondaires, 38 % pensent qu'ils peuvent être à l'origine des maladies contre lesquelles ils sont censés les protéger et 31 % sont persuadés qu'ils peuvent affaiblir le système immunitaire. Ces chiffres sont également le résultat d'une propagation accrue de fausses informations sur les bienfaits et les risques des vaccins par les médias numériques et sociaux.

En 2019, les cas de rougeole signalés ont atteint le nombre le plus élevé enregistré dans le monde depuis 2006. L'augmentation du nombre de cas de rougeole a commencé en 2018 et s'est poursuivie en 2019 : environ 90 000 cas ont été signalés au cours des six premiers mois de l'année dans la seule région européenne de l'OMS, et plus de 365 000 dans le monde. Ces chiffres, qui couvrent le premier semestre de l'année, sont déjà supérieurs aux chiffres totaux pour chaque année depuis 2006.

Les progrès dans l'instauration d'une couverture sanitaire universelle et, à terme, la réalisation de l'objectif 3 des objectifs de développement durable (permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge) sont des priorités en Europe et dans le reste du monde.

L'OMS, ses États membres et l'Union européenne ont pris des mesures audacieuses pour remédier aux écarts de vaccination, qui constituent une porte ouverte aux maladies à prévention vaccinale. Les activités mises en place dans le cadre du plan d'action européen pour les vaccins de l'OMS, de la recommandation du Conseil relative au renforcement de la coopération contre les maladies à prévention vaccinale et de l'action commune de l'Union européenne sur la vaccination ont des conséquences d'une portée considérable pour les systèmes de santé et les communautés.

Source : Organisation mondiale de la santé.