Espagne : épidémie d'infection à virus West Nile en Andalousie

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En Espagne, les autorités sanitaires d’Andalousie ont rapporté 19 cas de méningo-encéphalite virale dans la province de Séville. Au moins 17 personnes ont été hospitalisées, dont 5 en service de soins intensifs. Des examens de laboratoire ont confirmé chez 11 personnes une infection par le virus West Nile (WN ou virus du Nil occidental) qui est transmis par les moustiques. Les cas sont concentrés dans les municipalités de Puebla del Rio et Coria del Rio, qui se trouvent dans la zone de marais sur les rives du fleuve Guadalquivir (habitat de nombreux moustiques).

Selon les données d’un projet de surveillance des moustiques "Mosquito Alert", la population de moustiques de type Aedes albopictus, familièrement connus sous le nom de moustique tigre, aurait augmenté de 70 % cette année par rapport à l'année précédente.

Le virus WN est endémique dans cette région d'Espagne depuis au moins 2 décennies. Il est généralement transmis dans cette zone par les moustiques du genre Culex, en particulier Culex pipiens et Culex perexiquus.

Rappels sur le virus West Nile

Le virus West Nile est considéré aujourd'hui comme le flavivirus le plus répandu après celui de la dengue.

Le virus West Nile appartient à la famille des _Flaviviridae_et au genre flavivirus. Ce sont les oiseaux migrateurs qui jouent le rôle d'animaux réservoirs de virus. La transmission du virus se fait via la piqûre de moustiques du genre Culex: après avoir piqué des oiseaux infectés, les femelles moustiques deviennent compétentes pour la transmission du virus aux humains lors d'un repas sanguin.

Dans la majorité des cas (80 %), l'infection par virus West Nile est asymptomatique. Les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l'apparition brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation. Cette fièvre est accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'une toux, d'adénopathies du cou, et souvent d'une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.

Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) surviennent dans moins de 1 % des cas. Plus rarement encore, d'autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. Mais l'infection virale peut s'avérer mortelle principalement chez les adultes séniors.

Pour se protéger il est conseillé au voyageur :

  • de réduire le temps passé à l'extérieur pendant les heures d'activité du moustique (entre le crépuscule et l'aube) ;
  • de porter des vêtements de couleur claire avec des manches longues, pantalons et chaussettes dans les zones où les moustiques sont présents ;
  • de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant un insectifuge contenant du DEET ;
  • de nettoyer les gouttières et vider régulièrement les bains d'oiseaux et autres objets susceptibles de recueillir de l'eau ;
  • de s'assurer que les barils de pluie sont recouverts de moustiquaires ou qu'ils sont étroitement scellés autour du tuyau de descente des eaux de pluies ;
  • d'améliorer l'aménagement paysager pour empêcher l'eau stagnante autour de la maison.

Conformément à la directive 2014/110 / UE de la Commission européenne, les dons de sang doivent être différés de 28 jours après avoir quitté une zone de risque d'infections acquises localement, à moins que les résultats d'un test individuel (détection directe du génome viral) ne soient négatifs.

Sources : Safetravel ; ProMED.

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