En Nouvelle-Zélande deux personnes ont présenté une intoxication alimentaire après avoir mangé des moules dans la région de Nelson-Tasman. L'analyse a permis d'isoler la bactérie responsable : Vibio parahaemolyticus.
New Zealand Food Safety a averti les consommateurs de bien cuire les moules. Vibrio parahaemolyticus est une bactérie présente dans les moules qui peut provoquer une intoxication alimentaire si elles ne sont pas correctement cuites ou si elles sont intentionnellement consommées crues. Les personnes à faible immunité, les femmes enceintes ou les personnes âgées devraient éviter de manger des crustacés crus ou insuffisamment cuits car la maladie peut être plus grave.
Rappel sur Vibrio parahemolyticus :
Vibrio parahaemolyticus, une bactérie de la famille des Vibrionaceae, est présent dans le monde entier. Cette bactérie est naturellement présente dans l’environnement marin et estuarien à l’état libre ou associé à des sédiments, des particules en suspension, du plancton. Elle est également retrouvée dans l’intestin et sur les tissus des poissons, crustacés et mollusques bivalves. Sa concentration évolue en fonction de la température de surface de l’eau, de la salinité, de la turbidité, du pH, ou encore de la teneur en chlorophylle A. On observe une abondance maximale pendant les mois les plus chauds de l’année et dans les eaux de mer chaudes. Selon des études récentes, le réchauffement climatique crée un environnement favorable au développement des vibrions.
Les infections à VP par voie alimentaire se font principalement par la consommation de poissons et de fruits de mer crus, insuffisamment cuits, ou recontaminés après cuisson par transfert de contamination. La contamination des produits par VP se fait par le milieu naturel ou par transfert de contamination lors de la manipulation (contamination par le rinçage à l’eau de mer contaminée ou recontamination après cuisson). VP peut également se transmettre par voie cutanée à l'occasion d'une blessure ou d'un simple contact avec un environnement contaminé si la peau est lésée.
Les infections à VP surviennent sous forme de cas isolés ou groupés. Dans le Sud-Est asiatique et en Amérique du Nord, VP constitue un réel problème de santé publique en raison de la consommation importante de produits de la mer crus. En France, 46 souches ont été isolées chez des malades présentant un tableau digestif entre 1995 et 2017. Une consommation de produits de la mer était retrouvée dans 90% des cas : coquillages (huîtres, moules), crustacés (crevettes, crabes) et poissons crus.
Les infections à VP peuvent se présenter selon trois principaux syndromes cliniques.
La grande majorité des infections à VP évoluent favorablement et un traitement antimicrobien est rarement nécessaire. Les antimicrobiens de choix pour le traitement des cas d'infection graves sont les céphalosporines, les tétracyclines, les quinolones et les fluoroquinolones. Cependant, ces dernières années, de nombreuses souches de VP résistantes aux antimicrobiens ont émergé dans l'environnement en raison de l'utilisation excessive d'antibiotiques chez l'homme, dans l'agriculture et l'aquaculture.
Recommandations aux consommateurs
Références : (1) Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES). Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments : Vibrions entéropathogènes : Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae non-O1/ non-O139 et Vibrio vulnificus. Mise à jour : Décembre 2019. (2) Centre national de référence des Vibrions et du Choléra Rapport annuel d’activité. Année d’exercice 2017. (3) Lopatek M et al. Antimicrobial Resistance, Virulence Factors, and Genetic Profiles of Vibrio parahaemolyticus from Seafood. Appl Environ Microbiol. 2018 Aug 1;84(16):e00537-18. (4) Guillod C et al. Vibrio parahaemolyticus Induced Cellulitis and Septic Shock after a Sea Beach Holiday in a Patient with Leg Ulcers. Case Rep Dermatol 2019 Jan-Apr; 11(1): 94–100.
Source : Food Safety News.
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