Un cas de Fièvre de Lassa en République Démocratique du Congo

medecinedesvoyages.net

Le 08 août 2011, l'Institut Pasteur de Paris a confirmé un cas de fièvre de Lassa chez un patient hospitalisé en République Démocratique du Congo (RDC) dans la province Orientale au nord-est du pays.

Le virus de la fièvre de Lassa circule très largement en Afrique de l'Ouest (le Nigéria, la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia sont considérés comme endémiques, les zones forestières rurales étant particulièrement à risque) où il infecte de 100 000 à 300 000 personnes par an et est responsable d'environ 6000 décès.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique foudroyante. Elle doit son nom à la ville de Lassa, au Nigéria, où elle est apparue. Elle est provoquée par le virus de Lassa, un arenavirus de la famille des Arenaviridae. L'infection est propagée par un rongeur (Mastomys natalensis) par l'intermédiaire d'aérosols contaminés par les excrétas du rongeur, puis se transmet entre êtres humains par contact direct avec du sang, des urines, des fèces ou d'autres liquides biologiques d'une personne atteinte. Cette maladie est un véritable fléau en Afrique de l'ouest où elle est responsable d'épidémies mortelles quand elle touche des personnes fragiles (réfugiés, enfants, personnes âgées). De plus la fièvre de Lassa est la fièvre hémorragique la plus souvent exportée hors des frontières où elle sévit.

L'infection est asymptomatique dans environ 80% des cas. Dans les formes symptomatiques, la maladie incube pendant 6 à 21 jours. Les premiers symptômes qui apparaissent sont peu spécifiques : fortes fièvres, courbatures, pharyngites, vomissements, céphalées. Dans les cas sévères, les signes cliniques s'aggravent avec l'apparition d'œdèmes, d'hémorragies extériorisées, d'épanchements pericardiques et pleuraux et parfois d'encéphalites. A un stade tardif, état de choc, convulsions, tremblements entraînent généralement la mort deux semaines après l'apparition des premiers symptômes. Les patients qui survivent présentent de graves séquelles dans un tiers des cas : en particulier des myocardites et une surdité uni ou bilatérale qui s'estompe dans les 3 mois dans 50% des cas.

Il n'existe actuellement aucun vaccin et la prévention de la maladie passe par la promotion d'une bonne hygiène pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations.

C'est la première fois qu'un cas est documenté en République Démocratique du Congo et dans cette partie de l'Afrique. Le caractère autochtone du cas semble probable mais est en cours d'investigation. La survenue d'un cas de fièvre de Lassa en République Démocratique du Congo ne constitue pas une alerte de portée internationale mais compte tenu de la présence de personnel expatrié dans cette zone et des mouvements de populations fréquents y compris transfrontaliers, la situation est suivie avec attention.

Source: Institut de Veille Sanitaire (Bulletin hebdomadaire international)

Pages associées