Nouveaux cas de typhus des broussailles dans l'Himachal Pradesh en Inde

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En Inde, de nouveaux cas de typhus des broussailles (ou scrub typhus) ont été signalé au milieu de la pandémie de COVID-19. Selon les rapports, 4 cas de typhus des broussailles ont été identifiés à l'Indira Gandhi Medical Collège et à hôpital de Shimla dans l'État de l'Himachal Pradesh le 27 juillet 2021. La plupart des patients atteints du typhus des broussailles se trouvent dans les zones montagneuses.

Rappels sur le typhus des broussailles :

Le typhus des broussailles (ou "scrub typhus" ou fièvre fluviale japonaise ou typhus tropicalapp), est une infection bactérienne causée par Orientia tsutsugamushi anciennement nommée _Rickettsia tsutsugamushi_ou Rickettsia orientalis, qui appartient à l'ordre des Rickettsiales de la famille des Rickettsiaceae.

La zone endémique traditionnelle du typhus des broussailles est connue sous le nom de "triangle tsutsugamushi". Il s'agit d'une région couvrant plus de 8 millions de km2 de l'Extrême-Orient russe, au nord, au Pakistan à l'ouest, l'Australie au sud et le Japon à l'est. Quelques cas ont été signalés en Asie centrale et au Moyen-Orient, qui ne correspondent pas à la définition traditionnelle de la région Asie-Pacifique, mais qui sont voisins. Il y a un milliard de personnes exposées au risque d'infection. Les travailleurs en extérieur, en particulier dans les zones rurales, courent un risque plus élevé d'acquérir le maladie. Les progrès de la mondialisation et les voyages qui y sont associés contribuent à "l'importation" de personnes infectées vers des zones non endémiques.

L'homme est un hôte accidentel de ces bactéries, le réservoir de l'infection étant constitué de mammifères (en général des rongeurs). La transmission se fait par piqûre de larves de trombiculidés (Leptotrombidium deliense). Ces acariens proches des aoûtats vivent habituellement dans des zones broussailleuses et à proximité des rivières, mais aussi dans des zones écologiques diverses : semi-déserts, déserts, forêts ou massifs montagneux.

L'incubation du typhus des broussailles varie de 5 à 20 jours. La maladie débute brutalement avec une fièvre, des céphalées et des myalgies.On peut noter une petite plaie ou une vésicule au lieu de piqûre, qui deviendra une escarre (50 % des cas ). Le tableau va évoluer avec une fièvre élevée supérieure a 39°C pendant 10 jours environ et des ganglions généralisés (85 % des cas). On peut noter une rougeur conjonctivale, une "éruption cutanée" du tronc, des membres et de la face, qui apparait au 3éme jour et disparait vers le 7éme, une augmentation de la taille du foie et de la rate et des des signes neurologiques qui peuvent être au premier plan avec parfois une confusion ou un syndrome méningé. Dans les formes graves, il existe des atteintes cardiaque, pulmonaires ou rénales. Une tendance hémorragique et des anomalies de la coagulation peuvent être notées. En dehors des cas sévères, l'évolution est favorable en 2 à 3 semaines. Le taux de mortalité varie de 0 à 30 %.

Le traitement du typhus des broussailles doit être le plus précoce possible et repose sur une antibiothérapie par tétracylcine pendant 7 jours. La rifampicine s'est révélée plus efficace chez les patients évoluant mal sous doxycycline.
Il n'y a pas de vaccin et l'utilisation d'un traitement antibiotique prophylactique n'est pas recommandé.

Conséquences pour le voyageur :

Le risque est faible pour les voyageurs qui peuvent être exposés lors d'activités en pleine nature (camping, trekking …).
Les mesures de prévention du typhus des broussailles sont les suivantes :

  • Éviter les conditions d'exposition : éviter les activités de plein air en milieu naturel ou prendre des mesures préventives ; ne pas s'asseoir ou se coucher directement sur un sol nu ou dans l'herbe (utiliser plutôt une couverture) ; rester sur des sentiers balisés ; éviter de passer à travers les buissons, les zones boisées et humides ;
  • Porter des vêtements appropriés : chemises à manches longues, pantalons longs, chaussures montantes fermées et chaussettes remontant sur le bas des pantalons pour réduire l'exposition (la chemise doit être rentrée dans le pantalon) ;
  • Utiliser des répulsifs sur la peau à base de DEET et traiter les vêtements avec un acaricide de contact à base de perméthrine ;
  • Assurer un nettoyage minutieux après la visite de zones à haut risque. En raison de sa petite taille (0,2-0,4 mm), la détection de larves d'acariens sur les vêtements ou la peau est extrêmement difficile. L'enlèvement rapide des vêtements et le nettoyage approfondi de la peau et des vêtements avec un détergent à la fin de la journée peut réduire le risque d'infection.

Pour le voyageur, en cas de fièvre, de rougeur de la peau ou d'autres symptômes nouveaux, consulter rapidement un médecin.

Source : Promed.

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