Un enfant décède d'une infection à virus Nipah dans l'État du Kerala, en Inde Médecine des voyages

Publié le 5 sept. 2021 à 23h12

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

En Inde, d'après une information du ministère de la santé un enfant de 12 ans est décédé le 4 septembre 2021 d'une infection à virus Nipah dans le district de Kozhikode, dans l'État du Kerala. Les échantillons prélevés sur le garçon ont été confirmés positifs par l'Institut national de virologie (NIV) à Pune.

Tous les parents du garçon et toutes les personnes impliquées dans son traitement ont été placés en quarantaine et en observation, soit un total de 30 personnes et 17 échantillons ont été envoyés pour analyse. Les autorités sanitaires ont déclaré qu'elles soupçonnent que le virus s'est propagé par les chauves-souris, comme ce fut le cas auparavant.

C'est la troisième fois que le virus Nipah est détecté dans l'État. Il avait été identifié auparavant, en 2018 (Kozhikode) et 2019 (Kochi).

Rappels sur le virus Nipah.

Le virus Nipah appartient au genre Hepinavirus, de la famille des Paramyxoviridae. Après une phase d'incubation de 4 à 45 jours, il provoque chez l'homme une maladie caractérisée par de la fièvre et des céphalées qui peut évoluer vers des formes graves comme une encéphalite (inflammation du cerveau) ou une pneumopathie atypique. Le virus infecte les porcs et peut être transmis à l'homme par voie directe du porc à l'homme ou d'homme à homme, ou de façon indirecte par l'intermédiaire de fruits souillés par les déjections de chauves-souris. Une transmission interhumaine du virus limitée peut se produire parmi les membres de la famille non protégés et les agents de santé qui traitent des patients infectés.  

Il n'y a pas de traitement ni de vaccin disponible, que ce soit pour les personnes ou les animaux.

Les chauves-souris du genre Pteropus sont les réservoirs naturels de virus. Plusieurs voies de transmission sont possibles : consommation de fruits contaminés par la salive des chauves-souris infectées, contact direct avec des chauves-souris infectées, contact avec les excréments ou urines de celles-ci ; une transmission interhumaine par contact étroit non protégé avec un patient infecté dans son entourage ou à l'hôpital est également possible. De nombreux cas identifiés dans l'épidémie actuelle ont été infectés lors de contacts directs non protégés avec d'autres personnes infectées.

L'infection à virus Nipah est une maladie zoonotique émergente d'importance pour la santé publique dans la Région d'Asie du Sud-Est, avec une létalité (proportion de décès parmi les cas) élevée, estimée entre 40 et 75 %. Cependant, ce taux peut varier selon les épidémies en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de gestion clinique.  

Le virus a été reconnu pour la première fois en 1998-1999 lors d'une épidémie chez des éleveurs de porcs en Malaisie et à Singapour.  Aucune épidémie ultérieure n'a été signalée en Malaisie ou à Singapour depuis 1999.
Le virus a été reconnu pour la première fois en Inde et au Bangladesh en 2001. Depuis lors, des épidémies presque annuelles se sont produites au Bangladesh. La maladie a été identifiée périodiquement en Inde orientale (2001, 2007).

L'infection à virus Nipah peut être prévenue par les mesures suivantes :

  • en évitant l'exposition aux chauves-souris et aux porcs malades dans les zones d'endémie ;
  • en évitant de consommer des fruits partiellement consommés par les chauves-souris infectées ou en buvant de la sève ou du jus de palmier dattier ;
  • le risque de transmission internationale via des fruits contaminés par de l'urine ou de la salive de chauves-souris infectées peut être évité en les lavant soigneusement et en les épluchant avant leur consommation ;
  • les fruits présentant des signes de piqûres de chauve-souris doivent être jetés.

Dans les établissements de soins, le personnel doit systématiquement mettre en œuvre des mesures standard de prévention et de contrôle des infections lors de la prise en charge des patients afin de prévenir les infections nosocomiales (infections liées aux soins survenant à l'hôpital).
Les travailleurs de la santé qui soignent un patient suspect d'avoir la fièvre à virus Nipah doivent immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Outbreak News Today.