Cas d'encéphalite de Saint Louis rapporté au Brésil Médecine des voyages

Publié le 19 déc. 2021 à 17h36

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

Au Brésil, le service d'épidémiologie de la Fondation municipale de la santé (FMS) de Teresina dans l'Etat de Piaui a reçu la confirmation de la part de l'Institut Evandro Chagas d'un cas d'infection humaine par le virus de l'encéphalite de Saint Louis (SLEV) le 7 décembre 2021. La patiente adulte est tombée malade en mars 2021 à Lagoa do Mato dans l’État de Maranhao, et a présenté des symptômes neurologiques.

C'est le premier cas signalé depuis qu'a été mis en place en 2013 le Programme de surveillance des maladies neuroinvasives causées par les arbovirus à Teresina. De rares cas sporadiques ou de petites épidémies de SLVE se sont déjà produits dans certains États brésiliens, ainsi que des infections chez les oiseaux et les animaux.

Rappel sur l'encéphalite de Saint Louis

L'encéphalite de Saint Louis est une encéphalite virale due au virus de l'encéphalite de Saint Louis (SLEV), un Flavivirus transmis par les moustiques du genre Culex. Le moustique s'infecte à l'occasion d'un repas sanguin pris sur un oiseau qui présente le SLEV dans son sang. Les oiseaux qui vivent dans les zones urbaines et suburbaines, comme le moineau, le pigeon, le geai bleu et le rouge-gorge, sont des hôtes courants du SLEV. 

L'homme infecté (et les animaux domestiques) constitue un "hôte terminal" car il ne présente pas assez de virus dans son sang pour infecter un moustique. Cependant la quantité de virus circulant peut être à l'origine d'une transmission exceptionnelle par transfusion.

Le virus est présent dans une vaste zone géographique allant du Canada à l'Argentine, mais la plupart des cas décrits se produisent aux États-Unis (les cas sont cependant rares : 5 cas d'encéphalite en 2018, 15 en 2019). Des épidémies périodiques ont eu lieu dans la vallée du Mississippi et le long de la côte du Golfe du Mexique, et des cas sporadiques sont signalés dans tous les États-Unis, dans les Caraïbes, au Canada, au Mexique et en Amérique centrale. Dans les zones tempérées, la transmission a lieu principalement à la fin de l'été et au début de l'automne, mais dans les climats plus chauds, la transmission a lieu toute l'année.

La plupart des personnes infectées par le SLEV ne présentent pas de symptômes.
Pour les personnes présentant des symptômes, le délai d'incubation varie de 4 à 14 jours. La maladie débute généralement brutalement, avec de la fièvre, des maux de tête, des étourdissements, des nausées et une faiblesse généralisée. Le tableau s'aggrave généralement sur une période de quelques jours à une semaine. Certains patients se rétablissent après cette période, mais chez d'autres se développent des signes d'infection du système nerveux central.
La gravité de la maladie et le risque de décès augmentent avec l'âge. Parmi les patients chez qui on a diagnostiqué un SLEV, 5 à 20 % décèdent.

Il n'existe pas de vaccin contre les infections à SLEV, ni de traitement antiviral efficace. Le meilleur traitement préventif consiste à éviter les piqûres de moustiques.

Source : Fundação Municipal de Saúde de Teresina - FMS.