Nouveaux cas de Monkeypox au Nigeria Médecine des voyages

Publié le 7 mar. 2022 à 07h26

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

Au Nigeria, les autorités sanitaires ont signalé 4 cas confirmés de Monkeypox le 28 février 2022. Les cas ont été signalés par le Territoire de la Capitale Fédérale (FCT), et les États de Imo, Adamawa et Lagos. Aucun décès n'a été signalé.

Depuis septembre 2017, le Nigeria continue de signaler des cas sporadiques de Monkeypox (525). Au total 8 décès ont été enregistrés (létalité = 3,5%) dans 6 États à savoir Edo (2), Lagos (2), Imo (1), Cross River (1), FCT (1) et Rivers (1) de septembre 2017 au 28 février 2022.

Rappels sur le monkeypox

Le monkeypox est une maladie largement auto-limitante, c'est-à-dire une maladie qui se résout elle-même. Des éruptions cutanées vésiculaires généralisées, de la fièvre et un gonflement douloureux des mâchoires sont des symptômes caractéristiques associés à une infection. Bien qu'il n'y ait pas de médicament spécifique pour traiter la maladie, lorsque des soins de soutien intensifs sont fournis, pratiquement tous les patients se rétablissent complètement, comme nous l'avons vu avec la flambée actuelle.

Le virus Monkeypox est un membre du genre Orthopoxvirus dans la famille des Poxviridae. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils (Funisciurus sp. un rongeur arboricole), et des rongeurs terrestres (genres Cricetomys et Graphiurus).
L'infection résulte d'un contact direct avec le sang, les fluides corporels, ou des éruptions cutanées d'animaux infectés (manipulation de macaques infectés, ou de rongeurs).
La transmission secondaire d'humain à humain, résulte d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment.

Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours), est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires. Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur le corps. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes. Les symptômes de la variole du singe durent habituellement de 14 à 21 jours.

Le virus est transmis par un animal infecté ou par contacts avec des éruptions cutanées, du sang ou les fluides corporels de l'animal. Le virus peut aussi être transmis personne à personne par contact et le contact respiratoire ou direct avec la literie ou les vêtements contaminés.
Il n'y a pas de traitement spécifique pour monkeypox.

Risque pour les voyageurs

Les voyageurs qui se rendent dans des pays d'Afrique centrale et occidentale qui signalent des cas doivent être conscients du risque d'infection. Cependant, très peu de visiteurs en Afrique seraient atteints du Monkeypox et le risque encouru par la grande majorité des voyageurs est faible. Le principal risque concerne les résidents à long terme des zones touchées.

Les voyageurs dans les pays d'Afrique Centrale ou occidentale sont invités à :

  • éviter tout contact avec les singes et les rongeurs :
  • évitez de consommer de la viande insuffisamment cuite provenant de ces sources ou de toute autre source ;
  • porter des vêtements de protection, y compris des gants, s'il est impliqué dans l'abattage ou le soin des animaux dans les pays touchés ;
  • respecter une hygiène méticuleuse des mains (y compris des gants) s'il visite ou prend soin d'amis et de sa famille malades dans les pays touchés ;
  • consulter un médecin en cas de fièvre ou d'éruption cutanée pendant ou après le voyage dans les pays touchés.

Source : ProMED.