En Australie, les autorités sanitaires du Territoire du Nord recommandent aux résidents et aux visiteurs du Top End de prendre un maximum de précautions pour se prémunir contre la mélioïdose.
Les fortes précipitations de cette saison des pluies ont entraîné une augmentation de 50 % du nombre de cas de mélioïdose attendus. En moyenne, le territoire enregistre 32 cas à chaque saison des pluies. Jusqu'à présent cette saison, 48 cas ont été reportés.
La bactérie qui se trouve dans le sol et l'eau, peut pénétrer dans l'organisme humain à travers des coupures et des plaies, et peut également être inhalée à travers la poussière ou les gouttelettes, en particulier pendant les périodes de tempêtes tropicales.
Rappel sur la mélioïdose :
La mélioïdose (appelée également maladie de Whitmore) est une infection due à Burkholderia pseudomallei (ou bacille de Whitmore) une bactérie de l'environnement retrouvée dans les eaux de surface, la boue, les sols argileux humides, notamment lors de l'inondation des rizières et de la plantation du riz au début de la saison de la mousson.
La mélioïdose est considérée comme endémique ou potentiellement endémique en Australie (nord du Queensland, Australie occidentale, région du détroit de Torres, région de Kimberley), en Thaïlande, à Singapour, en Malaisie, au Myanmar (Birmanie), au Viet Nam, en Chine du sud, à Hong Kong, dans le sultanat de Brunei, au Laos, au Cambodge, à Taïwan et en Inde. Des cas sporadiques ont été rapportés dans de nombreux pays (liste non exhaustive) en Asie (Indonésie, Bangladesh, Japon, Philippines, Pakistan, Sri Lanka, Népal), sur le continent américain et dans les Caraïbes (Aruba, Guadeloupe, Guyane, Martinique , Porto Rico, Équateur, Panama, El Salvador, Haïti, Brésil, Costa Rica, Mexique, Venezuela, Honduras, Guatemala, États-Unis, Trinidad, République Dominicaine, Iles Vierges, Pérou), dans le Pacifique (Guam, Fidji, Papouasie-Nouvelle Guinée, Nouvelle Calédonie) en Afrique et au Moyen Orient (Iran, Ouganda, Sierra Leone, Gambie, Madagascar, Kenya, Nigeria).
On estime le nombre de cas annuel à 165 000, dont 89.000 décès. La maladie peut survenir en zone d'endémie sur un mode épidémique et son incidence est directement liée à la saison des pluies et aux inondations. Elle touche préférentiellement les personnes travaillant dans l'agriculture, les mines et la construction. En dehors des zones d'endémie, des cas d'importation sont régulièrement rapportés chez des touristes et des migrants. Les écotouristes et les voyageurs en condition aventureuse sont plus exposés.
La mélioïdose peut être contractée de trois manières :
La transmission interhumaine a été décrite mais est exceptionnelle. Outre l'homme, de nombreuses espèces animales peuvent être infectées.
Le tableau clinique de la mélioïdose ressemble à celui de nombreuses autres maladies ce qui entraîne souvent des retards de diagnostic.
Le délai entre une exposition à la bactérie et l'apparition des symptômes n'est pas clairement défini. On estime la période d'incubation moyenne à neuf jours (1-21 jours), mais les symptômes peuvent débuter plus rapidement (<24 heures) après une inhalation.
La mortalité due à la mélioïdose aiguë varie de 10 à 50 %, mais peut être supérieure quand les ressources médicales sont limitées ou quand le malade présente des facteurs de risque (diabète, maladie chronique du foie ou du rein, thalassémie, immunodépression, maladies pulmonaires chroniques). Les taux seraient plus bas pour ce qui concerne les cas importés (6% dans une série européenne).
Le traitement repose sur des antibiotiques administrés pendant plusieurs mois. Il débute par un traitement par voie intraveineuse (ceftazidime ou méropénème) suivi d'une antibiothérapie prolongé par voie orale (trimethoprim-sulfamethoxazole, amoxicilline/acide clavulanique).
Prévention pour le voyageur : Il n'existe pas de vaccin contre la mélioïdose.
Le risque de contracter une mélioïdose est faible sauf à être impliqué dans des travaux agricoles ou des interventions humanitaires lors d'inondation. Les mesures suivantes permettent de réduire le risque d'exposition :
Source : ProMED
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