Le Togo a éliminé le trachome, en tant que problème de santé publique

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Le Togo a éliminé le trachome, en tant que problème de santé publique. Ce pays devient le quatrième pays du continent africain et le 13éme pays au niveau mondial à être validé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme ayant atteint le cap de l'élimination du trachome. Il s'agit du Cambodge, de la Chine, de la République islamique d'Iran, de la République démocratique populaire lao, de la Gambie (2021), du Ghana (2018), du Mexique, du Maroc (2016), du Myanmar, du Népal, d'Oman et de l'Arabie saoudite.

La validation de l'élimination du trachome en tant que problème de santé publique au Togo s'est appuyée sur des preuves. Plusieurs enquêtes sur le trachome en population ont été menées à partir de 2006 jusqu'en 2017. L'enquête de 2017, réalisée selon la méthodologie recommandée par l'OMS, a révélé que la prévalence des indicateurs clés était inférieure au seuil d'élimination du trachome fixé par l'OMS. Il a également été démontré que le système de santé du Togo est en mesure d'identifier et de traiter les nouveaux cas de complications tardives du trachome.

Rappels sur le trachome :

Le trachome est la première cause infectieuse de cécité et est dû à une infection par une bactérie intracellulaire obligatoire appelée Chlamydia trachomatis.

L'infection se transmet d'une personne à l'autre par transfert direct (essentiellement manuporté) ou indirect (par l'intermédiaire de mouches ou d'objets inertes contaminés tels que les draps ou les vêtements) des écoulements oculaires et nasaux des personnes infectées.

Les facteurs de risque environnementaux pour la transmission du trachome comprennent une mauvaise hygiène, des foyers surpeuplés, un accès inadéquat à l'eau et un accès ou une utilisation inadéquats d'installations sanitaires appropriées.

Les enfants d'âge préscolaire constituent le principal réservoir d'infection. Les modèles suggèrent qu'un individu a besoin de plus de 150 infections à vie pour développer les complications du trachome conduisant à la cécité.

À l'échelle mondiale, on estime que 136 millions de personnes vivent dans des zones où la maladie est endémique. Le trachome touche principalement les communautés rurales éloignées les plus pauvres et mal desservies d'Afrique, d'Amérique centrale et du Sud, d'Asie, d'Australie et du Moyen-Orient. Le trachome reste un problème de santé publique dans 43 pays de 5 régions de l'OMS : Région Méditerranée Orientale (Afghanistan, Egypte, Soudan, Yemen, Pakistan), Région Asie du Sud Est (Inde), Région Pacifique occidental (Australie, Fidji, Iles Salomon, Kiribati, Nauru, Papouasie Nouvelle Guinée, Vanuatu, Viet Nam), Région des Amériques (Brésil, Colombie, Guatemala, Pérou) et Région Afrique (Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République Centre Africaine, Côte d'Ivoire, République Démocratique du Congo, Erythrée, Ethiopie, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan du Sud, Ouganda, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe). Cette dernière Région est touchée de manière disproportionnée par le trachome avec 116 millions de personnes vivant dans des zones à risque, ce qui représente 85% de la charge mondiale de trachome.

Chez les adultes, les femmes sont jusqu'à quatre fois plus susceptibles d'être touchées que les hommes. Cela s'explique principalement par le contact étroit des femmes avec des enfants infectés. Une infection répétée peut entraîner une grave cicatrice à l'intérieur de la paupière, la retournant vers l'intérieur et provoquant le frottement des cils contre la cornée. Il en résulte une douleur constante et une intolérance à la lumière. En l'absence de traitement, cela et d'autres altérations de l'œil peuvent provoquer l'apparition de cicatrices sur la cornée. Faute de traitement, cette affection conduit à la formation d'opacités irréversibles puis à l'apparition de déficiences visuelles et de la cécité.

Les programmes d'élimination du trachome dans les pays d'endémie comprend 4 volets :

  • la chirurgie pour traiter le stade cécitant de la maladie (trichiasis trachomateux) ;
  • les antibiotiques pour traiter l'infection ;
  • le nettoyage du visage ;
  • l'amélioration de l'environnement, en particulier en améliorant l'accès à l'eau potable et l'assainissement.

Source : Organisation mondiale de la santé

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