Nouveaux cas de typhus des broussailles (scrub typhus) au Népal

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Au Népal, dans la semaine du 29 mai au 6 juin 2022, au moins 21 cas de typhus des broussailles (en moyenne 3 cas/jour) ont été détectés au laboratoire de l'hôpital des maladies tropicales et infectieuses de Sukraraj (STIDH) à Katmandou. Des échantillons ont été envoyés de différents hôpitaux de la capitale Katmandou, prélevés chez des patients qui ont présenté de la fièvre ou des symptômes qui ressemblent au typhus des broussailles. Le diagnostic a été confirmé par un kit de diagnostic rapide.

Les cas au Népal a augmenté depuis 2015 et sont surtout le fait de personnes vivant dans des abris temporaires où ils auraient pu être exposés à des aoûtats (acariens larvaires). Habituellement ils sont signalés entre juillet et octobre, avec un pic en septembre, ce qui signifie que le typhus des broussailles a probablement commencé sa propagation au Népal, et par conséquent, les cas devraient augmenter dans les jours ou semaines à venir.

Rappels sur le typhus de broussailles .

Le typhus des broussailles, appelé également scrub typhus ou tsutsugamushi, est une infection bactérienne causée par Orientia tsutsugamushi (anciennnement nommée _Rickettsia tsutsugamushi_ou Rickettsia orientalis), qui appartient à l'ordre des Rickettsiales de la famille des Rickettsiaceae. L'homme est un hôte accidentel de ces bactéries, le réservoir de l'infection est animal (rongeurs, lapins, porcs). La transmission se fait par piqûre de larves de trombiculidés (Leptotrombidium deliense). Ces acariens proches des aoutats vivent habituellement dans des zones broussailleuses des zones montagneuses.

Le typhus des broussailles s'observe essentiellement en Extrême-Orient.

C'est une maladie fébrile aiguë qui se caractérise par un chancre d'inoculation de la peau associé à une éruption (apparition de boutons) sur l'ensemble du corps avec une inflammation des ganglions lymphatiques et une fièvre de deux à quatre semaines. Elle peut impliquer plusieurs organes si le malade n'est pas traité. L'encéphalite constitue une manifestation tardive avec un risque élevé de décès. Le traitement repose sur l'antibiothérapie (tétracycline ou rifampicine dans les formes résistantes). La mortalité est susceptible d'atteindre 25 % des cas qui ne sont pas traités par la doxycycline et éventuellement la rifampicine.

Conséquences pour le voyageur.

Le risque est faible pour les voyageurs mais ceux qui campent ou pratiquent le trekking peuvent être exposés. Pour éviter les piqûres de tiques, le voyageur doit prendre certaines précautions :

  • rester sur des sentiers balisés et et éviter de s'asseoir dans l'herbe ou de passer à travers les buissons, zones boisées et humides ;
  • préférer des vêtements couvrants (pantalon, manches longues, chaussures fermées et chaussettes remontant sur le bas des pantalons) imprégnés d'un insecticide ;
  • traiter éventuellement les vêtements avec un insecticide ;
  • protéger les zones de peau exposées avec un répulsif à base de DEET ;
  • en fin d'activité, inspecter toutes les parties du corps, afin d'enlever une éventuelle tique dès que possible ;
  • extraire la tique à l'aide d'un tire-tique disponible en pharmacie, ou d'une pince-à-épiler ;
  • éviter d'écraser la tique, de la brûler ou d'appliquer diverses substances.

Pour le voyageur, en cas de fièvre, de rougeur de la peau ou d'autres symptômes nouveaux après une piqûre de tique, consulter rapidement un médecin.

Source : Promed.

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