Aux Etats-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont annoncé le 27 juillet 2022 l'identification, dans des échantillons environnementaux domestiques, de la bactérie Burkholderia pseudomallei responsable d'une maladie rare et grave appelée mélioïdose. Pour la première fois, la bactérie a été identifiée dans des échantillons de sol et d'eau prélevés dans la région côtière du golfe du Mississippi.
Deux personnes non apparentées vivant à proximité géographique dans la région de la côte du golfe du Mexique, dans le sud des États-Unis, sont tombées malades de la mélioïdose à deux ans d'intervalle - en 2020 et 2022 - ce qui a incité les responsables de la santé de l'État et le CDC à prélever des échantillons et à tester les produits ménagers, le sol et l'eau au domicile des deux patients et dans les environs, avec leur autorisation.
Trois des échantillons prélevés dans le sol et l'eau des flaques d'eau en 2022 ont été testés positifs aux CDC pour B. pseudomallei, ce qui indique que la bactérie de l'environnement était la source probable de l'infection pour les deux personnes et qu'elle était présente dans la région depuis au moins 2020.
Rappel sur la mélioïdose :
La mélioïdose (appelée également maladie de Whitmore) est une infection due à Burkholderia pseudomallei (ou bacille de Whitmore) une bactérie de l'environnement retrouvée dans les eaux de surface, la boue, les sols argileux humides, notamment lors de l'inondation des rizières et de la plantation du riz au début de la saison de la mousson.
La mélioïdose est considérée comme endémique ou potentiellement endémique en Australie (nord du Queensland, Australie occidentale, région du détroit de Torres, région de Kimberley), en Thaïlande, à Singapour, en Malaisie, au Myanmar (Birmanie), au Viet Nam, en Chine du sud, à Hong Kong, dans le sultanat de Brunei, au Laos, au Cambodge, à Taïwan et en Inde. Des cas sporadiques ont été rapportés dans de nombreux pays (liste non exhaustive) en Asie (Indonésie, Bangladesh, Japon, Philippines, Pakistan, Sri Lanka, Népal), sur le continent américain et dans les Caraïbes (Aruba, Guadeloupe, Guyane, Martinique , Porto Rico, Équateur, Panama, El Salvador, Haïti, Brésil, Costa Rica, Mexique, Venezuela, Honduras, Guatemala, États-Unis, Trinidad, République Dominicaine, Iles Vierges, Pérou), dans le Pacifique (Guam, Fidji, Papouasie-Nouvelle Guinée, Nouvelle Calédonie) en Afrique et au Moyen Orient (Iran, Ouganda, Sierra Leone, Gambie, Madagascar, Kenya, Nigeria).
On estime le nombre de cas annuel à 165 000, dont 89.000 décès. La maladie peut survenir en zone d'endémie sur un mode épidémique et son incidence est directement liée à la saison des pluies et aux inondations. Elle touche préférentiellement les personnes travaillant dans l'agriculture, les mines et la construction. En dehors des zones d'endémie, des cas d'importation sont régulièrement rapportés chez des touristes et des migrants. Les écotouristes et les voyageurs en condition aventureuse sont plus exposés.
La mélioïdose peut être contractée de trois manières :
La transmission interhumaine a été décrite mais est exceptionnelle. Outre l'homme, de nombreuses espèces animales peuvent être infectées.
Le tableau clinique de la mélioïdose ressemble à celui de nombreuses autres maladies ce qui entraîne souvent des retards de diagnostic.
Le délai entre une exposition à la bactérie et l'apparition des symptômes n'est pas clairement défini. On estime la période d'incubation moyenne à neuf jours (1-21 jours), mais les symptômes peuvent débuter plus rapidement (<24 heures) après une inhalation.
Le traitement repose sur des antibiotiques administrés pendant plusieurs mois. Il débute par un traitement par voie intraveineuse (ceftazidime ou méropénème) suivi d'une antibiothérapie prolongé par voie orale (trimethoprim-sulfamethoxazole, amoxicilline/acide clavulanique).
Prévention pour le voyageur : Il n'existe pas de vaccin contre la mélioïdose.
Le risque de contracter une mélioïdose est faible sauf à être impliqué dans des travaux agricoles ou des interventions humanitaires lors d'inondation. Les mesures suivantes permettent de réduire le risque d'exposition :
Source : Outbreak News Today.
Référence principale :
Référence principale :