Nouvelle souche de gonocoque résistante à plusieurs antibiotiques détectée au Massachussetts, USA

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Aux États-Unis, les autorités sanitaires du Massachusetts ont annoncé le 19 janvier 2023 avoir détecté une souche de Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) chez un résident du Massachusetts qui a montré une réponse réduite à plusieurs antibiotiques. C'est la première fois qu'une résistance ou une réponse réduite à cinq classes d'antibiotiques est identifiée dans lagonorrhéeaux États-Unis.

Le patient avait consulté pour une urétrite acquise probablement dans le Massachusetts, car aucun antécédent de voyage récent n'a été signalé, mais un voyage récent par des partenaires sexuels n'a pu être exclu. Le patient a été traité avec succès par ceftriaxone 500 mg IM. L'isolat a présenté une sensibilité réduite aux céphalosporines (ceftriaxone, céfixime, céfoxitine) et à l'azithromycine ; et une résistance à la ciprofloxacine, à la pénicilline et à la tétracycline.

L'isolat est d'un type de séquence multilocus, MLST 8123, qui a été initialement identifié dans la région Asie-Pacifique. Huit cas du même type de séquence, présentant également une sensibilité réduite à la ceftriaxone, ont été identifiés au Royaume-Uni entre décembre 2021 et juin 2022. Tous les individus au Royaume-Uni ont été traités avec succès par la ceftriaxone.

Une surveillance accrue a permis d'identifier un deuxième isolat qui présente probablement une sensibilité réduite similaire à la ceftriaxone et au céfixime. Le patient infecté a également était traité avec succès par la ceftriaxone. À ce jour, aucun lien direct entre les deux personnes n'a été identifié.

L'émergence de cette souche indique l'évolution continue de N. gonorrhoeae et sa capacité à développer une résistance aux traitements antimicrobiens.

Dans le Massachusetts, les cas de gonorrhée confirmés en laboratoire ont augmenté de 312 % depuis le point bas de 1 976 cas en 2009, pour atteindre 8 133 cas en 2021. Au niveau national, les cas confirmés ont augmenté de 131 % entre 2009 et 2021, avec 696 764 cas signalés aux États-Unis en 2021, selon les données préliminaires publiées par les CDC.

Rappels sur les infections à gonocoque et leur** prévention**

La gonococcie (également appelée gonorrhée ou encore blennorragie) qui est due au gonocoque, une bactérie nomméeNeisseria gonorrhoeae, est la deuxième Infection Sexuellement Transmissible (IST) après les infections à chlamydia en terme de fréquence.

Elle se transmet la plupart du temps lors d'un rapport sexuel vaginal, anal ou buccogénital mais aussi de la mère à l'enfant pendant l'accouchement.

Elle se manifeste habituellement chez l'homme par un écoulement génital purulent et des brûlures lors de la miction (urétrite aiguë) ; l'incubation est de 2 à 5 jours. Elle peut se compliquer d'une orchiépididymite avec le risque d'hypofertilité, d'une prostatite ou d'un rétrécissement urétral. Chez la femme, jusqu'à 70 % des cas sont totalement asymptomatiques. Lorsqu'elle est symptomatique, l'infection se traduit par une cervico-vaginite avec des leucorrhées, souvent associée à une urétrite. L'évolution peut se faire vers, une salpingite compliquée éventuellement d'une stérilité et d'un risque de grossesse extra-utérine.

Il y a également chez les hommes et les femmes des formes anorectales (anorectite purulente) et pharyngées (asymptomatiques le plus souvent).

Les formes généralisées sont plus rares : arthrites, septicémies, endocardites, périhépatite chez la femme, atteintes cutanées, méningite.

Par ailleurs l'infection à gonocoque facilite la transmission du VIH.

Prévention

Elle repose sur différents moyens.

  1. L' usage de préservatifs masculins et féminins avecmarquage CEavec tout partenaire occasionnel ou inconnu, quels que soient les pratiques sexuelles et le type de rapports.

  2. Un dépistage précoce de l'infection

  3. Un traitement adapté et précoce qui limite le risque de complication et réduit la transmission. Le traitement des partenaires récent est indispensable. Il repose sur 500 mg de ceftriaxone en une injection intramusculaire unique.

Source : Massachusetts Departement of Public Health.

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