L'Australie alerte sur l'encéphalite de Murray Valley Médecine des voyages

Publié le 17 fév. 2023 à 17h50

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

En Australie, les responsables de la santé du Territoire du Nord [NT] ont émis une alerte invitant le public à prendre des précautions telles que porter un insectifuge, à la suite du signalement d'un décès d'une personne atteinte d'encéphalite de Murray Valley (MVE). Ce sont les résidents et les visiteurs du Top End qui ont le risque le plus élevé, et la période à risque se situe entre février et juin.

Le NT Health a déclaré que l'infection virale avait probablement été contractée à Darwin par une piqûre de moustique et n'a pas fourni l'âge ni le genre de la personne. C'est le 5e décès dû au virus dans le NT au cours des 2 dernières décennies.

Rappels sur l'encéphalite de Murray Valley

Le virus de l'encéphalite de Murray Valley est un Flavivirus de la famille des Flaviviridae, responsable d'une zoonose endémique au nord de l'Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. C'est un arbovirus transmis par les moustiques qui survit dans un cycle oiseau-moustique-oiseau. Les oiseaux aquatiques de l'ordre des Ciconiiformes, dont font partie les hérons et les cormorans, constituent le réservoir normal. Bovins, marsupiaux, chevaux, moutons et singes constituent des réservoirs secondaires. Le principal moustique vecteur est Culex annulirostris.

L'infection chez l'homme survient après piqûre du moustique. La plupart des cas sont asymptomatiques. La maladie dure habituellement 2 semaines et se caractérise par l'apparition de fièvre, céphalées, myalgies pendant 2 à 5 jours. Puis surviennent des complications neurologiques (encéphalite, syndrome méningé, convulsions, quadriplégie spasmodique, paralysies respiratoires et coma). 

Le taux de létalité atteint 20 %. Des séquelles neurologiques apparaissent chez 50 % des personnes infectées.

Pour minimiser le risque d'être piqué par les moustiques, les voyageurs devraient: 
  • porter vêtements de couleur claire imprégnés d'insectifuge avec des manches longues, des pantalons longs et chaussettes, entre le crépuscule et l'aube dans les zones où les moustiques sont nombreux, 
  • utiliser un répulsif protecteur contenant 20 % de DEET ou Picaridin 
  • éviter l'exposition en plein air au crépuscule et la nuit à proximité des zones de forêts denses et autres secteurs où la pullulation de moustiques est importante,
  • utiliser des installations d'hébergement climatisées et des moustiquaires imprégnées la nuit 
  • utiliser des serpentins anti-moustiques, des sprays de barrière contenant de la bifenthrine dans les patios et en plein air près des maisons.

Source : Promed.