Aux Etats-Unis, l'Arizona a connu en 2021 sa plus grande épidémie d'infections à virus West Nile

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Aux Etats-Unis, dans l'Arizona, une épidémie record d'infections par le virus West Nile a fait 101 morts.

Le virus du Nil occidental (VNO) a été découvert aux États-Unis en 1999 et détecté pour la première fois en Arizona en 2003, lorsque seulement 12 cas ont été enregistrés. Depuis lors, les totaux annuels de l'État ont souvent avoisiné les 100 cas, le comté de Maricopa se taillant toujours la part du lion. Un record a été établi en 2004, avec 391 cas enregistrés, dont 355 dans le comté de Maricopa.

Au cours de l'été 2021, l'épidémie de VNO de Maricopa a totalisé 1 487 cas symptomatiques, multipliant par plus de quatre le record de 2004. Il s'agit de la plus importante épidémie de VNO jamais enregistrée dans un comté du pays. Pourtant, le nombre de cas enregistrés dans le comté de Maricopa est probablement très inférieur à la réalité. Sur les 1 487 personnes malades, 1 014 (68 %) ont été hospitalisées et 956 (64 %) ont développé une maladie neuro-invasive. Les 101 décès sont survenus chez les personnes présentant une atteinte neurologique. L'âge médian de tous les cas était de 66 ans et l'âge médian des personnes décédées était de 79 ans. En outre, 78 infections asymptomatiques ont été détectées lors du dépistage de routine des dons de sang.

On estime que pour chaque cas neuro-invasif, il y a entre 30 et 70 cas symptomatiques non neuro-invasifs. Le nombre réel de cas de l'épidémie de 2021 se situerait donc entre 28 700 et 67 000 dans le comté, qui compte une population d'environ 4,5 millions d'habitants.

On ne sait pas exactement ce qui a déclenché cette épidémie massive. Mais il est probable qu'elle s'explique par une confluence de facteurs : l'augmentation des pluies et des températures qui prolongent la saison du VNO en Arizona, la croissance démographique récente et le développement de l'habitat à Maricopa, ainsi que l'évolution des comportements en matière de soins de santé pendant la pandémie de Covid19.

Rappels sur le** virus West Nile**

Le virus West Nile est considéré aujourd'hui comme le Flavivirus le plus répandu après celui de la dengue. Il appartient à la famille des Flaviviridae du genre Flavivirus. Ce sont les oiseaux migrateurs qui jouent le rôle d'animaux réservoirs du virus West Nile. La transmission du virus West Nile se fait via la piqûre de moustiques du genre Culex : après avoir piqué des oiseaux infectés, les femelles moustiques deviennent compétentes pour la transmission du virus aux humains lors d'un repas sanguin.

Dans la majorité des cas (80 %), l'infection par le virus West Nile est asymptomatique.

  • Les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l'apparition brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation. Cette fièvre est accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'une toux, d'un gonflement des ganglions du cou, et souvent d'une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.
  • Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) surviennent dans moins de 1% des cas. Plus rarement encore, d'autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître.

Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. Mais l'infection virale peut s'avérer mortelle principalement chez les adultes séniors.

Conseils aux voyageurs

  • Bien que l'infection à virus West Nile soit rare chez les voyageurs, pour se protéger il est conseillé de porter des vêtements de couleur claire avec des manches longues, pantalons et chaussettes dans les zones où les moustiques sont présents, surtout au crépuscule et à l'aube quand ils sont les plus actifs; et de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant un insectifuge contenant du DEET.
  • Consulter un médecin en cas d'apparition soudaine de symptômes grippaux accompagnés d'une température élevée (fièvre) après un voyage dans une zone à risque.

Source : ProMED

 

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