Au Nigeria, les cas de fièvre de Lassa sont plus nombreux qu'en 2022

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Ai Nigeria, le bilan de la fièvre de Lassa pour la période comprise entre les semaines épidémiologiques (SE) 1 et 16 de 2023 comparé à la même période de 2022 est le suivant :

  • Cas suspects : 4908 en 2023 contre 4272 en 2022 ;
  • Cas confirmés : 897 en 2023 contre 751 en 2022 ;
  • Décès : 154 en 2023 contre 140 en 2022n soit des taux de létalité respectifs de 17,2% et 18,6%.

En 2023, la zone touchée par l'épidémie est plus importante qu'en 2022 : 26 États touchés contre 23 en 2022, et 103 Zones Gouvernementales touchées contre 95 en 2022.

Au total, 72% de tous les cas confirmés de fièvre de Lassa ont été signalés dans les États d'Ondo(32 %), d'Edo (29 % ) et de Bauchi (11 %). Le groupe d'âge le plus touché est celui des 21-30 ans avec des âges extrêmes de 1 à 93 ans et un âge médian de 32 ans. Le rapport hommes/femmes pour les cas confirmés est de 1:0,9.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le _ tableau clinique _ de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

_ Aucun vaccin _ n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la _ ribavirine _, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée

Source : ProMED.

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