Nigeria : actualisation des données concernant l'épidémie de fièvre de Lassa

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Au Nigéria, depuis le début de l'année et jusqu'à la semaine 37 (semaine se terminant le 17 septembre), le pays a enregistré :

  • 7 352 cas suspects de fièvre de Lassa ;
  • 1 068 cas confirmés ;
  • 181 décès dans les cas confirmés (taux de létalité de 16,9 %).

Vingt-huit États du pays sont touchés, dont Ondo, Edo, Bauchi et l'État d'Anambra et 75 % des cas confirmés ont été signalés dans les États d'Ondo, d'Edo et de Bauchi. Le groupe d'âge le plus touché est celui des 21-30 ans (Fourchette d'âge : 1 à 93 ans, âge médian : 32 ans). Le rapport hommes/femmes pour les cas confirmés est de 1:0,9.

Le nombre de cas suspects a augmenté par rapport à celui rapporté pour la même période en 2022 (7 352 vs 6 733).

La maladie a été identifiée pour la première fois au Nigéria, dans l’État de Borno, en 1969 et elle est **endémique dans le pays## . La maladie se transmet tout au long de l’année. Cependant, de grandes

épidémies saisonnières** surviennent pendant la saison sèche, généralement de décembre à avril. Cas confirmés par semaine épidémiologique, 2019- 2023, Nigeria

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le _ tableau clinique _ de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

_ Aucun vaccin _ n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la _ ribavirine _, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée.

Source : Nigeria Centre for Disease Control and Prevention