Pérou : augmentation des cas de loxoscelisme dans certaines régions du pays

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Au Pérou, un garçon de neuf ans mordu par une araignée Loxosceles, a présenté une grave insuffisance rénale. L'enfant a dû être transféré de Cañete à Lima, où il a été hospitalisé pendant plus d'une semaine dans une unité de soins intensifs où il a été hémodialysé quotidiennement. L'enfant a également bénéficié d'une assistance respiratoire, d'un traitement antibiotique et de transfusions.

En 2023, jusqu'à la première semaine d'octobre, 921 cas d'empoisonnement et 3 décès en lien avec la morsure d’une araignée Loxosceles, ont été enregistrés. Les départements les plus touchés ont été San Martín, Arequipa et Lima, qui ont enregistré plus de 50 % des cas.

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Au Pérou, depuis 2016, le système de déclaration des cas d’arachnoïdie a été amélioré. Il s’agit d’un problème de santé publique. Au cours des six dernières années, plus de 7 000 cas ont été signalés. Ces dernières années, 1 916 cas d’accidents dus aux Loxosceles ont été signalés en 2019, 957 en 2020 et 766 en 2021, ce qui correspond à des taux d’incidence pour 100 000 habitants de respectivement 3,69, 1,88 et 1,37. Sur ces trois années, 2 décès ont été signalés en 2019. Ce sont les région de San Martin, Lima et Arequipa qui ont signalé le plus grand nombre de cas. Au Pérou, comme dans d'autres pays du continent sud-américain, le loxoscelisme est considéré comme un problème de santé publique.

Les principales espèces de Loxosceles d'intérêt médical en Amérique du Sud sont L. laeta, L. gaucho et L. intermedia. Ces araignées sont lucifuges et sensibles à l'humidité, c'est pourquoi on les trouve dans des endroits secs et sombres. Dans la maison, on les trouve derrière les tableaux, les meubles, les miroirs, les vêtements entreposés, les bibliothèques. En zone péri-domicilaire, on les trouve dans les fissures des murs, les troncs d'arbres et les hangars. Elles ne sont pas très agressives et la morsure est produite comme une défense contre l'impossibilité de fuir ou lorsqu'elles sont écrasées contre le corps. Elles sont solitaires, mais lorsque les conditions environnementales sont favorables, elles peuvent se trouver en grand nombre.

Les Loxosceles produisent un venin qui a une action nécrosante, hémolytique (hémolyse intravasculaire) et pro-coagulante.

L’aspect clinique dépend de la toxicité qui est variable. Les formes les plus sévères se caractérisent le plus souvent par une lésion locale nécrotique d’extension progressive qui apparaît dans les jours suivant la morsure. La gravité de l’envenimation est due à l’apparition inattendue de signes généraux comme une fièvre importante. Ces réactions systémiques rares peuvent survenir chez l’enfant. Elles se manifestent par une forme viscéro-cutanée associée à une sévère hémolyse intravasculaire (anémie hémolytique) et des phénomènes de thrombocytopénie, hémoglobinurie et hématurie. Elle apparaît entre 6 et 24 h après la morsure.

Pour les cas simples, on utilise un traitement symptomatique à base de désinfection locale par un antiseptique et par la prise d’un antalgique. Pour les cas graves, l’envenimation peut être traitée par un sérum anti-venin. Pour traiter le phénomène de nécrose, la chirurgie sera nécessaire avec une greffe de peau envisageable Le diagnostic rapide permet d'éviter les cas de mortels.

Source : Reporte Epidemiologico de Cordoba - Argentina