L'OMS vient d'inclure le noma dans la liste officielle des maladies tropicales négligées

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le 15 décembre l'inclusion du noma (cancrum oris ou stomatite gangreneuse) dans sa liste officielle des maladies tropicales négligées (MTN), ce qui constitue un pas décisif vers la résolution de l'un des problèmes de santé les plus méconnus au monde.

Le noma, dont le nom vient du grec « dévorer », détruit les tissus mous et les tissus osseux de la bouche et du visage. Cette maladie touche principalement les jeunes enfants malnutris (âgés de 2 à 6 ans) dans les régions d'extrême pauvreté. Elle n.

Elle commence par une inflammation des gencives qui, si elle n'est pas traitée à temps, se propage rapidement pour détruire les tissus faciaux et les os. La lésion s’étend autour de la bouche et peut atteindre les lèvres, les joues, les mâchoires, le nez et même la zone orbitale. Elle entraîne souvent la mort avec 80% de décès en l’absence de traitement, les survivants étant gravement défigurés.

Il est difficile d'estimer avec précision le nombre de cas de noma en raison de la progression rapide de la maladie et de la stigmatisation qui y est associée, ce qui contribue à ce que de nombreux cas ne soient pas diagnostiqués. En 1998, l’OMS estimait que près de 140 000 cas de noma survenaient chaque année. Les cas de noma se rencontrent principalement en Afrique subsaharienne, bien que des cas aient également été signalés en Amérique et en Asie.

Le noma est causé par des bactéries présentes dans la bouche. De nombreux facteurs de risque sont associés à cette maladie, notamment une mauvaise hygiène bucco-dentaire, la malnutrition, un système immunitaire affaibli, des infections telle que la rougeole et l'extrême pauvreté. Le noma n'est pas contagieux, mais il a tendance à frapper lorsque les défenses de l'organisme sont affaiblies.

Le dépistage précoce est essentiel, car le traitement est plus efficace aux premiers stades de la maladie, c’est à dire la gingivite nécrosante aiguë. Le traitement comprend des antibiotiques, des conseils et un soutien pour améliorer l'hygiène bucco-dentaire à l'aide de bains de bouche désinfectants et de suppléments nutritionnels. S'il est diagnostiqué aux premiers stades de la maladie, le traitement peut permettre une bonne cicatrisation des plaies sans conséquences à long terme. Dans les cas les plus graves, cependant, une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire. Les enfants qui survivent au stade gangreneux de la maladie risquent de souffrir d'une grave défiguration du visage, d'avoir des difficultés à manger et à parler, d'être stigmatisés et isolés socialement et d'avoir besoin d'une chirurgie réparatrice.

Le noma est souvent pris en charge par les programmes de santé bucco-dentaire dans les zones endémiques et la collaboration avec les programmes de lutte contre les MTN au niveau opérationnel peut être renforcée, notamment en intégrant le noma dans les activités visant à détecter et à prendre en charge les maladies tropicales négligées liées à la peau (MTN cutanées).

Le gouvernement du Nigeria a été le fer de lance de l'action visant à inclure le noma dans la liste des MTN. Le processus d'ajout de nouvelles maladies à la liste des MTN a été établi par le Strategig and Technical Advisory Group for Neglected Tropical Disease en 2016. Depuis lors, les maladies suivantes ont été ajoutées : mycétome (2016) ; chromoblastomycose et autres mycoses profondes (2017 ; fusionnées en un seul groupe avec le mycétome) ; gale (2017) ; envenimation par morsure de serpent (2017) ; et noma (2023). Actuellement, avec le noma, la liste des MTN de l'OMS comprend 21 maladies ou groupes de maladies.

Pour plus d'informations sur le noma, il est possible de consulter la brochure publiée par l'OMS.

Source : Organisation mondiale de la Santé