Bilan de la fièvre d'Oropouche au Brésil et au Pérou à la fin février 2024

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Au Brésil, le 2 février 2024, le point focal national (PFN) du Règlement sanitaire international (RSI) a notifié pour la première fois l'apparition de cas de maladie à virus Oropouche (OROV) dans l'État d'Amazonas et a indiqué que des cas supplémentaires de maladie à virus OROV signalés dans les États d'Acre et de Roraima faisaient l'objet d'une enquête.

Entre la semaine épidémiologique (SE) 1 et la SE 8 de 2024, le OROV a été détecté dans 2 104 échantillons, dont 1 821 correspondent à l'État d'Amazonas, 172 à Rondônia, 51 à Acre et 12 à Roraima. Il convient de noter que tous les cas détectés en 2023 et 2024 avaient un site d'infection probable dans les États de la région Nord du Brésil (Acre, Amazonas, Pará, Rondônia et Roraima), y compris les cas signalés dans des États d'autres régions du pays, chez des personnes ayant visité ces États.

Depuis 2023, la détection des cas de maladie à virus OROV dans les États de la région amazonienne, où la maladie est considérée comme endémique, a augmenté en raison de la décentralisation du diagnostic biomoléculaire en dehors des laboratoires centraux de santé publique du pays. En 2023, 773 échantillons ont été diagnostiqués comme étant des OROV par biologie moléculaire (RT-qPCR).

Au Pérou, en 2024, entre la SE 1 et la SE8, 146 cas d'OROV ont été signalés dans les départements de Loreto, Ucayali et Madre de Dios, ce qui représente le plus grand nombre de cas signalés à ce jour dans le pays. Les provinces où des cas confirmés ont été signalés sont les suivantes : Maynas, (département de Loreto) (n=74) ; Coronel Portillo (département d'Ucayali) (n=38) ; Tambopata (département de Madre de Dios) (n=14) ; Mariscal Ramon Castilla (Loreto) (n=6) ; Tahuamanu (Madre de Dios) (n=4) ; Atalaya, (Ucayali) (n=4) ; Padre Abad, (Ucayali) (n=4) ; et Datem del Marañon (Loreto) (n=2).

Entre 2016 et 2022, 94 cas d'Oropouche ont été signalés dans 6 départements du pays : Madre de Dios, Cusco, San Martin, Cajamarca, Loreto et Ayacucho. Sur l'ensemble des cas cumulés, 45 % sont survenus en 2016, liés à des foyers à Madre de Dios, Cusco et Ayacucho.

Rappels sur le virus Oropouche :

Le virus Oropouche est un virus de la classe des arbovirus, de la famille des Bunyaviridae (sérogroupe Simbu), transmis par les moustiques (Culicoides paraensis) de la famille des Ceratopogonidae, présents dans les lieux d'eau stagnante. Il existe un cycle sauvage qui fait intervenir des hôtes comme les primates et lesparesseux, et un cycle urbain où l'homme reste l'hôte principal.

La maladie produit des symptômes semblables à ceux de la dengue ce qui complique son diagnostic. Après une incubation de 4-8 jours, les symptômes sont : fièvre, maux de tête, arthralgies, myalgies, frissons, avec parfois des nausées, des vomissements et des signes cutanés. Les symptômes durent de 5 à 7 jours, cependant, la récupération complète peut prendre jusqu'à plusieurs semaines chez certains patients. De rares cas de méningo-encéphalite ont été signalés.

Des épidémies de fièvre à virus Oropouche ont été décrites dans les communautés rurales et urbaines du Brésil, de l'Équateur, du Panama, du Pérou et à Trinité-et-Tobago.

Les mesures de protection individuelle reposent sur la prévention des piqûres de moucherons à l'aide de barrières mécaniques (moustiquaires), de dispositifs insectifuges, de vêtements traités contre les insectes et de répulsifs anti-moustiques. Les insecticides chimiques tels que la deltaméthrine et le N,N-diéthyl-méta-toluamide (DEET) ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les espèces Culicoides et Culex.

Source : Pan American Health Organization