La fièvre d'Oropouche progresse en Bolivie
En Bolivie, la fièvre d'Oropouche progresse dans le département de La Paz, qui compte désormais 24 cas positifs et plus de 50 cas suspects. La maladie, nouvelle dans le pays, mobilise les autorités qui forment le personnel à la prise en charge des patients et enseignent à la population les mesures de prévention.
"Les municipalités d'Irupana, Cajuata et Chulumani sont touchées par cette nouvelle maladie. Le SEDES [Service départemental de santé] travaille sur le sujet depuis que les premiers foyers ont été enregistrés, c'est-à-dire depuis la semaine dernière (début avril).", a déclaré le responsable de l'épidémiologie et de la recherche du SEDES de La Paz, Javier Mamani.
Les données montrent que la municipalité d'Irupana compte le plus grand nombre de cas positifs, avec 22 cas jusqu'à présent. Cajuata compte un cas, tout comme Chulumani.
M. Mamani a précisé que 64 % des personnes touchées sont des adultes, 18 % des adolescents et 18 % des mineurs âgés de 5 à 12 ans.
Les autorités sanitaires mènent des enquêtes sur les foyers afin de trouver le vecteur qui transmet la fièvre d'Oropouche [virus]. Pour l'instant, la lutte à La Paz se concentre sur l'élimination des moustiques.
Dans le département de Pando, il a été confirmé que la cause [transmission] de la maladie [virus] est le moucheron Culicoides paraensis, un insecte communément appelé ején ou marigüí, comme l'a indiqué le directeur technique du SEDES de Pando, Danny Hugo Mendoza. Dans ce département, il y a un total de 14 cas positifs à ce jour, mais de nombreux habitants ont déjà présenté des symptômes de la maladie. On estime qu'à Cobija, 60 % de la population a déjà présenté les symptômes de l'Oropouche, a déclaré Mendoza.
Le pays travaille dans le cadre d'une surveillance tripartite avec le Pérou et le Brésil.
Rappels sur le virus Oropouche
Le virus Oropouche est un virus de la classe des arbovirus, de la famille des Bunyaviridae (sérogroupe Simbu), transmis par les moustiques (Culicoides paraensis) de la famille des Ceratopogonidae, présents dans les lieux d'eau stagnante. Il existe un cycle sauvage qui fait intervenir des hôtes comme les primates et les paresseux, et un cycle urbain où l'homme reste l'hôte principal.
La maladie produit des symptômes semblables à ceux de la dengue ce qui complique son diagnostic. Après une incubation de 4-8 jours, les symptômes sont : fièvre, maux de tête, arthralgies, myalgies, frissons, avec parfois des nausées, des vomissements et des signes cutanés. Les symptômes durent de 5 à 7 jours, cependant, la récupération complète peut prendre jusqu'à plusieurs semaines chez certains patients. De rares cas de méningo-encéphalite ont été signalés.
Des épidémies de fièvre à virus Oropouche ont été décrites dans les communautés rurales et urbaines du Brésil, de l'Équateur, du Panama, du Pérou et à Trinité-et-Tobago.
Les mesures de protection individuelle reposent sur la prévention des piqûres de moucherons à l'aide de barrières mécaniques (moustiquaires), de dispositifs insectifuges, de vêtements traités contre les insectes et de répulsifs anti-moustiques. Les insecticides chimiques tels que la deltaméthrine et le N,N-diéthyl-méta-toluamide (DEET) ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les espèces Culicoides et Culex.
Source : El Deber