Près de 100 cas de salmonellose liée à la consommation de melon au Royaume-Uni
En septembre 2023, l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a identifié des cas de Salmonella Saintpaul en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles. D'autres personnes malades ont été observées au Portugal à la suite d'une alerte lancée par le Royaume-Uni.
Au total, 98 cas ont été identifiés, dont 93 au Royaume-Uni et 5 au Portugal, et près de la moitié d'entre eux étaient âgés de moins de 10 ans, selon l'étude de la revue Epidemiology and Infection.
Les informations relatives à l'incident survenu au Royaume-Uni ont été partagées via le système EpiPulse du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) à la fin du mois d'octobre 2023. Ce système a révélé des cas dans d'autres pays. L'ECDC a confirmé à Food Safety News que deux cas avaient été signalés au Danemark. Si d'autres pays ont connu des infections à Salmonella Saintpaul, ils n'ont pas pu être reliés à l'épidémie sur le plan microbiologique ou épidémiologique.
La plupart des patients vivaient en Angleterre, mais l'Écosse en comptait 10 et le Pays de Galles 5. Les dates de réception des échantillons s'échelonnaient du 28 septembre au 30 novembre 2023. Les cas avaient un âge médian de 20 ans, allant de 10 mois à 89 ans ; 28 % avaient moins de 5 ans et 43 % moins de 10 ans. Près des 2/3 étaient des femmes. Cinq malades ont été identifiés au Portugal, avec des dates de prélèvements allant du 4 au 24 octobre 2023. Les patients étaient âgés de 2 à 8 ans et 80 % étaient des femmes.
L'enquête sur l'épidémie comprenait une étude cas-témoins. Parmi les 25 cas britanniques inclus dans l'étude, 13 ont signalé la présence de sang dans les selles et 5 ont été hospitalisés. Cent témoins ont été recrutés par l'intermédiaire d'un panel d'étude de marché. L'analyse des expositions alimentaires chez les cas et les témoins a mis en évidence une forte association avec la consommation de melon cantaloup. La consommation de melon a été rapportée par 13, soit 52 %, des cas contre 24, soit 24 %, des témoins. Il n'a pas été possible d'obtenir des échantillons de melon. En raison de facteurs tels que la fin rapide de l'épidémie et la courte durée de conservation des melons, aucune mesure de contrôle de santé publique n'a été prise, comme le rappel de produits. Des enquêtes de traçabilité des aliments sur la source du produit sont en cours. Au Royaume-Uni, les chaînes d'approvisionnement en fruits frais présentent des variations saisonnières, ce qui pourrait expliquer la montée et la descente en flèche de l'épidémie, ont déclaré les scientifiques.
- Des enquêtes épidémiologiques plus larges ont fourni des preuves supplémentaires d'un lien avec le cantaloup.
Lors des entretiens initiaux visant à formuler des hypothèses, les cinq cas ont confirmé avoir consommé du melonn dont trois ont déclaré avoir consommé du melon cantaloup. - Parmi les trois établissements d'enseignement fréquentés par certains malades, tous ont servi du melon au cours de la semaine précédant l'apparition des symptômes. Deux ont confirmé avoir servi du melon cantaloup.
- Dix cas ont également fourni des détails provenant de la carte de fidélité d'un supermarché pour le même détaillant. Trois ont déclaré avoir consommé du melon cantaloup dans des questionnaires ciblés. Les informations sur les achats de 7 cas ont révélé qu'ils avaient acheté du cantaloup avant l'apparition des symptômes.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments a identifié une série de facteurs qui augmentent le risque de contamination des melons par les salmonelles, notamment le contact et la proximité des systèmes de production agricole et de transformation avec les réservoirs animaux, l'utilisation d'eau contaminée dans la production agricole et la contamination ou la contamination croisée pendant ou après la récolte.
"L'analyse épidémiologique apporte la preuve d'un lien avec le melon cantaloup. À la lumière de cette épidémie et d'autres grandes épidémies récentes de Salmonella liées à la consommation de melon, le cantaloup et d'autres variétés de melon devraient être considérés comme des sources potentielles d'infection lors de futures épidémies de Salmonella", ont déclaré les chercheurs.
Source : Food Safety News