Une myase due à Cochliomyia hominivorax est responsable d'un décès au Costa Rica

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Au Costa Rica, le ministère de la santé a confirmé la semaine dernière le décès d'une jeune femme de 19 ans originaire de Guanacaste, atteinte de pathologies chroniques et diagnostiquée comme atteinte d'une myiase à Cochliomyia hominivorax.

La patiente avait été traitée à l'hôpital Upala pour une blessure à la bouche où des larves avaient été détectées et avait été transférée à l'hôpital de México. Le diagnostic de myiase a été confirmé par un résultat de laboratoire délivré par le Laboratoire national des services vétérinaires.

Il s'agit du septième cas confirmé d'infestation humaine à C. hominivorax au Costa Rica depuis le retour de ce parasite dans le pays en 2023 et du premier décès.

Cette semaine, dans le cadre du suivi de la situation relative à cette myiase chez l'homme, le ministère de la santé a signalé trois nouveaux cas humains confirmés de myiase à C. hominivorax ce qui porte à 10 le nombre de cas humains confirmés en laboratoire signalés à ce jour.

La huitième patiente, originaire de San José, a été traitée à l'Ebais de Cajón pour une blessure au membre inférieur gauche (ulcère) où des larves ont été détectées et l'échantillon correspondant a été prélevé. La patiente est admise à l'hôpital Escalante Pradilla, dans un état stable.

La neuvième patiente, originaire de Limón, Valle La Estrella, a été traitée à l'aire de santé Valle La Estrella pour une blessure à la cavité buccale où des larves ont été détectées et l'échantillon correspondant a été prélevé. La patiente est admise à l'hôpital Dr. Tony Facio Castro, dans un état stable.

La dixième patiente, originaire de Puntarenas, Esparza, Mojón, a été traitée à l'hôpital Ebais de Mojón. L'enquête se poursuit.

Le ministère de la santé appelle la population à suivre les recommandations suivantes en matière de prévention et de contrôle :

  • Maintenir une hygiène personnelle, se laver régulièrement les mains avec de l'eau et du savon.
  • Contrôle, traitement et hygiène des lésions cutanées conformément aux recommandations du médecin traitant.
  • Se rendre dans un établissement de santé en cas de symptômes associés à la maladie.
  • Maintenir la surveillance et le contrôle des soins apportés aux animaux, en effectuant des examens fréquents, en soignant toutes les plaies et en informant les autorités sanitaires (SENASA) de l'apparition de vers chez les animaux de production ou les animaux domestiques.

Rappel sur les myases à_Cochliomyia hominivorax_

Les myiases sont des parasitoses humaines ou animales dues à des larves (« asticots ») de mouches non piqueuses.

L’infestation de l’homme va résulter du contact avec des œufs de mouches par :

  • contact avec un support inerte (sol, linge…) où ont été déposés les œufs ;
  • apport des œufs par un autre arthropode ;
  • pénétration intracavitaire des larves ;
  • ponte directe sur la peau saine ou lésée.

Les Cochliomyia hominovorax sont des diptères néotropicaaux, qui s'étendent du Mexique à l'Amérique du Sud. C. hominivorax est un parasite obligatoire des mammifères (bétail), y compris les humains, au cours de son stade larvaire. Les larves qui se nourrissent de la peau et des tissus sous-jacents de l’hôte provoquent une affection connue sous le nom de myiase des plaies ou traumatique, qui peut être mortelle. C. hominivorax peut détruire les cartilages et les os.

Les infestations sont généralement acquises sur des sites de blessures antérieures. Les mouches femelles sont attirées par les plaies, au bord desquelles chacune pond en moyenne 343 œufs. Les larves émergent dans les douze à 24 heures et commencent immédiatement à se nourrir, en s’enfonçant la tête la première dans la plaie. Après avoir franchi trois stades larvaires (instars) impliquant deux mues, les larves quittent la plaie et tombent sur le sol, dans lequel elles s’enfouissent pour se nymphoser. La durée du cycle de vie de l’hôte dépend de la température, étant plus courte à des températures élevées, et le cycle complet peut être achevé en moins de trois semaines sous les tropiques.

Les infestations par C. hominovorax peuvent être graves, car cette espèce peut se déplacer dans les tissus vivants du corps et ne pas rester sous-cutanée comme la plupart des autres espèces de mouches qui provoquent la myiase. Des infestations graves de_C. hominovorax_ ont entraîné la mort. Des infections bactériennes secondaires peuvent également se produire.

Les larves de mouches doivent être enlevées chirurgicalement. Aucun médicament approuvé n'est disponible pour le traitement.

Les personnes qui voyagent ont tout intérêt à prévenir une éventuelle exposition. Il est en particulier recommandé de couvrir systématiquement toute plaie cutanée par un pansement. D’une manière générale, il faut chercher à détruire les mouches par des produits insecticides et à limiter leurs gîtes de ponte.

Références : (1) Myiase à Cochliomyia hominivorax. Oraganisation mondiale de la santé animale. (2) Myiases. ePILLY trop 2022 - Maladies infectieuses tropicales. (3) Myiasis. Centrers for Disease Control and Prevention. Mise à jour octobre 2020.

Sources : Outbreak News Today, US Embassy in Costa Rica