Fiève d'Oropouche : état des lieux en Amérique du Sud et à Cuba
Au 16 juillet 2024, l'Organisation panaméricaine de la santé signale la poursuite de la transmission du virus Oropouche avec 7 688 cas confirmés dans cinq pays : Bolivie (313 cas), Brésil (6 976 cas), Colombie (38 cas), Cuba (74 cas) et Pérou (287 cas).
Au Brésil, la plupart des cas détectés avaient un site d'infection probable dans les municipalités des États du Nord, la région de l'Amazonie, considérée comme endémique, représentant 78 % des cas signalés dans le pays. En outre, une transmission autochtone a été documentée dans neuf États non amazoniens, dont certains n'avaient jamais signalé de cas auparavant : Bahia (n= 790), Espírito Santo (n=374), Santa Catarina (n= 135), Minas Gerais (n=83), Mato Grosso (n= 83), Rio de Janeiro (n=58), Piauí (n= 19), Pernambuco (n= 9) et Maranhão (n= 3).
Au 25 juillet, le Brésil dénombrait 7 236 cas et deux décès ont été. Il s'agit des premiers décès enregistrés dus à la maladie à virus Oropouche. Le pays enquête sur six cas où des femmes enceintes pourraient avoir transmis le virus Oropouche à leur bébé.
Rappels sur le virus Oropouche
Le virus Oropouche est un virus de la classe des arbovirus, de la famille des Bunyaviridae (sérogroupe Simbu), transmis par les moustiques (Culicoides paraensis) de la famille des Ceratopogonidae, présents dans les lieux d'eau stagnante. Il existe un cycle sauvage qui fait intervenir des hôtes comme les primates et les paresseux, et un cycle urbain où l'homme reste l'hôte principal.
La maladie produit des symptômes semblables à ceux de la dengue ce qui complique son diagnostic. Après une incubation de 4-8 jours, les symptômes sont : fièvre, maux de tête, arthralgies, myalgies, frissons, avec parfois des nausées, des vomissements et des signes cutanés. Les symptômes durent de 5 à 7 jours, cependant, la récupération complète peut prendre jusqu'à plusieurs semaines chez certains patients. De rares cas de méningo-encéphalite ont été signalés.
Des épidémies de fièvre à virus Oropouche ont été décrites dans les communautés rurales et urbaines du Brésil, de l'Équateur, du Panama, du Pérou et à Trinité-et-Tobago.
Les mesures de protection individuelle reposent sur la prévention des piqûres de moucherons à l'aide de barrières mécaniques (moustiquaires), de dispositifs insectifuges, de vêtements traités contre les insectes et de répulsifs anti-moustiques. Les insecticides chimiques tels que la deltaméthrine et le N,N-diéthyl-méta-toluamide (DEET) ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les espèces Culicoides et Culex.
Source : Organisation panaméricaine de la santé, Ministère de la Santé du Brésil