L'Organisation pan américaine de la santé émet une alerte relative au syndrome pieds-mains-bouche

Avec le début de la saison de syndrome pied main bouche (SPMB) dans plusieurs pays et territoires de la région des Amériques, l'Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé (OPS/OMS) encourage les États membres à renforcer la prévention et le contrôle de la maladie, en particulier chez les enfants, en raison de leur grande vulnérabilité et du risque de complications neurologiques graves, notamment dans le contexte des flambées liées à l'entérovirus A71.

Résumé de la situation dans la Région des Amériques

Au Guyana, le 19 mars 2025, les autorités sanitaires ont signalé un foyer suspect de SPMB dans la région 4 (Demerara-Mahaica). Aucune information n'est disponible sur l'agent identifié.

Au Mexique, le 6 mars 2025, les autorités sanitaires de l'État de Puebla ont signalé un foyer de SPMB avec sept cas déclarés et d'autres en cours d'investigation dans la municipalité de San Martín Texmelucan, Etat de Puebla. Les cas ont été signalés sur la base du tableau clinique ; aucun diagnostic de laboratoire n'est disponible à ce jour.

Au Pérou, le 1er mars 2025, les autorités sanitaires du pays ont signalé neuf cas de SPMB au cours du mois de janvier 2025. Tous les cas sont des résidents de la région de Tacna. Six d'entre eux ont fait l'objet d'un diagnostic définitif et trois d'un diagnostic présomptif.

À Trinité-et-Tobago, le 25 février 2025, les autorités sanitaires du comté de Tobago ont signalé un foyer de SPMB entre le 9 et le 22 février 2025, avec 41 cas signalés. Aucune information n'est disponible sur l'agent identifié.

Dans les îles Vierges américaines, le 7 mars 2025, les autorités sanitaires des îles Vierges américaines ont signalé 189 cas de SPMB pour 2025. En outre, un cas mortel potentiellement lié à la maladie a été signalé le 11 mars et fait actuellement l'objet d'une enquête.

Commentaires

Le SPMB a une distribution saisonnière qui dépend de la région géographique. Dans les régions tempérées, le pic d'incidence se situe en été et au début de l'automne, tandis que dans les régions tropicales, la maladie peut survenir tout au long de l'année.

Les principaux agents responsables sont les suivants : Coxsackievirus A16 (CV-A16) et entérovirus A71, mais aussi d'autres sérotypes d'entérovirus A. Elle est moins fréquemment associée aux sérotypes CVB2 et CV-B5 de l'entérovirus B.

Les récentes épidémies de SPMB ont démontré que l'infection causée par l'entérovirus A71 (EV-A71), contrairement à celle causée par d'autres entérovirus, peut être associée à des complications du système nerveux central (méningite aseptique, encéphalite et paralysie flasque aiguë). Le risque de complication grave est plus important chez les enfants de moins de 5 ans.

L'OMS recommande aux pays membres de renforcer leur surveillance et de mettre en oeuvre les techniques diagnostiques permettant d'identifier les agents responsables (PCR).

En l'absence de traitement spécifique et de vaccin, l'OMS recommande : 

Pour les malades, la mise en œuvre de précautions standard et entériques, notamment l'hygiène des mains, l'utilisation de gants lors de la manipulation de sécrétions, de couches ou de lésions cutanées, le port d'une blouse pour les soins aux patients, d'un masque chirurgical et d'une protection oculaire en cas de contact étroit avec des sécrétions respiratoires (en particulier dans les établissements de soins) et la désinfection des sécrétions nasales et pharyngées. Il est également recommandé d'éliminer correctement les déchets et de se laver immédiatement les mains en cas de manipulation de sécrétions, d'excréments ou d'objets souillés.

Il est recommandé de suivre les contacts pour détecter les signes cliniques de SPMB. En ce qui concerne la gestion de l'environnement, il est recommandé de nettoyer les surfaces contaminées et les articles souillés, d'abord avec de l'eau et du savon, puis de les désinfecter avec une solution diluée d'hypochlorite de sodium avec un temps de contact d'au moins 5 minutes. Il s'agit d'un moyen très efficace d'inactiver le virus, en particulier dans les établissements tels que les crèches.

En l'absence de vaccin, la prévention consiste à limiter les contacts avec les personnes malades, dans la mesure du possible avec un isolement des enfants infectés et à promouvoir le lavage des mains à l'eau et au savon et d'autres mesures d'hygiène.

Source : Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé