Cas de paludisme en Grèce : mesures à prendre pour les voyageurs

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Le paludisme est la première endémie parasitaire mondiale. Cette maladie, qui se manifeste notamment par des accès de fièvre, est causée par un protozoaire du genre Plasmodium transmis par la piqûre d'un moustique, l'anophèle femelle. Il existe quatre espèces de Plasmodium : P. falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariae. P. falciparum et P. vivax sont les plus répandus. P. falciparum peut entraîner la mort et P. vivax est capable d'entrainer plusieurs récidives (accès dits de reviviscence) pendant plusieurs mois ou années. Lorsqu'un cas de paludisme survient dans un pays donné, il peut s'agir d'un paludisme d'importation, c'est-à-dire faisant suite à une transmission par le moustique dans un autre pays, ou d'un paludisme autochtone. La survenue de plusieurs cas de paludisme autochtone dans un pays auparavant exempt de paludisme mais où les anophèles sont présents peut entrainer l'installation locale d'un cycle du paludisme.

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié ce jour sur son site Internet un avis concernant les mesures à prendre pour les voyageurs en Grèce, suite à la ré-émergence du paludisme autochtone dans ce pays.

La Grèce avait été déclarée libre de paludisme en 1974. En 2009-2010, au moins 13 cas autochtones de paludisme à P. vivax ont été signalés en Grèce. Sept de ces cas provenaient de la région d'Eurotas (préfecture de Laconie, région du Péloponnèse). En 2011, 40 cas autochtones de paludisme à P. vivax ont été signalés en Grèce, entre le 21 mai et le 5 décembre. La majorité de ces cas provenaient de la région d'Eurotas.Ces données épidémiologiques témoignent de la mise en place d'une circulation autochtone de P. vivax dans la région d'Eurotas. La présence d'autres cas autochtones, non documentés pour ce qui concerne leurs déplacements dans d'autres régions de Grèce, questionne sur l'extension de la circulation de P. vivax.

En 2012, de nouveaux cas de paludisme à P. vivax ont été rapportés à partir du mois de mai. Ils sont actuellement en cours d'investigation. Les moustiques Anopheles spp, vecteurs du paludisme, sont présents de manière durable dans plusieurs régions de Grèce.

Le HCSP considère qu'il existe un risque de survenue de nouveaux cas de paludisme autochtone avec l'arrivée de la saison chaude, favorable à la multiplication des moustiques, et, en conséquence :

  • recommande aux personnes qui envisagent un séjour en Grèce dans les six mois à venir, notamment dans la région de Laconie, de se prémunir des piqûres de moustiques et de consulter en urgence en cas de fièvre ;
  • ne recommande pas à ces voyageurs, dans les conditions actuelles, la prise d'une chimioprophylaxie anti-paludique.

Le HCSP pourra être amené à modifier cet avis en fonction des données épidémiologiques à venir.

Source : Haut Conseil de la santé publique (HCSP).