Mise à jour de la situation épidémiologique du paludisme (Organisation mondiale de la santé)
Comme nous l'avons indiqué dans une nouvelle précédente, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier sur son site une mise à jour de la situation du paludisme dans le monde indiquant, pour tous les pays où il existe des zones impaludées, la situation épidémiologique (distribution géographique et saisonnière, altitude, espèce prédominante, résistance), ainsi que les mesures de prévention recommandées. Ces mesures sont déterminées d'après les facteurs suivants : le risque de contracter le paludisme, les espèces de parasite rencontrées dans la zone, l'importance et l'étendue de la pharmacorésistance signalée dans le pays et le risque éventuel d'effets indésirables graves résultant de l'utilisation des différents médicaments à titre prophylactique (chimioprophylaxie antipaludique).
L'OMS classe les pays en quatre types épidémiologiques (I, II, II et IV). Chaque type correspond à un niveau de risque de paludisme associé à un type de prévention. Si la prévention des piqûres de moustiques est toujours recommandée dès lors qu'il s'agit d'une zone à risque de paludisme, les modalités de mise en œuvre de la chimioprophylaxie antipaludique sont différentes selon le type épidémiologique. La classification française est précisée entre parenthèses.
- Type I (France : zones de transmission sporadique). Le risque de paludisme est très limité. La prévention des piqûres de moustiques est considérée comme suffisante (la chimioprophylaxie antipaludique n'est donc pas recommandée).
- Type II (France : groupe 1). Risque de paludisme dû à P. vivax ou dû à des souches de P. falciparum sensibles à la chloroquine. La prévention des piqûres de moustiques est associée à une chimioprophylaxie par la chloroquine.
- Type III (groupe 2). Le risque de paludisme concerne P. vivax et P. faciparum. Il est associé pour l'espèce P. falciparum à une émergence de la chloroquinorésistance. Les zones où la prévention de type III reste pertinente se limitent au Népal, au Sri Lanka, au Tadjikistan et à certaines parties de la Colombie et de l'Inde. La prévention des piqûres de moustiques est associée à une chimioprophylaxie par l'association chloroquine-proguanil. Cependant, on peut lui substituer la prévention de type IV (voir ci-dessous).
- Type IV (France : groupe 3). Le risque de paludisme recouvre deux situations :
- Soit un risque élevé de paludisme à P. falciparum, conjugué à une pharmacorésistance notifiée ;
- Soit un risque modéré à faible de paludisme à P. falciparum, conjugué à une forte pharmacorésistance notifiée.
Dans ces deux cas, la prévention des piqûres de moustiques est associée à une chimioprophylaxie préventive faisant appel à l'un de ces traitements : association atovaquone-proguanil (MALARONE®), doxycycline (DOXYPALU® 100 mg cp, GRANUDOXY® 100 mg cp sécables, DOXY® 100 mg cp) ou méfloquine (LARIAM®), le choix du médicament se faisant selon la pharmacorésistance notifiée.
Il faut noter que les personnes qui se rendent dans des zones rurales où sévit un paludisme multirésistant et où le risque d'infection à P. falciparum est très faible peuvent associer un traitement de réserve d'urgence à la prévention des piqûres de moustiques.
En France, les pays sont classés en groupes (0, 1, 2 et 3). Le groupe 0 correspond aux zones où il n'y a pas de paludisme, rendant bien entendu inutile la chimioprophylaxie. Après les Émirats Arabes Unis en 2007, le Maroc et le Turkménistan ont été déclarés indemnes de paludisme en 2010. Cette année, l'Arménie, qui était auparavant une zone à risque sporadique, est considérée cette année comme exempte de paludisme. Entre les groupes 0 et 1 se trouve la catégorie des zones de transmission sporadique (risque très faible de transmission). Le groupe 1 correspond à des zones sans chloroquinorésistance (type II de l'OMS). Le groupe 2 correspond à des zones de chloroquinorésistance que l'on peut superposer au type III de l'OMS. Dans le groupe 3 (zones de prévalence élevée de chloroquinorésistance et de multirésistance), qui correspond au type IV de l'OMS, il existe des zones de méfloquino-résistance : Timor Oriental, zones forestières de part et d'autre des frontières de la Thaïlande avec le Cambodge, le Myanmar (ex-Birmanie) et le Laos.
I - Les 110 pays à risque de paludisme en 2012
Ces pays sont les suivants : Afghanistan, Afrique du Sud, Algérie, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahamas, Bangladesh, Belize, Bénin, Bhoutan, Birmanie (Myanmar), Bolivie, Botswana, Brésil, Brunei, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Cap-Vert, Chine, Colombie, Comores, Corée du Nord, Corée du Sud, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Djibouti, Egypte, Equateur, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Géorgie, Ghana, Grèce, Guatemala, Guinée, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Guyana, Guyane, Haïti, Honduras, Iles Salomon, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Jamaïque, Kenya, Kirghizstan, Laos, Liberia, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Mauritanie, Mayotte, Mexique, Mozambique, Namibie, Népal, Nicaragua, Niger, Nigéria, Oman, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Pérou, Philippines, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, République Dominicaine, République du Congo, Russie, Rwanda, Salvador, Sao Tome et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Sri Lanka, Suriname, Swaziland, Syrie, Tadjikistan, Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Timor Oriental, Togo, Turquie, Vanuatu, Venezuela, Viêt Nam, Yémen, Zambie, Zimbabwe.
II – Les 24 pays avec modification de la situation épidémiologique du paludisme en 2012
La liste des pays pour lesquels la description de la situation épidémiologique du paludisme a changé en 2012 par rapport à 2011 est présentée ci-dessous. Le texte modifié par rapport à l'année 2011 est indiqué en gras. Les modifications concernent l'étendue des zones géographiques concernées et les modifications de la résistance. Le nombre de cas acquis localement est signalé pour certains pays où le paludisme est transmis de manière sporadique. La résistance de P. vivax à la chloroquine est signalée dans un nombre croissant de pays (îles Salomon, Brésil, Pérou, Birmanie, Malaisie, Thaïlande). La résistance à la méfloquine, déjà rapportée dans plusieurs pays (Timor Oriental, zones forestières de part et d'autre des frontières de la Thaïlande avec le Cambodge, la Birmanie et le Laos), doit être prise en compte dans le choix de la chimioprophylaxie. Des résistances à d'autres produits sont rapportées : résistance à l'artémisinine (Birmanie,Cambodge,Thaïlande) voire à d'autres molécules (luméfantrine et pipéraquine au Cambodge). Le groupe de résistance selon la classification française est indiqué entre parenthèses après le type OMS.
1. Arabie saoudite
Un risque limité de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe principalement de septembre à fin janvier dans des foyers situés le long de la frontière méridionale avec le Yémen (sauf dans les zones de haute altitude de la province d'Asir). Il n'y a aucun risque à La Mecque et à Médine. Résistance de P. falciparum à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
2. Arménie
Alors qu'un risque limité de paludisme – dû exclusivement à P. vivax – et pouvant exister localement de juin à fin octobre dans certains villages de la vallée d'Ararat était encore décrit en 2011, ce pays n'est plus considéré comme étant à risque de paludisme en 2012 (groupe 0).
3. Azerbaïdjan
Le risque de paludisme – dû exclusivement à P. vivax – est limité de juin à fin octobre dans les plaines, principalement dans la zone située entre les rivières Araxe et Koura. Il n'y a pas de risque de transmission du paludisme à Bakou (la capitale). Quatre cas d'acquisition locale ont été signalés en 2011.
Prévention recommandée dans les zones à risque : I (zone de transmission sporadique) au lieu de II (groupe 1) en 2011.
4. Bangladesh
Le risque de paludisme existe toute l'année mais la transmission n'a lieu que dans des zones rurales, soit 13 des 64 districts. Le risque est plus élevé dans les districts de Chittagong Hill Tract (Bandarban, Khagrachari et Rangamati), de Chittagong et de Cox Bazaar. Il existe un faible risque dans les districts de Hobigonj, Kurigram, Moulvibazar, Mymensingh, Netrakona, Sherpur, Sunamgonj et Sylhet. Dans tout le reste du pays, y compris Dhaka, il n'y a aucun risque de paludisme. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyrimethamine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
5. Bhoutan
Le risque de paludisme existe toute l'année dans la zone sud qui englobe sept districts (au lieu de 5 seulement en 2011) : Chukha, Dagana, Pemagatshel, Samdrup Jonkhar, Samtse, Sarpang et Zhemgang.Il n'y a pas de risque de transmission dans les quatre districts suivants : Bumthang, Gasa, Paro et Thimphu.On constate une transmission saisonnière pendant les mois pluvieux d'été dans des foyers situés dans le reste du pays. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque et pendant la saison à risque : IV (groupe 3).
6. Birmanie (Myanmar)
Le risque de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe tout au long de l'année dans les zones rurale reculées des régions de collines boisées ainsi que dans les zones côtières de Rahkine State. Il n'y a aucune transmission dans les villes et les centres urbains. Les plaines situées au centre du pays et les zones arides sont généralement exemptes de paludisme mais quelques poches de transmission subsistent encore. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyrimethamine signalée. Résistance à la méfloquine signalée dans l'état de Kayin et dans la partie orientale de l'état de Shan. Emergence d'une résistance à l'artémisinine suspectée dans le sud-est du pays. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée. Infection humaine à P. knowlesi signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
7. Botswana
Le risque de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe de novembre à mai/juin dans les zones septentrionales du pays : districts/sous-districts de Bobirwa, Boteti, Chobe, Ngamiland, Okavango, Tutume. Résistance de P. falciparum à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
8. Brésil
Dans les États situés hors de la « région amazonienne légale », le risque de transmission du paludisme est négligeable ou nul. Le risque de paludisme à P. vivax (84 %), à P. falciparum (15 %) et d'infections mixtes (1 %) est présent dans la plupart des zones forestières au-dessous de 900 m dans les neuf États de la « région amazonienne légale » (Acre, Amapá, Amazonas, Maranhão (partie occidentale), Mato Grosso (partie septentrionale), Pará (sauf la ville de Belém), Rondônia, Roraima et Tocantins (partie occidentale)). L'intensité de la transmission varie d'une municipalité à l'autre, mais elle est plus élevée dans la jungle, notamment dans les zones de production minière et de colonisation rurale créées depuis moins de 5 ans, ainsi que dans certaines zones urbaines situées à la périphérie de Cruzeiro do Sul, Manaus et Pôrto Velho. Le paludisme sévit aussi à la périphérie de grandes villes comme Boa Vista, Macapá, Maraba, Rio Branco et Santarém. Polypharmacorésistance de P. falciparum signalée. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
9. Brunei
Infection humaine à P. knowlesi signalée.
Prévention recommandée : I (zone de transmission sporadique).
10. Cambodge
Le risque de paludisme – dû à P. falciparum et à P. vivax – existe tout au long de l'année dans les zones rurales forestières, y compris dans les zones côtières. Il est inexistant à Phnom-Penh et aux alentours de Tonle Sap (Siem Reap) et négligeable dans la zone touristique d'Anghor Wat. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée dans tout le pays. Résistance de P. falciparum à l'artésunate, à la méfloquine, à la luméfantrine et à la pipéraquine signalée dans l'ouest du pays.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3, combinaison atovaquone-proguanil ou doxycycline).
11. Cap-Vert
Un risque limité de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe d'août à fin novembre dans l'île de Santiago et l'île de Boa Vista (18 cas d'acquisition locale signalés en 2010).
Prévention recommandée dans les zones à risque : I (zone de transmission sporadique).
12. Chine
Le risque de paludisme – y compris à P. falciparum – existe dans le Yunnan et, dans une moindre mesure, dans le Hainan. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxinepyriméthamine signalée. Risque limité de paludisme à P. vivax dans les provinces du sud et dans quelques provinces du centre, notamment Anhui, Ghuizhou, Henan, Hubei et Jiangsu. Il n'y a pas de risque de paludisme dans les zones urbaines.
Prévention recommandée dans les zones à risque : II (groupe 1) ; dans le Hainan et le Yunnan : IV (groupe 3).
13. Géorgie
Un risque limité de paludisme – dû exclusivement à P. vivax – peut exister de juin à fin octobredans des foyers situés dans la partie est du pays à la frontière avec l'Azerbaïdjan. Aucun cas signalé en 2010 et aucun cas acquis localement en 2011.
Prévention recommandée dans les zones à risque : I(zone de transmission sporadique).
14. Grèce
Le pays était considéré par l'OMS comme exempt de paludisme en 2011. En 2012, il est décrit un risque très limité de paludisme (à P. vivax uniquement), qui peut exister de mai à octobre dans les villages du delta de l'Éurotas dans le district de Laconie (zone de 20 km2), secteur agricole accueillant de nombreux migrants. Il n'y a aucun risque dans les zones touristiques.
Prévention recommandée dans la zone à risque : I(zone de transmission sporadique).
Recommandation du Haut Conseil de la santé publique (France, 24 juillet 2012). En 2009-2010, au moins 13 cas autochtones de paludisme à P. vivax ont été signalés en Grèce. Sept de ces cas provenaient de la région d'Eurotas (préfecture de Laconie, région du Péloponnèse).
En 2011, 40 cas autochtones de paludisme à P. vivax ont été signalés en Grèce, entre le 21 mai et le 5 décembre. La majorité de ces cas provenaient de la région d'Eurotas.
Ces éléments épidémiologiques témoignent de la mise en place d'une circulation autochtone de P. vivax dans la région d'Eurotas. La présence d'autres cas autochtones, non documentés pour ce qui concerne leurs déplacements dans d'autres régions de Grèce, questionne sur l'extension de la circulation du P. vivax.
En 2012, de nouveaux cas de paludisme à P. vivax ont été rapportés à partir du mois de mai. Ils sont actuellement en cours d'investigation. Les moustiques Anopheles spp, vecteurs du paludisme, sont présents de manière durable dans plusieurs régions de Grèce.
Le Haut Conseil de la santé publique (24 juillet 2012) :
- recommande aux personnes qui envisagent un séjour en Grèce, dans la région de Laconie ou dans d'autres régions où des cas ont été signalés, de se prémunir des piqûres de moustiques et de consulter en urgence en cas de fièvre ;
- ne recommande pas à ces voyageurs, dans les conditions actuelles, la prise d'une chimioprophylaxie anti-paludique.
15. Iles Salomon
Le risque de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe toute l'année, sauf dans quelques îlots périphériques de l'est et du sud. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
16. Jamaïque
Un risque très limité de paludisme à P. falciparum peut exister dans la paroisse de Kingston St Andrew. Aucun cas d'acquisition locale n'a été signalé en 2010-2011.
17. Malaisie
Le risque de paludisme n'existe que dans des foyers limités au fond de l'arrière-pays dans les États du Sabah et du Sarawak et dans les zones centrales de la Malaisie péninsulaire. Les zones urbaines, suburbaines et côtières sont exemptes de paludisme. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée. Infection humaine à P. knowlesi signalée. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : IV (groupe 3).
18. Mexique
Le risque de paludisme – dû Presque exclusivement à P. vivax – existe toute l'année dans certaines zones rurales peu visitées par les touristes. Le risque est modéré dans certaines localités des États du Chiapas et d'Oaxaca (principalement à Costa et Loxichas) ; il existe aussi un risque très faible dans certaines localités des États de Chihuahua, Durango, Nayarit, Quintana Roo et Sinaloa.
Prévention recommandée dans les zones à risque modéré : II (groupe 1) ; dans les zones à faible risque : I (zone de transmission sporadique). L'introduction de la zone de type I est nouvelle.
19. Nicaragua
Un risque faible de paludisme – dû principalement à P. vivax ( # 82 %
) – existe toute l'année dans un certain nombre de municipalités, principalement dans la région autonome d'Atlántico Norte, une transmission sporadique étant également signalée à Boaca, Chinandega, Jinoteca, Léon et Matagalpa. Des cas sont signalés dans d'autres municipalités des départements du centre et de l'ouest, mais le risque y est considéré comme très faible ou négligeable. On ne signale pas de résistance de P. falciparum à la chloroquine.
Prévention recommandée dans les zones à risque : II (groupe 1).
20. Oman
La transmission sporadique de P. falciparum et de P. vivax est possible suite à l'importation internationale du parasite. En 2010, des flambées locales de paludisme à P. falciparum et à P. vivax ont été signalées dans la région de North Sharqiya. Des cas d'acquisition locale ont également été signalés en 2011.
Prévention recommandée : I (zone de transmission sporadique).
21. Pérou
Le risque de paludisme – à P. vivax (89 %) et à P. falciparum (11 %) – existe toute l'année dans les zones rurales situées au-dessous de 2000 m. Les 23 districts les plus exposés sont concentrés dans les régions d'Ayacucho, Junín, Loreto, Madre de Dios, Piura, San Martín et Tumbes. Quatre-vingt dix-neuf pour cent des cas à P. falciparum sont enregistrés dans le Loreto, région située en Amazonie qui abrite 18 des districts du pays où le risque est le plus grand. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risques : II dans les zones à P. vivax (groupe 1) ; IV (groupe 3) dans le Loreto (Amazonie).
22. Soudan du Sud
Ce pays ne faisait pas encore partie de la liste des pays publiée en 2011.** Le risque de paludisme – dû principalement à P. falciparum – existe toute l'année dans tout le pays. Résistance à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée.**
Prévention recommandée : IV (groupe 3).
23. Thaïlande
En montagne, surtout à proximité des frontières internationales, y compris dans les provinces les plus méridionales. Il n'y a pas de risque dans les villes (comme Bangkok, Chiangmai et Pattaya), dans les centres urbains, sur l'île de Samui et dans les principales stations touristiques de l'île de Phuket. Il y a toutefois un risque dans d'autres zones et îles. Résistance de P. falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine signalée. Résistance à la méfloquine et à la quinine signalée dans les zones bordant le Cambodge et le Myanmar. Résistance à l'artémisinine signalée dans les zones bordant le Myanmar. Résistance de P. vivax à la chloroquine signalée. Infection humaine à P. knowlesi signalée.
Prévention recommandée dans les zones à risque : I (zone de transmission sporadique) ; dans les zones proches des frontières avec le Cambodge et le Myanmar : IV (groupe 3).
24. Turquie
Un risque limité de paludisme – dû exclusivement à P. vivax – existe de mai à fin octobre dans les provinces de Diyarbakir, Mardin et Şanliurfa. Quelques cas sporadiques ont été signalés en 2010 et 2011. Il n'y a aucun risque de paludisme dans les principales zones touristiques de l'ouest et du sud-ouest du pays.
Prévention recommandée dans les zones à risque : I(zone de transmission sporadique).
Source : Organisation mondiale de la santé.