Ulcère isolé ou syndrome fébrile persistant au retour du Sud-Est Asiatique : penser à la mélioïdose
La mélioïdose est une infection endémique dans de nombreux foyers du Sud-Est Asiatique et du nord de l’Australie. Des touristes peuvent ponctuellement se faire contaminer, comme cette touriste belge au retour de Thaïlande dont le cas vient d’être rapporté.
Le germe responsable est Burkholderia pseudomallei, une bactérie tellurique qui apprécie les sols humides. Elle infecte l’homme le plus souvent par voie transcutanée, au niveau de microlésions, lors du contact avec la terre ou l’eau contaminées. Les zones de rizières et la saison de la mousson sont particulièrement propices à la transmission. L’infection progresse lentement, elle peut rester localisée au point d’entrée où se développe alors un ulcère. Elle peut aussi se généraliser, atteindre différents organes dont les poumons (la pneumonie est une des formes les plus fréquentes), et évoluer parfois vers une septicémie redoutable, en particulier sur des terrains fragilisés. Bien qu'en principe sensible à plusieurs antibiotiques, Burkholderia pseudomallei est difficile à éliminer et impose des traitements de longue durée. Des prélèvements sont toujours nécessaires afin d’identifier la bactérie et les molécules actives. Avec la multiplication des voyages, il est important de penser à cette infection en cas de lésion locale résistant aux soins ou de syndrome infectieux trainant, afin d’entreprendre rapidement un traitement adapté.
Source : ProMed du 3 octobre 2012.