Paludisme résistant à l'artémisinine en Asie du Sud Est
L'ACT, association de l'artémisinine ou de l'un de ses dérivés avec un antipaludique d'une autre catégorie, est actuellement recommandée par l'OMS comme traitement de première intention du paludisme non compliqué. Des souches résistantes à l'artémisinine ont été isolées en 2008 dans la zone frontalière entre le Cambodge et la Thaïlande. La présence de cette résistance est également suspectée dans d'autres régions du Sud-Est asiatique : l'ouest du Cambodge, la région frontalière entre la Thaïlande et le Myanmar, l'est du Myanmar et la province de Binh Phuc au Vietnam.
Les recommandations de l'OMS "International Travel and Health 2010" s'appliquent pour le diagnostic et le traitement des paludismes à Plasmodium falciparum non compliqués chez les patients ayant séjourné dans ces régions, du fait de l'efficacité clinique et parasitologique de l'ACT, même en cas d'infection par une souche résistante à l'artémisinine. En contrepartie, un paludisme au retour d'une des régions citées précédemment doit rapidement être diagnostiqué et traité, afin de réduire le risque d'introduction des souches résistantes à l'artémisinine dans d'autres zones impaludées du monde, par l'intermédiaire des gamétocytes du sang du voyageur ingérés par les moustiques anophèles locaux. L'ajout d'une dose unique de Primaquine per os (0,75 mg équivalent base par kg, avec 45 mg équivalent base maximum pour un adulte) au traitement curatif permet d'accélérer l'élimination des gamétocytes. En cas de contre-indication à la Primaquine (nourrissons, grossesse, déficit en G6PD), des mesures de lutte anti vectorielle sont recommandées afin de réduire le contact du patient avec les moustiques : insectifuges et moustiquaires imprégnées d'insecticides entre le crépuscule et l'aube.
Source : Promed