Un nouveau variant de vibrion cholérique, plus pathogène, identifié en Guinée
Le choléra est dû à une bactérie appartenant à l'espèce Vibrio cholerae et produisant une toxine, la toxine cholérique, qui est à l'origine d'une diarrhée dont l'intensité peut conduire au décès par déshydratation. L'espèce Vibrio cholerae est d'une grande diversité : on peut différencier les souches de cette espèce selon des critères antigéniques (sérogroupe défini par la présence de certains antigènes de surface), selon d'autres critères biologiques (définition du biotype) ou encore selon des critères génétiques. Seules les souches de Vibrio cholerae appartenant aux sérogroupes O1 (le plus souvent) ou O139 (nouvelle souche apparue au Bangladesh en 1992) peuvent entrainer le choléra. Les souches de V. cholerae O1 ont été divisées en deux biotypes : le biotype classique, responsable des 5ème et 6ème pandémies de choléra, et le biotype El Tor, à l'origine de la septième pandémie actuelle.
En 2012, la Guinée a été frappée par une épidémie de choléra qui a touché plus de 7 000 personnes. La souche de vibrion cholérique responsable vient d'être caractérisée par une équipe marseillaise. Il s'agit d'un nouveau variant de la souche de Vibrio cholerae sérogroupe O1, biotype El Tor, qui produit une toxine plus pathogène que les souches connues antérieurement. Ce nouveau variant est aussi plus contagieux, et les manifestations de l'infection sont plus sévères. Il pourrait avoir été importé du Sierra Leone, pays limitrophe où plus de 20 000 personnes ont également été infectées en 2012. Toutefois, les souches prélevées au Sierra Leone sont encore en cours d'analyse.
L'émergence d'un vibrion cholérique présentant ces nouvelles propriétés inquiète les épidémiologistes, car elle renforce la nécessité de protéger les populations contre les épidémies tout en rendant cette protection plus difficile, sur un continent africain où l'infection continue de progresser. Le choléra est également actif dans la région Caraïbe, en raison d'un foyer situé en Haïti et en République Dominicaine, d'où de nombreux cas sont exportés, en particulier vers Cuba.
Source : IRIN – ProMed.