Nouveau foyer de fièvre de Lassa au Nigeria
3 personnes, dont un médecin, seraient mortes de fièvre de Lassa, le 15 janvier 2013, au centre hospitalier universitaire de Makurdi (état de Benue) au Nigeria.
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, où il infecte de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. Cette zoonose est largement endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement.en corrélation avec dispersion du rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis, réservoir de virus.
Le virus se transmet à l'homme par contact avec les excréments de l'animal (urines, fécès). Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages, et le nombre de personnes infectées chez les individus vivant en zone d'endémie peut ainsi atteindre 50%. Le virus peut également se transmettre d'homme à homme, principalement dans un contexte hospitalier, par contacts cutané-muqueux avec les liquides biologiques d'un patient.
Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique. La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.
Le risque de contamination des voyageurs reste très faible. La prévention de la maladie passe par la promotion d'une bonne hygiène pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations.
Sources et références: Promed, Institut Pasteur.