L’origine du nouveau coronavirus (MERS-CoV) a peut-être été identifiée

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Selon les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC), depuis son apparition il y a un peu plus d'un an, le nouveau coronavirus, maintenant connu sous le nom de MERS-CoV, a infecté à ce jour 103 personnes et entrainé 49 décès. La plupart des cas sont survenus dans la péninsule arabique : 82 pour la seule Arabie saoudite, 6 aux Emirats Arabes Unis, 3 au Qatar. La transmission interhumaine est restée rare, et le plus souvent, la source du virus n'a pas été identifiée. Il est évidemment important de la connaitre pour prévenir de nouveaux cas.

La concentration des cas indique que cette source doit se trouver chez un animal vivant au Moyen-Orient, susceptible de se trouver en contact avec l'homme. Au cours des mois écoulés, des prélèvements ont été effectués chez de nombreux animaux de différentes espèces afin de détecter la trace du virus. Le 9 août dernier, des chercheurs ont annoncé la découverte, chez des dromadaires, d'anticorps dirigés contre un coronavirus qui pourrait être le MERS-CoV (CBEM Reusken et coll.). Cette découverte pourrait signifier que les dromadaires ont été à un moment donné porteurs du virus et qu'ils ont été en mesure de le transmettre à l'homme. Toutefois, le virus lui-même n'a pas été mis en évidence et l'hypothèse de l'implication des dromadaires dans le cycle de transmission reste à confirmer.

Dans un article mis en ligne le 21 août, c'est bien un virus 100 % identique à celui qui a été isolé chez l'homme qu'une autre équipe de chercheurs a mis en évidence dans les déjections d'une chauve-souris (ZA Memish et coll.). L'animal appartient à l'espèce Taphozous perforatus (ou « chauve-souris des tombes égyptiennes »), une espèce insectivore très présente au Moyen-Orient. Bien qu'un seul spécimen ait été trouvé infecté, les spécialistes se disent à peu près certains d'avoir identifié le réservoir du MERS-CoV. Il reste à établir comment les chauves-souris ont pu transmettre le virus à des individus nombreux avec lesquels elles rentrent rarement en contact. Cela pourrait se faire à partir de leurs déjections, qui pourraient contaminer des produits inhalés ou ingérés par l'homme (poussières, fruits), ou transmettre le virus à un autre animal servant d'hôte intermédiaire (animal domestique, dont peut-être le dromadaire).

Cette découverte, si elle est confirmée, allonge la liste des virus portés par des chauves-souris et responsables d'infections graves chez l'homme. Cette liste comporte déjà le virus du SRAS (très proche du MERS-CoV), celui de la rage, les virus Hendra et Nipah, ceux des fièvres hémorragiques Marbourg et Ebola.

Sources :

  • ProMED.
  • Chantal B E M Reusken, Bart L Haagmans, Marcel A Müller, Carlos Gutierrez, Gert-Jan Godeke, Benjamin Meyer, Doreen Muth, V Stalin Raj, Laura Smits-De Vries, Victor M Corman, Jan-Felix Drexler, Saskia L Smits, Yasmin E El Tahir, Rita De Sousa, Janko van Beek, Norbert Nowotny, Kees van Maanen, Ezequiel Hidalgo-Hermoso, Berend-Jan Bosch, Peter Rottier, Albert Osterhaus, Christian Gortázar-Schmidt, Christian Drosten, Marion P G Koopmans. Middle East respiratory syndrome coronavirus neutralising serum antibodies in dromedary camels: a comparative serological study. www.thelancet.com/infection. Published online August 9, 2013.
  • Ziad A. Memish, Nischay Mishra, Kevin J. Olival, Shamsudeen F. Fagbo, Vishal Kapoor, Jonathan H. Epstein, Rafat AlHakeem, Abdulkareem Durosinloun, Mushabab Al Asmari, Ariful Islam, Amit Kapoor, Thomas Briese, Peter Daszak, Abdullah A. Al Rabeeah, and W. Ian Lipkin. Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus in Bats, Saudi Arabia. Emerging Infectious Diseases.