Découverte d’un marqueur moléculaire associé à la résistance à l’artémisinine chez le parasite du paludisme

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Les dérivés de l'artémisinine constituent actuellement le traitement le plus efficace du paludisme à Plasmodium falciparum, notamment dans ses formes sévères. La mise en évidence de parasites résistants à l'artémisinine au Cambodge ces dernières années fait craindre une diminution de l'efficacité de ces traitements et une diffusion de la résistance en Afrique sub-saharienne, qui reste le continent le plus atteint par le paludisme.

Une équipe de l'Institut Pasteur vient de publier dans la revue scientifique Nature la découverte d'un marqueur moléculaire étroitement associé à la résistance à l'artémisinine. Son identification s'est faite grâce à une approche originale associant la génomique, la biologie, la clinique et l'épidémiologie: le génome d'une souche de Plasmodium falciparum rendue résistante en laboratoire a été entièrement séquencé puis comparé à celui de sa souche jumelle non résistante. Cette comparaison de souches a montré que l'acquisition d'une mutation au sein d'un gène particulier permet à la souche de laboratoire de résister à de fortes doses d'artémisinine. Le polymorphisme de ce gène a ensuite été étudié chez des souches résistantes circulant au Cambodge. Une excellente corrélation a été établie entre la présence du gène mutant et la résistance en culture ou chez les patients. En effet, environ 75 % des parasites résistants étudiés présentent la même mutation d'un gène, ce qui en fait un marqueur moléculaire fiable de résistance à l'artémisinine. Les applications futures d'un test sanguin détectant ce marqueur moléculaire sont multiples: un tel test pourrait permettre de détecter les formes résistantes du paludisme, de cartographier leur distribution et d'adapter rapidement, le cas échéant, le traitement.

Source : Ariey F et al. A molecular marker of artemisinin-resistant Plasmodium falciparum malaria. Nature 2013, in press.

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