Fièvre Ebola en Guinée : l'épidémie s'étend, les pays frontaliers sur le qui-vive
La lutte contre le virus Ebola s'intensifie
Les derniers chiffres du ministère guinéen de la Santé indiquent que sur 88 cas de fièvre hémorragique virale détectés dans le sud de la Guinée, il y a eu 63 décès depuis le mois de janvier, soit une létalité de 71,5 %.
La ville de Guéckédou est la plus affectée, avec 45 décès sur 61 cas, suivie des villes de Macenta (12 décès sur 19 cas), Kissidougou (5 décès sur 7 cas) et Kankan avec un seul cas mortel.
Les tests effectués sur des échantillons analysés dans des instituts spécialisés d'Europe et à Dakar ont établi qu'au moins onze des cas de fièvre hémorragique avaient été provoqués par le virus Ebola. Aucune indication n'a à ce jour été fournie sur l'origine des autres cas de fièvre.
Selon certaines sources, des cas seraient survenus dans la capitale Conakry.
Il faut éviter la transmission transfrontalière
La vigilance est au maximum dans les 6 pays frontaliers de la Guinée :
- 5 morts sur 6 cas suspects ayant été enregistrés au Liberia et 2 cas, dont un mortel, en Sierra Leone, les deux pays les plus proches du sud de la Guinée, foyer de l'épidémie.
- Aucun autre cas n'a pour l'instant été détecté dans les 4 autres Etats frontaliers que sont la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Guinée-Bissau. Tous ont cependant renforcé leurs systèmes d'alerte épidémiologique et renforcé leurs contrôles sanitaires aux frontières.
Le délai d'incubation de la maladie provoquée par Ebola (de 2 à 21 jours) ne permet pas d'écarter la présence d'individus infectés dans les pays voisins.
Le virus Ebola, mortel dans 9 cas sur 10, aurait été véhiculé par des chauves-souris en Guinée, selon les autorités sanitaires de ce pays. Il peut aussi l'être par des chimpanzés, des gorilles, des antilopes...
Il se transmet ensuite entre humains par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés. Le virus Ebola tire son nom d'une rivière du nord de la République Démocratique du Congo où il a été repéré pour la première fois en 1976. Il a tué 1.200 personnes pour 1.850 cas avérés lors des épidémies les plus graves qui ont touché l'Afrique centrale, mais c'est la 1ère fois qu'une épidémie de l'ampleur de celle qui touche la Guinée a lieu en Afrique de l'Ouest.
Source : Promed.