Sécurité des vaccins rougeole-oreillons-rubéole et varicelle chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées

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Les vaccinsmonovalents et multivalents contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et/ou la varicelle (vaccins RORV)contiennent des virus affaiblis, mais vivants, classiquement contre-indiqués chez la femme enceinte et les personnes immunodéprimées.Cependant, l'agence belge des médicaments, au vu des nouvelles données d'utilisation rassurantes obtenues après la commercialisation de ces vaccins, souhaitait que lerapport bénéfice/risque de la vaccination dans ces groupes soit réévalué.L'Agence européenne des médicaments (EMA, European Medicines Agency) a rendu ses conclusions.

Rougeole, oreillons, rubéole et varicelle

La rougeole est une maladie très contagieuse, qui a causé ces dernières années plusieurs épidémies en Europe, dont la France. Les formes graves (pneumopathie, encéphalite) de cette maladie sont plus fréquentes chez les enfants de moins d'un an et chez les adultes de plus de 20 ans. Les oreillons sont également une maladie fréquente, à l'origine d'épidémies dans des collectivités d'adolescents ou d'adultes jeunes. Ils sont le plus souvent responsables d'une partotidite, qui peut se compliquer d'une atteinte des testicules, des ovaires, du pancréas, des méninges ou du cerveau. Certains virus ont la capacité de traverser le placenta chez les femmes enceintes et d'infecter le foetus. En particulier, la rubéole peut provoquer des malformations et des problèmes affectant surtout les oreilles, les yeux et le coeur (appelés «syndrome congénital de la rubéole») et la varicelle peut causer des malformations touchant les membres (appelées «syndrome congénital de la varicelle») chez les bébés dont les mères ont été infectées au début de la grossesse.

Données sur la sécurité vaccinale des vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et/ou la varicelle

Aucun cas de syndrome congénital de la rubéole ni de syndrome congénital de la varicelle n'a été signalé, dans plus de 5.300 rapports, chez les femmes ayant reçu par inadvertance des vaccins RORV pendant la grossesse. Le taux de malformations ou d'avortements spontanés chez les femmes exposées aux vaccins RORV pendant la grossesse n'était pas supérieur au taux prévu chez les femmes non vaccinées. Toutefois les preuves, y compris le suivi de certains des cas, ne sont pas suffisantes pour être certain d'une absence de lien. Par contre, ces données suggèrent qu'il n'est pas nécessaire de différer une grossesse de plus d'un mois après la vaccination.

Les vaccins RORV peuvent entrainer des effets indésirables graves (maladie vaccinale) chez les patients dont le système immunitaire est le plus gravement affaibli. Cependant, leur utilisation ne pose pas de problème de sécurité en cas de déficit immunitaire moins sévère.

Les recommandations de l'Agence européenne des médicaments

Il ne faut pas vacciner les femmes enceintes contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et/ou la varicelle

  • L'Agence a conclu qu'il faut continuer à éviter ces vaccins pendant la grossesse et conseilleaux femmes prévoyant une grossesse d'attendre un mois après l'immunisation par les vaccins RORV.
  • Cependant, une immunisation par inadvertance pendant la grossesse par des vaccins incluant la rubéole n'est pas une raison d'interrompre la grossesse.

Vaccination des personnes immunodépriméescontre la rougeole, les oreillons, la rubéole et/ou la varicelle

  • L'immunisation par les vaccins RORV reste contre-indiquée chez les patients présentant un déficit sévère de l'immunité humorale ou cellulaire (tel qu'une immunodéficience combinée sévère, une agammaglobulinémie ou le sida).
  • Chez les enfants infectés par le VIH, la vaccination est contre-indiquée chez ceux dont les pourcentages de CD4 en fonction de l'âge sont inférieurs à 25 % avant 12 mois, inférieurs à 20 % entre 12 et 35 mois ou inférieurs à 15 % entre 36 et 59 mois.
  • La vaccination peut être envisagée, si les bénéfices sont supérieurs aux risques, chez des patients présentant certains déficits immunitaires (par exemple, les patients asymptomatiques infectés par le VIH, les patients présentant des déficits sélectifs en sous-classes d'IgG, une neutropénie congénitale, une maladie granulomateuse chronique et des maladies liées à un déficit en complément).
  • Les patients immunodéprimés qui sont vaccinés peuvent ne pas développer une immunité suffisante et doivent être surveillés pour détecter ultérieurement un développement de la rougeole, d'une parotidite, de la rubéole ou de la varicelle après un contact avec des personnes atteintes de ces maladies.

Source : Agence européenne des médicaments.

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