La vaccination dans les pays pauvres en péril par manque de financement

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Un rapport publié par la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR) et l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) indique que, bien que de nouveaux vaccins antipneumococciques et antirotavirus pourraient sauver plus d'un million d'enfants chaque année, les campagnes de vaccination sont en péril par manque de financement.

Les vaccinations ont donné d'excellents résultats dans le cas de maladies telles que la poliomyélite et la rougeole, mais il y a encore beaucoup à faire. Trente six pour cent de tous les décès dans le monde d'enfants de moins de cinq ans sont dus à seulement deux infections : la pneumonie et la diarrhée. Plus de quarante nations projettent d'utiliser des vaccinations permettant de réduire le poids de ces maladies. Il s'agit de la vaccination contre les infections à pneumocoque, espèce bactérienne responsable de pneumonies et et de méningites, et de la vaccination contre les rotavirus, cause la plus fréquente des maladies diarrhéiques graves chez le jeune enfant.

Il a été décidé de porter les efforts sur la vaccination car c'est une solution clé peu coûteuse qui améliore l'état de santé général des enfants dans les pays les plus pauvres du monde. Grâce au développement de la vaccination de routine contre des maladies telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, ainsi qu'à d'autres vaccins, la GAVI estime que plus de quatre millions de vies pourraient être sauvées. Mais pour atteindre cet objectif il lui faut encore obtenir près de quatre milliards de dollars américains. D'après le Secrétaire général de la Fédération Internationale de la Croix Rouge, Békélé Geleta, « le monde à déjà réalisé quatre vingt pour cent du plus facile à faire : restent les vingt pour cent les plus difficiles. Ces derniers vingt pour cent représentent les communautés les plus inaccessibles, les plus pauvres parmi les pauvres, les exclus ainsi que tous ceux qui sont victimes depuis longtemps de catastrophes complexes voire oubliées, telle que la sécheresse chronique de la Corne de l'Afrique ».

La diminution significative des fonds de l'Initiative contre la rougeole, créée entre plusieurs partenaires en 2001, et un affaiblissement de la volonté politique ont favorisé la résurgence de la maladie. Les acquis de la dernière décennie pourraient être perdus, et la rougeole pourrait être responsable de plus de cinq cent mille décès d'ici à 2012. Des flambées récentes en Afrique, où la mortalité due à cette maladie avait été réduite de quatre vingt douze pour cent entre les années 2000 et 2008, nous rappellent que les avancées demeurent fragiles.

Depuis le lancement de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite (GPEI) en 1998, le taux d'incidence de la maladie dans le monde a été réduit de quatre vingt dix neuf pour cent. La poliomyélite reste endémique dans quatre pays seulement, en Afghanistan, en Inde, au Nigéria et au Pakistan. Mais le manque de fonds pour la surveillance de la maladie et les campagnes de vaccination pourraient compromettre ces bons résultats.

La vaccination est un atout pour la santé publique, en particulier dans les pays à faibles revenus qui ne disposent pas d'infrastructures sanitaires suffisantes. Les maladies transmissibles sont les ennemis du développement. Une recherche américaine a montré que chaque dollar investi dans un vaccin permet d'économiser 14,5 dollars américains en soins de santé. La vaccination permet à tous d'être productifs, y compris ceux et celles qui prennent soin des malades.

Source : Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination.

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