Cas de botulisme en Chine consécutif à l’utilisation de toxine botulique à but cosmétique

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A Hong Kong, le Centre pour la protection de la santé du ministère de la Santé enquête sur un cas suspect de botulisme chez une patiente de 21 ans après avoir reçu des injections de toxine botulique en Chine continentale.

La patiente a été hospitalisée le 9 juin 2016 à l'hôpital universitaire de Hong Kong pour troubles respiratoires et de la déglutition, diplopie (vision double) et troubles musculaires depuis le 25 mai après avoir reçu à son domicile à Guangzhou des injections de toxine botulique au visage.

Selon les autorités sanitaires ce serait le 5ème cas récent de botulisme associé à des injections d'un produit non normalisé et peu onéreux. Le Centre pour la protection de la santé exhorte le public à ne recevoir ce type d'injections que si elles sont prescrites et effectuées par des médecins.

L'agent pathogène impliqué dans le botulisme est une bactérie appelée Clostridium botulinum. C'est la toxine extrêmement puissante qu'elle synthétise qui est responsable de la maladie. Sur les sept types de botulisme connus aujourd'hui, quatre (les types A, B, E et plus rarement F) affectent l'homme.

La toxine se développe notamment dans les aliments mal conservés, et la maladie résulte en général d'une intoxication alimentaire. Si le botulisme est rare, sa mortalité reste élevée quand le traitement n'est pas immédiat.

Le botulisme se déclare après une incubation de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination. En général, les personnes ayant partagé les mêmes aliments manifestent des symptômes identiques, mais avec une gravité variable. Ceux-ci débutent par une atteinte oculaire (défaut d'accommodation, vision floue), une sécheresse de la bouche accompagnée d'un défaut de déglutition voire d'élocution, puis d'une parésie à une paralysie des muscles. Dans les formes avancées, ils évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. C'est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès.

Le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée.

La prévention du botulisme alimentaire repose sur l'application de bonnes pratiques dans la préparation des aliments, notamment pour ce qui concerne la conservation et l'hygiène. Le botulisme peut être prévenu par l'inactivation des spores bactériennes dans les produits ou les conserves stérilisés à la chaleur (par autoclavage, par exemple) ou encore par inhibition de la croissance bactérienne dans d'autres produits. La pasteurisation à chaud industrielle (produits pasteurisés conditionnés sous vide, produits fumés à chaud) peut ne pas suffire pour détruire toutes les spores.

Il faut suspecter une contamination des conserves maison si au moins une de ces observations peut être faite :

  • Le conteneur est une fuite, bombé, ou gonflé ;
  • Le récipient semble endommagé, fissuré, ou anormal ;
  • Un liquide ou de la mousse gicle hors du récipient lors de l'ouverture ;
  • La nourriture est décolorée, moisie, ou sent mauvais.

Source : Promed.

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