Surveillance épidémiologique des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes en France

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Pour les voyageurs se rendant en zone d’endémie, la prévention des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes repose prioritairement sur le respect de règles d’hygiène (lavage des mains, précautions vis-à-vis des aliments). Toutefois, en cas de séjour dans des conditions précaires ou de séjour prolongé, la vaccination peut apporter une protection complémentaire contre les infections à Salmonella Tyhpi ; elle doit être réalisée au moins 15 jours avant le départ et reste efficace pendant trois ans (recommandations sanitaires pour les voyageurs 2010).

Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont des maladies à déclaration obligatoire (DO) en France. Un récent article paru dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire fait le bilan de 5 ans de surveillance de cette maladie, de 2004 à 2009. Parmi les cas notifiés durant cette période, 878 correspondaient aux critères de déclaration et ont étés retenus pour l’analyse. L’incidence annuelle moyenne était de 0,23 cas pour 100 000 habitants, jusqu’à 0,69 en Guyane où elle était la plus élevée.

En France métropolitaine, les cas importés représentaient la grande majorité des notifications : parmi les 547 cas de fièvre typhoïde déclarés, 449 (82 %) avaient été diagnostiqués dans le mois suivant le retour d’un séjour à l’étranger, essentiellement sur le continent africain ou en Asie. Le statut vaccinal était connu dans moins de la moitié des cas : il n’avait pas été renseigné pour 366 personnes, tandis que 121 autres patients ne se souvenaient pas d’avoir reçu ou non la vaccination. Ainsi, parmi les 475 cas d’infection à Salmonella Typhi survenus moins d’un mois après un séjour en zone d’endémie, 32 (7 %) pouvaient affirmer avoir bénéficié d’une vaccination anti-Typhi, et seulement 11 (2,3 %) étaient à jour (dernière dose dans les trois années précédant la maladie).

Bien que la vaccination n’apporte pas une protection totale et que le respect des règles d’hygiène soit essentiel, le nombre de voyageurs se rendant en zone d’endémie en méconnaissant leur statut vaccinal peut paraître préoccupant.

Source : Institut de veille sanitaire.