Situation de l’épidémie de choléra en République Démocratique du Congo

medecinedesvoyages.net

En République Démocratique du Congo, selon une source du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires depuis que l'épidémie de choléra a été déclarée en juin 2017, Médecins Sans Frontières a traité 17 000 personnes dans 30 unités et centres de traitement.

L'épidémie qui a débuté dans la province du Nord-Kivu s'est étendue à 20 des 26 provinces du pays, atteignant des proportions épidémiques dans 11 provinces. Plus de 24 000 personnes ont été touchées et 500 décès ont été notifiés.

  • La province du Sud Kivu a été le plus touchée la dernière semaine. Médecins Sans Frontières a reçu un nombre anormalement élevé de patients (plus de 1400 cas).
  • Dans la province du Nord Kivu entre le 26 juin et le 21 septembre, 6287 patients ont été traités et 18 personnes sont mortes dans la pire épidémie que la région a connu depuis 2012.
  • Dans la province du Haut-Lomami l'épidémie a touché les zones lacustres et s'est propagée le long de la rivière Lulaba jusqu'à la ville de Malemba : 844 patients ont été traités et 15 décès snotifiés.
  • Dans la province de Tanganyika le choléra est endémique et le nombre de cas en cours correspond aux niveaux observés au cours des années passées. Cependant, la saison des pluies n'a pas encore commencé et avec près de 100 000 personnes déplacées vivant dans des camps de fortune et dans les cours d'école, il y a un risque très élevé que la maladie se propage rapidement si les conditions se détériorent. Ces derniers jours 84 cas ont été traités à l'hôpital de Kalémie.
  • Dans la province centrale de Kongo, en février et mars 2017, Médecins Sans Frontières avait traité 332 patients atteints de choléra. Près de 1700 personnes ont été hospitalisées dans le centre de traitement et 897 consultations y ont été réalisées.

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae. La maladie résulte de l'absorption d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

L'incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d'incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Le risque de choléra est très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net. Il est conseillé de :

  • Se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • Éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • Ne manger que des aliments cuits ;
  • Éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • Peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • Ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • Ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique. Source : Promed.