Le Haut Conseil de la santé publique définit une stratégie vaccinale contre le virus Ebola pour les professionnels de santé

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En France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a mis en ligne le 3 août 2018 unavis daté du 29 juin et du 10 juillet 2018, relatif aux mesures préventives par la vaccination contre le virus Ebola des personnes susceptibles d'être en contact avec des patients à risque de transmission. Cet avis définit une stratégie vaccinale contre le virus Ebola pour les professionnels de santé à risque d'exposition.

En raison de l'épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) qui évolue en République Démocratique du Congo depuis mai 2018 (voir le point de situation ici), une stratégie de vaccination en pré- ou post-exposition a été définie. Les recommandations du HCSP sont les suivantes.

1. Pour tous les professionnels se rendant dans la zone épidémique, en fonction du niveau d'exposition attendu après analyse avec les organisateurs des tâches futures :

  • en cas de risque professionnel élevé ou modéré : vaccination recommandée, à réaliser en France, au minimum 10 jours et préférentiellement 15 jours avant le déploiement sur zone ;
  • en cas de risque professionnel faible : informer et donner la possibilité d'être vaccinés après avoir évalué avec ces professionnels le risque (comportement personnel et de la population, fonctions exercées, taux d'attaque de l'infection) auquel ils seront exposés, en fonction des possibilités d'anticipation du niveau de risque.

Ces recommandations sont à adapter selon l'intensité de l'épidémie et son niveau de maîtrise en population générale.

2. Pour les professionnels des établissements de santé susceptibles de prendre en charge un cas de maladie à virus Ebola en France (établissements de santé de référence), notamment ceux qui seraient en contact direct avec le patient ou leurs produits biologiques :

  • il n'est pas recommandé de recourir à une vaccination à titre systématique mais de la rendre accessible aux personnes qui souhaiteraient être vaccinées ;
  • mettre en place une vaccination réactive, si un cas était rapatrié dans un établissement de santé de référence;
  • vacciner immédiatement après un accident d'exposition un sujet n'ayant pas été vacciné (post-exposition) ;
  • organiser le système d'approvisionnement de vaccins pour garantir la possibilité de vacciner les personnes dans un délai de 24 heures après que la décision de vaccination a été prise.

3. Dans tous les cas, outre les rappels sur les modes de transmission et la dangerosité du virus Ebola, le HCSP recommande que la vaccination fasse l'objet :

  • d'une information claire et loyale sur le stade de développement du vaccin, l'efficacité vaccinale observée (niveau de protection et durée selon les connaissances actuelles), les possibles effets indésirables ;
  • de compléments d'information sur la nécessité d'une observation stricte des mesures barrière indispensables à connaître et à maîtriser pour prévenir les contaminations, la vaccination ne dispensant pas de leur respect, et d'une déclaration de tout accident d'exposition ;
  • de la mise en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) d'un dispositif spécifique de recueil et de suivi renforcé des événements indésirables immédiats et retardés.

Source : Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP).