Les menaces de choléra persistent dans le bassin du lac Tchad en Afrique de l'Ouest

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Plus de 20 000 cas de choléra ont été confirmés dans les états du bassin du lac Tchad(Nigéria, Nigeret Cameroun) depuis janvier 2018.

Il s'agit de huit fois plus de cas que la moyenne des cas au cours des quatre dernières années.

Le Nigeria est le plus touché avec 18 000 cas.

L'épidémie s'est propagée au Cameroun et au Niger voisins.

Les grandes villes de Maradi au Niger ainsi que Yaoundé et Douala au Cameroun ont confirmé des cas de choléra. Plus de 5 millions de personnes vivent dans les zones d'épidémie.

Dans sa dernière analyse épidémiologique de l'épidémie régionale de choléra, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré que 255 décès avaient été signalés depuis janvier. L'organisation a déclaré que l'épidémie actuelle était similaire à l'épidémie de 2010 qui a tué 2 610 personnes et infecté 63 000 personnes au Nigeria, au Niger au Tchad et au Cameroun.

Au Nigeria, l'épidémie peut se propager dans les trois États de Kano, Katsina et Kaduna.

Au Niger la maladie est susceptible de se propager dans les zones de gouvernement local de Zinder et Niamey.

Au Cameroun, que les villes de Douala et de Yaoundé sont exposées à des épidémies plus importantes.

Les populations des zones d'endémie au Cameroun et au Niger courent un plus grand risque car les deux pays n'ont mené aucune campagne de vaccination ces dernières années. Les fortes pluies dans la région ont créé un environnement idéal pour l'épidémie de choléra.

Rappel sur le choléra:

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae. La maladie résulte de l'absorption par la bouche d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent notamment la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection : les pertes d'eau et d'électrolytes. L'incubation - de quelques heures à quelques jours - est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Le risque de choléra est très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net. Il est conseillé de :

  • Se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • Éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • Ne manger que des aliments cuits ;
  • Éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • Peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • Ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • Ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

En cas de forte diarrhée, la mesure la plus importante est la réhydratation orale (boissons de source sûre et sachets de réhydratation).

Selon l'Organisation mondiale de la santé la vaccination n'est pas recommandée de manière générale pour les voyageurs qui se rendent dans des pays touchés par le choléra, que leur séjour soit court ou long, mais il faut tenir compte des risques spécifiques au voyage envisagé.

Le vaccin anticholérique oral (Dukoral®) doit être envisagé pour les voyageurs à haut risque (urgentistes/secouristes), en particulier pour ceux qui seront vraisemblablement directement exposés à des patients infectés ou à des aliments ou de l'eau contaminés, notamment dans les zones où l'accès aux établissements de santé est difficile.

Source : Outbreak News Today.